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Sur un sujet dramatique, cette bande dessinée, complétée par un texte d'une douzaine de pages de Pierre Fetet, retrace la chronologie de la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima et de ces 5 jours de mars 2011 lors desquels tant de vie furent sacrifiées sans que puisse être obtenu un résultat préservant l'avenir.

La partie bande dessinée, même si elle fait intervenir quelques personnages fictifs, est très bien documentée, avec une couleur bleue dominante qui emmène les lecteurs au coeur de la centrale, là où de nombreux membres du personnel vont tenter l'impossible pour sauver ce qui semblait pouvoir l'être.

Les explosions s'enchaînent, le directeur, très bien incarné dans la bande dessinée en homme courageux, décidé, investi au maximum, qui mourra d'un cancer de l'oesophage moins de deux ans plus tard dû aux radiations, rend compte devant une commission d'enquête de ses décisions, toujours avec respect, ne dénonçant personne, expliquant uniquement sa propre attitude, tout à fait héroïque, comme celle des nombreux employés volontaires pour aller tenter des actions dans les zones les plus dangereuses de la centrale.

Cette bande dessinée est intéressante me semble-t-il par un triple aspect : les scènes d'interrogatoire du directeur devant la commission d'enquête (couleur marron essentiellement), l'action du directeur et des personnels au sein de la centrale (couleur bleue ) et le développement technique en fin de l'album sur les origines de la catastrophe, l'enquête, les zones d'ombre et les conséquences.

Un ouvrage intéressant sur le plan scientifique et sur le plan humain, une belle réussite tant par le scénario que par les planches du dessinateur.
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Le nucléaire, source d'énergie malheureusement nécessaire partout dans le monde si on ne veut pas produire de gaz à effet de serre... à condition de gérer correctement les centrales. Peu d'accidents, certes, mais des accidents qui marquent, et par cette bande dessinée, Bertrand Galic et Roger Vidal, exposent avec minutie les circonstances du tragique accident à l'origine de la contamination d'une région entière, de la pollution de l'air, des cours d'eau, de la mer par les émanations radioactives.

Le scénario, bien pensé, amène les lecteurs à assister à l'audition de Masao Yoshida, directeur de la centrale qu'il connaissait bien. On comprendra rapidement que, comme le conclut la commission d'enquête, l'accident nucléaire est d'origine humaine. Dans une zone sujette aux séismes et aux éventuels tsunamis, l'humain n'avait pas le droit à l'erreur, et c'est l'enchainement des erreurs qui causa cette catastrophe. Toutefois, l'erreur est humaine et on constatera en suivant le récit que le personnel avait su utiliser ses compétences et chacun avait travaillé consciencieusement pour épargner ce cataclysme aux populations. Que pouvaient faire les employés si personne n'était formé pour intervenir en cas d'accident, si le refroidissement des réacteurs s'avérait impossible faute d'eau, si les ordres du directeur étaient suivis de contrordres rendant difficiles des actions efficaces, si l'intervention sur place du premier ministre avait perturbé le déroulement des opérations en cours, si... si...

On pourrait en parler longuement, et on comprendra en lisant ce bel album, la pression subie par chacun durant ces cinq longues journées.

Planches agréables à parcourir, personnages expressifs, ce qui ajoute du confort à la lecture, glossaire expliquant les termes spécifiques à la gestion de la centrale, conclusion sous forme d'articles sur l'enquête, présentation des personnages, exposé sur l'évacuation des populations, les conséquences de cette catastrophe, documentaire rapide sur les dangers d'une centrale, bref résumé présentant le déroulement des événements par dates... Pas de doute, les auteurs ont eu le soucis de livrer un exposé complet sur ce tragique accident.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Si pour les plus jeunes d'entre nous, Tchernobyl semble loin, l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, il y a eu 10 ans (11/03/2021), est plus ancré dans les mémoires.

Tout le monde a vu les images d'une région dévastée par un tsunami et une centrale qui avait tout pour nous refaire le coup du 26 avril 1986…

La bédé m'a fait entrer au coeur du monstre, à côté de ces hommes et femmes qui ont fait en sorte de réaliser l'impossible alors que tout partait en couille de tous les côtés.

Gérer une catastrophe de cette ampleur n'est déjà pas évident, la pression est énorme, des vies sont en jeux, certaines devront être sacrifiées pour éviter le pire, mais lorsque le premier ministre et les hommes de la TEPCO vous foutent des bâtons dans les roues, cela n'aide pas à la concentration.

Cela nuit même énormément à tous ceux et celles qui ont autre chose à foutre que de recevoir le premier sinistre sur le site ou de discutailler avec les dirigeants de la TEPCO qui ne sont pas sur les lieux.

Entre nous et rien qu'entre nous, personne n'aurait aimé être à la place du personnel de Fukushima en ce jour funeste, ni à la place de Masao Yoshida, le directeur de la centrale, sur les lieux tout le temps et tentant de faire du mieux qu'il pouvait, sans électricité, avec des vannes bloquées et le refus de sa hiérarchie d'utiliser l'eau de mer.

Cette bédé aux dessins dans les tons bleus (couleur des vestes du personnel de la centrale) nous fait descendre dans le saint des saints à son pire moment. Les conséquences sur la santé de ceux qui y sont allés n'étaient pas à prendre à la légère, les radiations étant super élevées.

Le dessinateur a bien rendu les traits tirés de ces gens manquant de sommeil et en proie à un stress aigu. Les expressions de colère, sur les visages, sont éclairantes, lorsque le premier ministre ou d'autres ne se trouvant pas dans la centrale, donnent des ordres. La précision ne sera pas scénaristique, mais aussi au niveau des dessins.

J'ai apprécié cette bédé qui nous montre l'envers du décor, celui que nous n'avons pas vu à la télé, planqués chez nous à juger et à nous demander pourquoi la digue n'était pas plus haute… Des erreurs ont été faites, à nous de ne plus les faire (voeu pieu).

Commençant avec l'audition du directeur de la centrale (Masao Yoshida), qui jamais n'a quitté le navire (et qui est mort d'un cancer deux ans après), son personnage va nous faire revivre tout l'accident, du début à la "presque fin", expliquant les erreurs, les fautes, mais aussi le courage de son personnel, sa fatigue extrême, l'impression de ne servir à rien et de ne jamais pouvoir y arriver, sans compter le stress et l'inquiétude pour leurs proches.

Il restera des zones d'ombre sur ce qu'il s'est passé durant ces cinq jours capitaux, mais la bédé apporte de nombreux éclairages et le déroulé du scénario est minutieux, avec dates et horaires pour nous montrer combien les faits se sont parfois enchaînés très vite, trop vite.

Ici aussi, pas besoin d'être un prix Nobel en nucléaire pour comprendre l'histoire, qui a été vulgarisée, et si des termes restaient obscurs, il y a le glossaire à la fin pour vous rendre plus intelligent.

Une bédé à lire et à découvrir ! Elle est captivante et vous prend aux tripes…

Hélas, l'Homme retiendra les noms des buteurs au foot, jamais ceux de ces hommes et femmes qui sacrifièrent leur santé pour éviter que l'accident ne soit encore plus dramatique qu'il ne le fut déjà.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Cet album nous emmène au coeur de la centrale nucléaire de Fukushima, avant, pendant et après le séisme et le Tsusanmi qui ont déclenché la catastrophe.
Masao Yoshida, le directeur de la centrale, tente tout ce qu'il peut avec son équipe, prête à se sacrifier, pour éviter le pire, quitte à ne pas respecter les directives ministérielles.
On vit avec tous ces membres enfermés sur le site l'extrême pression qui pèse sur eux, l'épuisement, l'angoisse et les sursis d'espoir jusqu'au bout. Une belle manière de rendre hommage à ces personnes qui ont tout essayé et qu'on oublie si facilement.
Malgré tout, ce n'est pas toujours très clair et je n'ai pas non plus beaucoup apprécié le dessin. Il manquait des éclaircissements sur la manière dont fonctionne la hiérarchie au Japon par exemple et les enjeux réels liés à cette centrale.
La lecture reste facile, et un peu superficielle.
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Alors que dans « Naoto », on suivait la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima avec le regard d'un habitant extérieur, on va au contraire être à l'intérieur au moment crucial. C'est bien beau de critiquer sur ce qu'il aurait fallu faire avant pour éviter la catastrophe, il faut également savoir gérer les hommes dans ces moments de crise sans céder à la panique ou au désarroi.

On sait désormais qu'il aurait fallu une digue haute d'au moins 15 mètres pour éviter l'engloutissement du site par l'eau de mer suite au tsunami. C'est la privation d'électricité qui a empêché les système de secours de prendre le relais suite à un terrible tremblement de terre et à ce tsunami dévastateur.

Le directeur de la centrale va être mis sous une pression qu'aucun homme n'a eu à subir ces dernières années. Certes, il est parfois assez colérique comme nous le verrons mais c'est un chef aimé par ses employés car il ne flanche pas malgré l'adversité. Il a injecté de l'eau de mer dans les réacteurs sans en référer à sa hiérarchie pour éviter une catastrophe pire que Tchernobyl. On verra que son attitude a été plutôt héroïque. Il décédera d'un cancer deux ans plus tard comme de nombreux acteurs majeurs présent sur le site.

Par contre, le comportement et l'attitude du Premier Ministre japonais de l'époque a été franchement déplorable. Il n'aurait pas hésité à sacrifier pour rien la vie de tous les employés sur le site même ceux dont la présence n'étaient pas utiles. Par ailleurs, son déplacement n'a fait que compliquer le travail de ces hommes qui essayaient par touts les moyens de s'en sortir. Il n'a pas hésité à les fustiger au lieu de les traiter en héros ou du moins à les encourager comme il se devrait. C'est facile de donner des ordres quand on n'est pas sur le terrain.

Les conséquences de cette catastrophe ont été désastreuses a bien des niveaux que cela soit humain ou écologique. Cela a entraîné une prise de conscience non seulement au Japon mais dans le monde entier sur les dangers du nucléaire. Près de chez moi, c'est la plus vieille centrale nucléaire de France, à savoir celle de Fessenheim, qui a fermé.

Cette BD est fort bien réalisée à partir du témoignage exclusif du directeur de la centrale devant une commission d'enquête qui l'auditionne. Ce sont ces 5 jours décisifs qui seront contés minutieusement à la manière de la série à succès Tchernobyl. On va enfin presque tout savoir sur ce qui s'est réellement passé même s'il restera certaines zones d'ombre. Un dossier assez bien documenté viendra complété cet album recommandé par le magazine Science et Vie. Moi aussi, je la recommande.
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Les mangas sur Fukushima ne manquent pas avec divers points de vues. Mais Bertrand Galic, Roger Vidal et Christina G. ont décidé de faire une bande dessinée et ne sont pas japonais. Ils nous plongent au moment fatidique où l'improbable arrive et il faut gérer. Comment bien faire pour protéger aussi bien les salariés que les citoyens du pays? le directeur du site n'est pas libre de ces actions puisqu'il doit les faire valider par des hautes autorités politiques et financières. La notion de temps quand on est face à des fuites de produits nucléaires n'est pas celle de personnes au loin dans leurs bureaux. Chacun réfléchit déjà à ces enjeux en terme de responsabilité avant même de trouver des solutions pour colmater les brèches. Les salariés sur place se sont donnés à 200% qu'importe ce qu'il peut leur arriver et comment va leur famille. Une immersion totale qui nous montre la complexité d'une situation dont il est impossible de trouver les bonnes réponses immédiate. Catégoriser les choses par urgence est un vrai défi. Nous assistons aussi à un interrogatoire devant la commission d'enquête gouvernementale, Masao Yoshida, d'un responsable du site qui doit tout justifier. Il faut trouver des coupables qui ne soient ni le gouvernement ni l'entreprise qui gère le site. Un bouc émissaire serait vraiment la bienvenue. Seulement, en regardant déjà le projet n'a pas été bien préparé. La population n'est pas si dupe et connaît déjà le danger du nucléaire. Ils ont déjà été des éléments de tests grandeur nature. Pour permettre au lecteur de comprendre l'ensemble de la problématique, un dossier technique, accessible en fin d'ouvrage. Il est très bien expliqué, vulgarisé et aborde aussi bien le fonctionnement de la production d'énergie, des déchets, des risques... Une approche réaliste aussi bien dans le graphisme que dans la tentative de restitution d'un instantané. En plus, des lecteurs peu aguerris dans le 9ème art seront plus rassurés par le format bd que manga. Une autre manière de s'informer, de comprendre et de réfléchir qui se complète à merveille avec des documentaires ou livres plus standards.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..
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Fukushima chronique d'un monde sans fin est basé sur les témoignages du directeur de la centrale nucléaire dans laquelle un tsunami à envahi le site. Bertrand Galic et Roger Vidal illustrent la catastrophe vécue de l'intérieur lors des 5 premiers jours qui ont suivi... Effroyable, terrifiant quand on constate ce qu'ont vécu les employés de la centrale. Ils ont sacrifié leur santé et leur vie pour maintenir comme ils pouvaient les différents réacteurs.
En fin d'album un dossier instructif sur les conséquences de l'accident est joint mais aussi d'autres informations importantes sont jointes.
Un récit à ne pas manquer !
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Un album très instructif sur un évènement réel et dramatique, même si l'impression qui reste est que tout n'a pas été dit, que tout n'a pas été élucidé, et que probablement il reste une part d'injustice dans la désignation de responsables humains à une catastrophe somme toute initialement naturelle. Les couleurs de l'album sont magnifiques et représentent les deux moments de l'histoire : marron pour le présent et l'interrogatoire du directeur, bleu pour le passé et la suite d'événements qui a touché la centrale nucléaire. L'histoire est suivie par un carnet avec des informations sur le nucléaire d'une façon générale et sur cet événement en particulier. le tout présenté de forme très scientifique et journalistique. Si l'album arrive à décrire cette sensation d'impuissance qui perdure jusqu'à aujourd'hui, on regrettera qu'il n'arrive pas à nous faire ressentir le désespoir, la peur et la tristesse ressenties à l'époque.
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La catastrophe de Fukushima à marqué les esprits mais finalement on ne sait pas grand chose de ce qui s'est passé réellement ce 11 Mars 2011 et les jours suivants dans cette centrale nucléaire. D'autant que pour la majorité des gens, le fonctionnement d'une centrale est assez complexe.
C'est ce que s'efforce de faire cet ouvrage, c'est de vivre avec le personnel de la centrale ce terrible événement. On ressent pleinement avec la lecture de ce livre, toute la tension de la situation, les risques énormes qu'ont pris les employés pour tenter de sauver la situation, les sacrifices qu'ils ont faits pour éviter une catastrophe plus grande…
On se rend compte avec cet ouvrage, qu'une centrale, ce n'est pas simplement une installation électrique, mais une véritable bombe atomique à notre porte (surtout pour nous en France qui est largement suréquipée).
Cela nous ouvre les yeux sur le problème du nucléaire où tout semble être surveillé, analysé, prévu mais face à des conditions exceptionnelles, rien de tient très longtemps…
Un ouvrage qui ne peut que trouver un écho en France vu le nombre d'habitants proche d'une centrale… bien souvent vieillissante… brrrr
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Un beau coup de crayon qui nous permet de saisir l'ampleur du drame et le sacrifice des employés de la centrale, qui se sont volontairement exposés aux radiations pour essayer de l'empêcher (comme le témoigne le décès de Masao Yoshida lui-même, mort en 2013 d'un cancer de l'oesophage).
La tension est palpable tout au long de l'ouvrage, les émotions des personnes qui ont été aux premières loges sont parfaitement retranscrites. Une réussite, qui permet de mieux comprendre les enjeux de la catastrophe (qui, comme il est rappelé ici, est plus liée à des défaillances techniques et de sécurité qu'au tsunami en lui-même).
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