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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
♫ Allez, venez, Milord!
Vous asseoir à ma table;
Il fait si froid, dehors,
Ici c'est confortable ♪

Paname, 1897.
Amélie, jeune fille en fleur, aime séduire, la coquinette. de là à s'imaginer en fleur de pavé battant le bitume dans l'attente du client facile, ce serait aller un peu vite en besogne.
Faut dire qu'elle est plutôt bath la môme.
Un joli minois aux yeux du mac avide de lancer sa nouvelle start-up aux oeufs d'or, la beauté du diable pour ses clients toujours plus nombreux à vouloir cracher au bassinet.
Elle n'y connaît pourtant pas grand-chose au jeu de l'amour mais c'est qu'elle apprend vite, faut au moins lui reconnaître ça.
Des rencontres, certaines heureuses, d'autres beaucoup moins, et toujours cette inaccessible étoile en point de mire, celle de l'amour absolu pour ce prince charmant idéalisé, feront d'elle La Fille de Paname.

Par-fait.
Peux pas mieux dire en refermant ce premier tome.
L'histoire touchante de cette gamine naïve qui se voyait déjà en haut de l'affiche en zappant tous les paliers de décompression.
Le graphisme, d'une beauté envoûtante, aux couleurs légèrement passées histoire de ne pas jurer avec ce splendide récit d'époque..
Ce Paris, fin XIXe, qui vous donne envie d'aller bringuer, sur un p'tit air d'accordéon, à en avoir le tournis.
Ce milieu de coupe-gorge qui évolue dans l'ombre et toujours partant lorsqu'il s'agit de détrousser le quidam qui violemment qui par le biais de ses travailleuses à 35h/ jour. Dites rien à Aubry, hein.
Une BD qui se dévore d'un seul jet, qui vous en met plein la figure sans avoir l'air d'y toucher et qui sait se faire désirer sitôt la dernière planche avalée.
Petit plus qui mange pas de pain, ces sublimes unes de journaux d'époque retraçant le parcours tumultueux de cette adorable michetonneuse au grand coeur en quête de son petit coin de ciel bleu.
Par-fait
Peux pas dire mieux en refer...

Merci à Babelio et aux éditions le Lombard Collection Signé pour ce magistral cours de séduction accélérée...
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Entre 1898 et 1901, on suit les pas de la belle Amélie Elie. La belle blonde rêve d'une autre vie que celle, laborieuse et monotone, de ses parents. « L'amour, c'est beau, c'est splendide, mais si l'habitude s'en mêle, ça devient une petite image à deux sous qu'on connaît par coeur. L'amour qui n'est pas fouetté ne sert à rien. » (p. 19) Elle quitte son fiancé, le gentil Matelot et elle rejoint le trottoir, attirée par les froufrous des filles de joie. Parmi les poules et les Apaches, elle apprend vite à se méfier de la police. « Tous unis contre la poulaille !! » (p. 11)
Elle passe des bras de la Belle-Hélène à ceux de Bouchon pour finir dans ceux de Manda des Orteaux. Pour la protéger des difficultés du trottoir, il lui trouve une place dans une maison close. Pendant un temps, Amélie croit toucher au bonheur et chante les louanges du métier de fille publique. « Mon métier me plaît ! Je n'ai pas envie d'avoir les mains calleuses d'une blanchisseuse, moi ! Et puis, je prends service à la société, tu sais ! Je fournis du rêve aux hommes qui en ont un urgent besoin ! Je soulage bien des épouses et sauve ainsi des couples mariés de la banqueroute ! J'évite à de belles concierges de se faire culbuter dans les escaliers ! Je console le veuf de son veuvage ! » (p. 55) Mais la belle poule va déchanter : son homme n'est pas un saint et les amants jaloux ne manquent pas.
Alors qu'Aristide Bruant tient le haut de l'affiche au Chat-Noir, le Petit Journal affiche à la une les méfaits des Apaches qui font la loi la nuit et au-delà des fortifications. Leur argot sonne haut et clair dans les rues et les tripots. La Belle-Époque et ses belles tenues n'est jamais si belle que quand elle se frotte à la racaille des boulevards !
Le personnage d'Amélie est inspiré de la célèbre Casque d'Or et le dessin rend hommage à la beauté solaire de cette fille de ruisseau. L'image est ciselée, les corps des filles sont insolents et superbes. Les couleurs vibrent et une tâche de jus de cerise au coin d'une lèvre gourmande donne envie de sucer et de mordre. Pas de mollesse ou d'indolence dans ces pages : à Paname, on vit, on tue et on rit avec éclat.
J'attends avec impatience le deuxième tome de ce très beau roman graphique pour retrouver le charmeur et coquin Manda et revoir l'éclatante splendeur d'Amélie.



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L'homme aux couteaux est une bande dessinnée saisissante de réalisme qui nous plonge dans le Paris de la Belle Epoque. Elle nous raconte l'histoire tirée d'un fait divers qui fut relaté par les journaux de l'époque au tout début du 20ème siècle. Dans le premier tome, La fille de Paname, nous découvrons le parcours d'Amélie Élie, une tapineuse qui a été au coeur de cette affaire tumultueuse. La jolie blonde possède un caractère bien trempé, elle ne rêve pas de trimer à l'usine toute sa vie pour remplir sa gamelle ni d'élever des marmots. Son rêve c'est de devenir actrice et de tourner le dos à une vie qui la condamne déjà pour le restant de ses jours. Malheureusement, ses rêves s'évanouissent en illusions lorsqu'elle est confrontée à la dureté de la vie en ce temps, et la belle capitale n'a qu'un bout de trottoir à lui offrir pour vendre ses charmes auprès des clients. Sa vie déchante, Paris l'a détruite en faisant d'elle une jeune proie naïve jusqu'au jour où elle fait la rencontre d'un maquereau qui viendra tout bouleverser.

Je dois dire pour ma part que l'ambiance de la Belle Epoque est restituée à merveille, c'est très fidèle à l'image des faubourgs parisiens avec ces petits bals populaires, ces voyous aux longs couteaux, ces filles de joie aux formes généreuses et ces balades sur les quais de Seine. Laurent Galandon nous offre un récit fort bien documenté qui nous enrichit et ne cesse pas de nous étonner au fur et à mesure de la lecture. le point d'orgue est atteint grâce à ce langage argotique très imagé et fleuri qui a gravé à jamais l'identité des Parisiens dans l'imaginaire collectif. Ce phrasé sans nulle autre pareil, ce Paname d'autrefois. L'excellente idée du dessinateur est d'avoir usé d'un système de chapitrage sous forme de titre de presse, avec ces Unes de l'époque qui confèrent à l'oeuvre un cachet de la plus pure authenticité.

L'intrigue est bien menée, je ne suis pas un admirateur du style policier en général mais je me suis laissé prendre par celle ci. le dessin de Kas sublime le tout, c'est son trait qui donne toutes les couleurs à cette fresque historique et nous fait revivre pour quelques instants les prémices du 20ème siècle. On ne pouvait s'attendre à mieux de la part des éditions Signé, qui nous comme à son habitude l'eau à la bouche avec un album qui allie savamment l'histoire à l'esthétisme.
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Amélie Elie, dite "Casque d'Or", est une prostituée française du Paris de la Belle-Epoque ayant donné lieu à un film de Jacques Becker et aujourd'hui à une adaptation en bande dessinée.
Au bal, la jeune Amélie rêve d'amour et d'aventure, et tandis qu'elle virevolte dans les bras de Matelot, elle succombe à ses belles paroles et se met en ménage avec lui après lui avoir offert sa virginité.
Mais alors que Matelot ne songe qu'à leur construire un avenir sécurisé et qu'il lui a trouvé un travail comme blanchisseuse, Amélie prend la fuite, refusant de tomber dans la routine d'une vie plate et morne : "L'amour, c'est beau, c'est splendide, mais si l'habitude s'en mêle, ça devient une petite image à deux sous qu'on connaît par coeur. L'amour qui n'est pas fouetté ne sert à rien.".
Elle trouve refuge avec la Belle-Hélène qui lui apprend les rudiments de la prostitution et Amélie se met ainsi à gagner sa vie sur le trottoir.
Mais faisant fi des recommandations de sa mentor : "Les hommes honnêtes ne pensent qu'à t'engrosser et les autres à te faire marner pour remplir leur bourse !", Amélie s'acoquine avec Bouchon, son premier mac, avant de le quitter pour Manda.
Amélie aurait sans doute mieux fait de l'écouter, car Bouchon comme Manda vont l'utiliser uniquement pour s'enrichir et leur bon plaisir, n'hésitant pas à la lâcher lorsqu'elle devient un poids plus qu'un amusement.
Il reste le fidèle Matelot qui se désespère d'amour pour elle mais n'est pas payer en retour, Amélie le repoussant obstinément et défendant son Manda contre vents et marées.
Amélie ne trouve absolument pas son métier dégradant, elle lui trouve même au contraire des vertus qu'elle n'hésite pas à proclamer haut et fort : "Mon métier me plaît ! Je n'ai pas envie d'avoir les mains calleuses d'une blanchisseuse, moi ! Et puis, je rends service à la société, tu sais ! Je fournis du rêve aux hommes qui en ont un urgent besoin! Je soulage bien des épouses et sauve ainsi des couples mariés de la banqueroute ! J'évite à de belles concierges de se faire culbuter dans les escaliers ! Je console le veuf de son veuvage !".
Si Amélie peut apparaître sur certains aspects comme quelque peu naïve, elle est heureuse dans la vie qu'elle mène et y trouve son bonheur, c'est en tout cas ce qu'il ressort de cette histoire dont le scénario est de Laurent Galendon.
Ce dernier s'est documenté et le passage sous forme de bande dessinée de la vie de cette femme reste fidèle à la vérité.
Il se dégage également de cette bande dessinée une véritable ambiance : celle du Paris de la Belle-Epoque, très bien retranscrite dans les dessins et la mise en couleurs.
De plus, la trame narrative est ponctuée de la une du "Petit journal" relatant des faits de l'époque, particulièrement les règlements de comptes entre les Apaches, ces jeunes gens qui hantaient les rues de Paris et faisaient peur aux honnêtes gens et qu'Amélie s'est mise à fréquenter.
Les dessins sont signés de Kas qui a travaillé avec sa femme Graza pour la mise en couleurs.
J'ai énormément apprécié le graphisme, les femmes sont à la fois belles et insolentes, les hommes dangereux, il y a du mouvement et de la vie dans les dessins et les formes, une certaine volupté entoure également le personnage d'Amélie et la rend envoûtante aux yeux du lecteur.
Quant à la mise en couleurs, elle est particulièrement réussie et contribue à la qualité de cette bande dessinée : du rouge, du bleu, du vert, de l'orange, c'est vivant mais jamais criard et toujours utilisé adéquat, rendant cette bande dessinée particulièrement réussie d'un point de vue esthétique.

"La fille de Paname" est une bande dessinée flamboyante que j'ai pris énormément de plaisir à découvrir, il me tarde désormais de lire le second volume de la vie de l'impétueuse Amélie Elie dans le Paris de la Belle-Epoque.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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