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Critique de Presence


La série mensuelle Sandman s'est arrêtée en 1998 avec une conclusion claire et définitive. Neil Gaiman y avait ajouté une coda sous la forme d'un texte illustré (The Dream Hunters, en anglais) en 1999. Avec ce tome paru en 2003, Neil Gaiman revient à nouveau à l'univers de Morpheus sous la forme de 7 histoires courtes, chacune consacrée à l'un des Endless.

Death - En 1751, sur îlot proche de Venise un groupe de nobles organise les festivités de la nuit qui s'ouvriront sur la mort du maître de céans écrasé sous un éléphant entre 2 vierges. Non loin de là, à l'époque contemporaine, un homme déambule à Venise à la recherche d'une femme qui est l'incarnation de la mort. Cette histoire est illustrée par P. Craig Russel (qui a collaboré à plusieurs reprises avec Gaiman : Ramadan dans Fables et réflexions et Les mystères du meurtre) dans son style si délicat et si fragile. Les illustrations sont un bijou de subtilité. L'histoire est agréable à lire, mais le personnage de Death est en dessous de ce à quoi Gaiman nous avait habitué.

Desire - Aux environs du premier siècle de notre ère, une jeune femme n'a d'yeux que pour un homme exceptionnel qui saute sur tout ce qui bouge. L'endless Desire va donner lui donner les moyens de se l'attacher, mais il y a un prix à payer. L'histoire est agréable à lire et encore plus regarder car les dessins sont signés Milo Manara (celui de le déclic). le concept de désir est très bien développé et le prix à payer n'est pas aussi téléphoné qu'on aurait pu croire.

Dream (Sandman) - Bien avant que la terre ne soit peuplée d'êtres humains, Morpheus s'était lié d'amitié avec une jeune femme qui semble originaire de la planète Oa (celle des Guardians of the Universe) et il l'emmène à un séminaire entre planètes et dimensions organisé par Desire. le lecteur croise Delight (avant qu'elle ne devienne Delirium), Death, le soleil de notre terre et le soleil de Krypton. Les dessins de Miguelanxo Prado (auteur également de Trait de craie) sont de toute beauté et très aérien. Encore une fois, cette histoire est un peu faible par rapport à la dimension philosophique du personnage principal.

Despair - Cette histoire est très particulière : Neil Gaiman a travaillé avec un artiste contemporain du nom de Barron Storey (influence majeure de Bill Sienkiewicz, Dave McKean, Kent Williams, George Pratt) qui lui a livré une série d'illustrations qui ont été mises en page par Dave McKean. Chaque série d'illustrations tire fortement vers l'art abstrait et est accompagnée de courts textes qui illustrent la notion de désespoir au travers de situations. Cette partie est assez expérimentale et Gaiman tire tout le profit possible de travailler avec un tel illustrateur pour 15 portraits du désespoir.

Delirium - Je ne remercierai jamais assez Neil Gaiman d'avoir trouvé les arguments pour que Bill Sienkiewicz (Stray Toasters) crée de nouvelles pages. Là aussi, l'histoire embrasse l'abstraction, tirant le meilleur parti possible du savoir faire extraordinaire de l'illustrateur. La lecture est un peu compliquée mais le résultat vaut entièrement l'investissement nécessaire pour s'immerger et comprendre. Dream organise une équipe pour tirer Delirium de son chaos mental.

Destruction - Avec cette histoire, Gaiman revient à une trame plus classique. Une équipe d'archéologues se trouve confrontée à d'inexplicables reliques du futur. Destruction et Delirium sont dans un village avoisinant et Destruction prête main forte pour extraire les vestiges. Les illustrations de Glenn Fabry nous ramènent également à un style plus traditionnel, restant travaillé avec une forte sensibilité européenne et le concept de destruction est développé de manière intéressante.

Destiny - Pour finir, Gaiman nous remmène faire un tour dans le jardin de Destiny. Cette histoire apparaît comme superfétatoire et redondante par rapport à ce que l'on connaît déjà du personnage. Les dessins de Frank Quitely lorgnent comme d'habitude vers Moebius, sans en avoir le génie.

Cette lecture s'est révélé un immense plaisir pour moi, même si toutes les histoires ne se valent pas. Vous pouvez vous plonger dans ce tome sans rien connaître des Endless ou en ayant lu les 10 tomes de Sandman. Les illustrateurs sont tous dans le haut du panier avec une mention spéciale pour les plus extraordinaires : Russell, Prado, Storey et Sienkiewicz. Neil Gaiman est toujours aussi bon dans les histoires courtes et avoisine l'indispensable avec les illustrateurs précités.
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