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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ils sont quatre.
Chef, d'abord, qui dirige la bande, impose ses décisions, fais ses petits calculs et signe les contrats.
Tanneur, ensuite, guerrier redoutable et compagnon violent, aussi impitoyable que retors.
Rody, enfin, l'archer émérite que personne n'égale.
Mais aurions-nous oublié notre narrateur et dernier membre de cette compagnie ?
Le Drôle.
Jeune homme d'une douzaine d'année, plus chanteur que bretteur, frère de Rody le taciturne, souffre-douleur de Tanneur le cruel.
C'est avec lui que l'on entre dans l'auberge et que l'on en ressort différent, après le premier sang, après le massacre. Une initiation comme un traumatisme, un traumatisme comme une révélation.
C'est ainsi que débute le premier roman du français Damien Galisson chez Sarbacane. Avec des mercenaires et la mort, avec des soldats et un gamin qui lui, préfère chanter.

Comprendre l'autre
L'aventure, pourtant, ne s'arrête pas là. C'est même tout le contraire.
Après son « baptême » du feu, le drôle doit composer avec ses remords et sa culpabilité. Croisant la route des Pâles, peuple belliqueux qui contrôle cette partie du monde, notre jeune héros va surtout tomber par hasard sur une créature de légende : un dragon. Ou devrions-nous plutôt dire une dragonne.
Point de grand combat épique ou de domptage à la Game of Thrones ici mais une rencontre qui renvoie à celle du Dragons de Dreamworks, avec la même grâce et la même beauté, avec cette volonté de faire du dragon un animal sensible et amical au lieu d'une bête féroce prête à servir d'arme ultime. Damien Galisson accompagne son héros avec tendresse et sensibilité au sein d'un monde fantasy qu'il esquisse par petites touches.
Un univers fait d'îles flottantes dans les cieux reliées par des ponts et de royaumes en guerre dont les troupes arpentent le ciel à bord d'immenses aéronefs.
Et c'est à peine si nous en saurons davantage, tant le mystère ici ne concerne pas aux conflits…mais les hommes.
Prenant à rebrousse-poil le lecteur, voilà que les guerriers de l'histoire sont relégués au second plan et que c'est le plus petit, le plus fragile et le plus touchant d'entre eux qui s'empare de la scène.
Le drôle est un personnage de toute beauté qui fouille dans les blessures de son passé et surtout dans sa relation difficile avec son grand-frère Rody, une relation faite de tellement de non-dits qu'on les dirait maudits.
Le lecteur retrouvera cette sensibilité dans la relation que tisse le drôle avec la dragonne, au-delà des écailles et des langues de feu pour entendre le coeur de l'animal battre et la vie à naître. Damien Galisson se concentre sur l'intime et la façon dont on a d'aimer un frère, une mère, un compagnon d'arme, un cuisinier… et les faux-pas, les blessures, les joies qui en découlent.
Mais ce n'est pas tout…

La musique des mots
Car pour faire vivre cette aventure pleine d'humanité et de sensibilité, pour inviter la tristesse et la perte au coeur de l'histoire, pour renouer les liens et se comprendre alors que tout nous sépare, Damien Galisson va utiliser à plein régime la disposition du texte.
Non seulement pour indiquer aux lecteurs ce qu'il se passe dans le récit, faisant tomber un mot sur la page quand un personnage tombe, mais aussi pour faire correspondre le fond et la forme.
Nous voici devant l'aventure d'un personnage épris de mots, de vers et de musique, qui nous parle de la même façon qu'il voudrait chanter.
L'écriture de la Dragonne et la Drôle est musique. C'est pour cela que la disposition s'avère aussi importante puisqu'elle vous donne le rythme de lecture, elle vous distille la petite chanson à avoir en tête lorsque vous suivez les tribulations du drôle.
Tout cela ne serait rien, ou peu de choses, si Damien Galisson n'avait pas un style magnifique, aussi doux que poétique. C'est là ce qui impose le roman comme bien supérieur à d'autres du même genre, cette envie de travailler la phrase et de lui donner un souffle propre, de ne pas négliger le style sur l'autel d'une jeunesse supposée incapable de l'apprécier.
Ici, la beauté des mots contrebalance souvent la cruauté des évènements qui se déroulent sous nos yeux, contournant les séparations et les disparitions causées par la guerre.
Si La Dragonne et le Drôle est une ode à la paix, c'est aussi une déclaration d'amour quant à la puissance des mots et des faibles, ces faibles qui préfèrent chanter plutôt que guerroyer, aimer plutôt que détester.

Par sa beauté renversante, le roman de Damien Galisson joue contre les attentes. Prenant une troupe de mercenaires pour en suivre le membre le plus sensible, amenant une dragonne pour lui refuser la guerre et profitant des mots pour nous dire l'intime. La Dragonne et le drôle est un merveilleux premier roman, une vraie réussite de la première à la dernière page, un régal.
Lien : https://justaword.fr/la-drag..
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Un texte superbe, un peu trop guerrier pour moi, mais tellement émouvant.
Un enfant poète et pacifique dans un monde de soudards où la vie ne vaut rien. Un "drôle" d'une douzaine d'années, qui voudrait chanter et rire, et qui doit se battre et affronter un monde cruel.
Un monde original d'îles flottantes, se déplaçant au gré des saisons, parfois reliées par des passerelles.
Celui qui a la carte de ces îles, carte qui s'adapte à chaque saison, a le pouvoir de se déplacer, et de savoir où aller.

Ça commence par un massacre.
Ecrit en termes très poétiques mais un massacre quand même ! Car le jeune héros, le Drôle, est un gamin poète et musicien, bien plus que guerrier même s'il n'a hélas pas le choix.
Et peu à peu, on entre dans l'univers de ce gamin, et on s'y attache.
Il n'a pas d'autre vie possible que suivre des mercenaires, qui cherchent à se battre même quand ce n'est pas utile. Parmi eux, son frère, dont il espère toujours un regard, un mot, en vain.
Et puis ... la rencontre avec la Dragonne.
Il la devine, il la comprend, il l'aime. Elle est grandement menacée, il voudrait la protéger, mais quel pouvoir a-t-il, lui, le moins que rien ? Et pourtant, il va l'aider.

Un merveilleux texte, parfois en vers libres, parfois avec une mise en page originale qui s'adapte au sujet.
Une belle écriture pour une belle aventure. Cette amitié si improbable nous fait fondre de tendresse et d'inquiétude. On ne lit plus, on EST dans ce monde. On chante avec le Drôle, on tremble avec lui pour cette belle dragonne, et pour ce qu'elle a de plus précieux.
Et la carte du début, qui nous paraissait si étrange, se dévoile peu à peu.

Comme toujours, la collection Exprim' nous offre un texte d'une grande qualité, accompagné d'une bande-son adaptée. Sans oublier une belle couverture dorée.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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Un livre qui m'a fait découvrir l'univers du roman en vers libres.

J'ai été plongé dans une étrange équipe de mercenaire composé de Chef, le chef, Tanneur, une brute et râleur professionnelle, Rody, le grand frère du héros et excellent archer et puis il y a notre protagoniste, le drôle. C'est un gamin qui est bon gré mal gré obligé de suivre cette troupe mais qui ne se sent pas à sa place. Un jour qu'il a la tache de chercher du bois sec un jour de pluie, il va faire la rencontre d'une dragonne qui est poursuivi par des aéronefs. Cette dragonne va enter ses pensées et alors que les mercenaires veulent aller s'embringuer à l'armer, le drôle s'échappe pour retourner vers sa dragonne blesser. Mais cela aurait été plus facile si les aéronefs de l'armée ne revenaient pas menacer cette magnifique créature. Commençons déjà par l'histoire. Je l'ai trouvé incroyable, on est plongé dans un monde qui ressemble à "La Passe-Miroir" car le monde est constitué de morceaux d'îles qui flottent dans les airs et qui sont reliés par des ponts. le fait qu'on est plongé directement dans une action et non au début avec le personnage est assez perturbant mais je me suis vite habituée à ce nouvel univers et j'ai été très curieuse surtout quand la dragonne est apparu. Nous sommes dans les pensées du protagoniste donc nous ressentons toute sa curiosité et son lien particulier avec cette dragonne. Je me suis posé mille et une question pour au final suivre le cours de l'histoire en les oubliant une par une car la beauté de cette étrange amitié est magnifique.
Comme je l'ai indiqué au début de ma chronique, le roman est en partie en vers libres. En effet, Rélan, le personnage principal, détint l'art de manier les mots pour pouvoir en faire des vers. Cela est très joli et après le moment de "surprise" j'ai pris goût à ces vers qui rendent l'histoire très belle et avec un côté un peu poétique. Ce que j'ai aussi beaucoup aimé, c'est que son don a un rôle particulier dans l'intrigue ce n'est pas juste des vers que l'auteur a écrit car il en avait envie sans lien particulier.

Un peu étrangement, j'ai beaucoup aimé Rody car il a un air mystérieux, solitaire et qui, selon moi, dégage une certaine tristesse. Il a dès le début piqué ma curiosité et j'avais envie de savoir ce qui se cachait derrière cet étrange personnage. Puis la discussion final avec son frère ma renforcé dans mon avis. Bien sûr j'ai été impressionné par Rélan car il est très fort pour enfant et son lien avec la dragonne est assez impressionnant.

La couverture est magnifique très noble mais simple. Ce qui m'a le plus attiré est le style de la calligraphie du titre ainsi que l'oeuf, les ailes de dragons et l'épée qui promettent un fantastique incroyable. L'histoire reflète bien tout cela !

Un livre que je vous recommande si vous aussi vous voulez découvrir un roman en vers captivant !
Lien : http://mellysbook.kazeo.com/..
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Au départ, j'avais prévu de ne lire que 2 chapitres par jour parce que j'avais des lectures en parallèle qui devaient être lues plus rapidement. Mais j'avoue avoir été happée par l'univers, l'intrigue et les personnages incroyables qui composent ce roman. Impossible pour moi de lâcher ce roman qui m'a surprise de bout en bout.
On peut dire que la couverture de ce roman est juste magnifique ! le triptyque de couleurs or, blanc et rouge est superbe, épurée et élégante. J'ai admiré dès le début cette couverture qui se distingue des autres. le résumé donne le ton au livre. On remarque dès le départ qu'il a une forme qui sort de l'ordinaire. Ça m'a fort intriguée !
Ça se vérifie ensuite avec le texte qui est en vers libre donc. Il n'y a pas de structure définie au préalable et j'ai trouvé ça très atypique. L'écriture est rythmée grâce à ça et se lit bien. le langage est assez familier mais agréable et en même temps soutenu. On découvre des mots de deux genres différents, se complétant et apportant quelque chose de plus à l'autre. J'ai trouvé ça vraiment intéressant et curieux surtout.
On entre directement dans le vif du sujet. Les personnages sont rapidement présentés et on attaque les choses sérieuses directement. Ça m'a bien plu d'ailleurs parce que la structure en vers libre aurait sûrement accueilli une histoire ennuyeuse, mais non, ce n'est pas le cas et pour ça, je dis bravo à l'auteur.
J'ai enfin pu lire un poème qui racontait une histoire compréhensible et attrayante.
J'adore la petite playlist que l'auteur a ajouté au début de son roman. Connaissant certaines d'entre-elles, j'ai pu passer un agréable moment en lisant ce roman. Elles s'accordent parfaitement avec les différents événements qui se déroulent au coeur du livre, j'adore !
La petite carte présente, elle aussi, au début du roman est vraiment incompréhensible mais elle s'éclaircie à mesure que l'on découvre le roman. Encore un détail atypique qui m'a beaucoup intriguée.
Le monde dans lequel on plonge peut sembler être médiéval de prime abord, mais c'est bien plus complexe que cela. L'auteur a créé un univers sans pareil sortant tout droit d'une imagination fournie, ce dont j'ai beaucoup apprécié.
Conclusion : Un roman vraiment très atypique mais incroyable qui m'a fait découvrir une autre facette de la lecture et dont j'ai apprécié les différents aspects. Un roman que je vous conseille de lire sans tarder !
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La Dragonne et le Drôle c'est un petit ovni, comparable à aucune autre de mes lectures. On y suit le Drôle, on vit l'aventure par ses yeux d'enfant, ses yeux naïfs et innocents dans un univers d'îles flottantes (littéralement hein, je parle pas du dessert). On ne sait pas grand chose de cet univers, parce que le Drôle non plus n'en sait pas grand chose. Lui ce qui l'intéresse, c'est de chanter et d'être avec son frère, quitte à rester dans un groupe de mercenaires pour le suivre. Jusqu'au jour de sa rencontre avec la Dragonne où toute sa vie bascule.
Au début de ma lecture j'ai tout de suite eu une vague d'ambiance médiévale même si ce monde ne ressemble à aucun autre que j'ai pu lire jusqu'à présent. Explorer ça sous le regard de ce petit garçon, qui veut juste faire des rimes et s'occuper de son cheval, ça donne une dimension toute autre à l'histoire. Voir par ses yeux nous ramène à cette innocence d'enfant et au raisonnement qui s'ensuit. Pour moi ce livre a tout d'un conte, puisqu'il met en avant l'humanité versus la nature, de par les différents personnages : ceux qui veulent la Dragonne pour le profit, et le Drôle qui veut juste l'aider à vivre, ce qui apporte ainsi une morale plus que d'actualité sur l'environnement.
L'osmose et l'harmonie qui lient ces deux là est délicate, douce et très poétique ce qui est d'autant plus exacerbé puisque c'est écrit en vers libre. J'adore cette écriture qui permet à l'auteur de faire parler sa créativité comme il l'entend et de mettre l'emphase sur ce qui est important. Ici c'est parfaitement bien maîtrisé et ça m'a emporté du début à la fin. Je vous conseille donc vivement d'aller jeter un oeil à cette petite beauté (la cover ❤), qui sort le 4 mai !

Merci encore à Babelio et aux Éditions Sarbacane pour l'envoi et la découverte de ce livre 🥰
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Je tiens à remercier l'ensemble des intervenants de l'opération MASSE CRITIQUE BABELIO, grâce à laquelle j'ai pu découvrir La Dragonne et le Drôle de Damien Galisson.

A réception du livre, je suis soufflée par la beauté de la couverture et la qualité des dessins en début de chapitres. Je suis également intriguée par le mélange des codes que nous propose l'auteur avec un roman mêlant IMAGINAIRE et POESIE en vers libres.


1) le contexte

Jeunes orphelins, le Drôle et son frère Rody, ont rejoints, pour leur survie, Chef et Tanneur. A eux quatre, ils forment un clan de mercenaires, qui sillonnent les chemins en quête d'argent facile.
Loin d'être dans son élément aux cotés de ces guerriers opportunistes et avinés ; le Drôle souffre de chercher constamment l'attention d'un frère que la mort de leurs parents a rendu muet. La violence le répugne, il préfère cultiver son talent pour le chant et la poésie.
Hélas, cela n'est pas du goût de Chef et Tanneur. Sans cesse rabroué et rabaissé, il est perçu comme le boulet du groupe à qui sont confiées les tâches ingrates.


2) le Drôle

« Le Drôle », « le gamin »... voilà comment notre personnage est appelé, interpelé, réprimandé, par son clan de fortune ; sous les yeux - et dans le silence - de son frère Rody.
Ballotté par les accidents de la vie, au début du roman, il subit son sort, ses choix étant uniquement dictés par l'impératif de survie de son frère et lui.

Cet harcèlement constant a ruiné l'estime de lui-même, et il finit même par réfréner sa passion pour le chant.

« - Au pire on vend le bourrin, ricane Tanneur.
C'est une vieille blague entre eux,
quand les bourses sont vides.
Je n'aime pas cette blague,
j'ai très peur qu'ils le vendent.
Ils pourraient aussi dire :
«  Au pire, on vend le gamin », parce que
à part nourrir le cheval
qui sait se nourri seul
je
ne
sers
à
rien. » (page 33)



Extrêmement seul, il cherche désespérément l'attention de son frère, de la reconnaissance, de l'amour – en vain.
Les points de rupture avec le groupe vont se succéder


3) L'ode au merveilleux et l'invitation aux rêves




4) L'humour au rendez-vous

La quatrième de couverture laisse entendre un roman léger et bourré d'humour. Promesse tenue, l'auteur utilisant de nombreux ressorts pour donner ce ton humoristique au récit :

- L'absurde et le comique de situation

A titre d'illustration, le Drôle se voit confier par Chef et Tanneur une mission des plus absurdes :


- La parodie des stéréotypes 

L'auteur n'hésite pas à jouer avec les stéréotypes, notamment celui de Chef – qui, comme son nom l'indique, a toujours raison. Ou encore avec l'égo des personnages :

«  Et il n'est pas QUESTION
de faire demi tour
de le suggérer
de commenter
Alors qu'on sait TOUS
qu'on est perdu
qu'on s'empêtre
qu'on s'entête
à s'enfarger
dans les cent mille ronces et fardoches qui s'accrochent à nos frocs. » (page 36)

- La fracture entre le ton léger, et les situations dramatiques

L'auteur utilise également la dichotomie entre le ton du livre, léger et drôle, et les péripéties d'ordre dramatiques que rencontre le personnage principal. Ainsi le Drôle se retrouve-t-il, seul, confronté à une flotte d'aéronefs de guerre.

- le ton des personnages

Les dialogues sont très présents, le plus souvent avec un langage familier. L'auteur n'hésite pas à utiliser le flegme des personnages.

«- T'es con le Drôle,
c'est qu'un oeuf. » (page 281)

- de même que le comique de répétition :


- le burlesque

A titre d'exemple, le monde imaginaire est constitué d'une multitudes d'Îles aux noms ésotériques, allant de « Jachères » à « Cases ». Ces Îles bougent en fonction des saisons.


5) L'importance donnée à la forme

Il est bien rare de lire un roman dans lequel la priorité est donnée à la forme plutôt qu'au fond. C'est le pari original tenu par Damien Galisson avec La Dragonne et le Drôle.

L'intrigue en elle même, est assez simple :
Cela n'entache en rien la qualité du récit, savamment rythmé, et aide même à conférer le ton léger nécessaire à ce roman humoristique.

L'attention est davantage portée sur la manière dont l'histoire est contée : En vers libre, Damien Galisson joue avec les mots et parvient à transmettre le plaisir que lui procure cet exercice.

Ainsi, le roman est ponctué de figures de style, dont les exemples ci-dessous ne prétendent pas à l'exhaustivité :

- Des allitérations et des assonances, en veux-tu en voilà

« Par contre j'tai pas dit, mais dans la cabine, j'me suis rendu compte que tu cocottes sévère. Tu l'prends pas mal, mais servir de la bouffe alors que tu fouettes comme une malle-arrière mal aérée, c'est pas joli. » (page 171)


« Je fuis,
fais feu,
devant ces vaisseaux fous. » (page 226)

- Pléthores d'anaphores

A titre d'exemple, l'anaphore du pronom « je » page 185, accentuant les ressentis du personnage lors de son partage sensoriel avec la Dragonne.

Ou encore :
« Il s'est protégé. Par un silence d'absent.
Absent à son frère,
absent à lui-même,
absent à la colère. » (page 219)

- Répétitions et Anadiplose

« La besace pleine de poison me bat à la hanche à chaque pas que je fais, bat comme le tambour,
le tambour que l'on donne, avant que le bourreau applique la sentence. » (page 199)

« A brigander, de-ci de-là.
Louant leurs lames aux plus offrant.
Offrant la mort aux moins chanceux.
Cherchant la guerre, car ça paie mieux. » (page 30)

- Rimes

« Il est devenu ce mercenaire imperturbable, cet archer imparable, le guerrier indispensable, seul capable de protéger son frère. » (page 219)

- Césure

« Je veux tant qu'elle le sache, qu'ils sont là, qu'ils sont fous. » (page 184 )

- Afin d'accentuer l'effet produit par ces figures de style, l'auteur joue également avec la mise en page de ses paragraphes, n'hésitant pas à modifier l'alignement du texte.

« Les voici :
bleus
toxiques
soporifiques

dangereux. » (page 199)


Il est très agréable de redécouvrir
le plaisir
d'une lecture dans laquelle chaque mot du récit
est soigneusement choisi.

En conclusion,
pari relevé pour Damien Galisson
qui offre une lecture drôle, pétillante,
poétique, rafraichissante.
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Je ne suis pas du genre à prêter attention aux prix littéraires mais il me semble que ce roman a largement mérité le sien. Il s'agit d'une fantasy originale autant par le fond que par la forme qui laisse la part belle à la chanson, à la poésie, un peu au théâtre et surtout au drôle, un jeune garçon de douze ans plein de sensibilité face auquel on ne peut rester indifférent. J'ai dévoré ce texte en une journée et je le recommande chaudement.
Lien : https://ombrebones.wordpress..
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La dragonne et le drôle surprend sûrement au départ par sa mise en forme étonnante et son récit en vers libre , mais on se prend vite au jeu ,car la forme et le style vont si bien avec le récit que cela donne un des plus harmonieux












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Quand on ouvre pour la première fois La Dragonne Et le Drôle, on est subjugué par sa musicalité. Car oui, nous n'avons pas ici à faire à une prose ordinaire ! Notre auteur est parolier, et cela se ressent, surtout lors des vers exprimés par notre héros : le Drôle.
Des vers, oui ! Mais rien de quoi effrayer nos jeunes lecteurs pour qui ce roman est dédié.
L'humour est nettement présent, et ce dernier a marché avec moi.
Notre Drôle est aux antipodes du héros type que l'on connaît : courageux, intrépide et charismatique. Ici, nous avons un personnage qui n'a que pour but d'être heureux, sans pour autant chercher une quelconque gloire ou richesse.
L'histoire en elle-même m'a beaucoup plu, je ne m'attendais pas à m'attacher à ce point au personnage du Drôle, mais le fait est qu'on ne peut pas faire autrement.
La Dragonne et le Drôle est un roman qui, pour moi, ne peut pas être comparé à un autre.
L'univers est riche et passionnant, c'est un livre sur lequel on ne ressort pas déçu de sa lecture.
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Je remercie Babelio et les éditions Sarbacane pour l'envoi de ce roman qui fut une bien jolie découverte !

Dans La Dragonne et le Drôle, on suit un jeune garçon faisant partie malgré lui d'une bande de mercenaires. Il a été arraché à sa famille et a tout perdu. Son grand frère fait lui aussi partie de la bande mais ne parle plus, ne le regarde pas et ne fait rien pour le protéger des coups et de la colère des deux mercenaires adultes en tête de la petite troupe.

L'histoire prend place dans un univers de fantasy médiévale où le monde est constitué d'îles flottantes qui bougent selon les saisons. Il est donc parfois très difficile, voire impossible, d'accéder à une île selon le moment où l'on souhaite y aller. Certains groupes disposent d'aéronefs pour voyager mais, pour les autres, c'est à pied ou à cheval ! Pour avoir une idée de la position des îles, les personnages doivent superposer précisément des cartes qui ont la forme de disques (la carte est d'ailleurs visible en première page du roman) et j'ai trouvé que c'était une idée très originale !

L'histoire est plutôt classique mais j'ai été charmée par ses allures de contes. Je me suis vite attachée au garçon et au duo improbable qu'il va être amené à former avec la dragonne qu'il rencontre et qu'il choisit de protéger. Cette rencontre va constituer un nouveau point de départ pour notre jeune héros : il va prendre sa vie en main et faire ses propres choix pour suivre son coeur et ce qu'il pense être juste. le lien qui unit ces deux êtres est à la fois poétique et mystique.

Si le roman est parfois léger et peut avoir un petit côté feel-good, l'auteur n'éradique pas complétement la violence, la grossièreté et la dureté, bien au contraire. Certains passages sont d'ailleurs teintés de beaucoup de tristesse ou de mélancolie. le passé et le quotidien du drôle n'étant pas réjouissants. Mais il parvient à trouver de la beauté dans ce qui l'entoure grâce à ses passions. J'ai beaucoup aimé l'importance qui est donnée tout au long du roman à la chanson et à la poésie.

Ce qui fait l'originalité de ce roman, c'est sa forme. J'ai énormément aimé le style d'écriture en vers libres. La plume est belle, dynamique et mélodieuse. Les sauts de ligne et le placement des mots confèrent un côté vivant au texte. Ils permettent de suivre le déroulé des pensées du personnage principal mais surtout de jouer avec les rythmes, par exemple en suspendant l'action ou au contraire en l'accélérant à des moments opportuns de l'histoire.

La Dragonne et le Drôle est donc un roman de fantasy jeunesse atypique que je suis ravie d'avoir découvert. Je l'ai dévoré en une journée grâce à son intrigue addictive, son duo attachant, sa forme et son fond poétiques. C'est une histoire si bien contée que je vous invite à lire !
Lien : https://adoptlibrarian.blogs..
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