Trois morts, un blessé grave

Un livre sur le deuil, un livre comme un cri lancé dans l'univers.
Le 14 février 1977, Nicolas Gallais, cinq ans, se retrouve seul survivant de sa famille. Impossible de trouver du sens à ce chaos, de se relever, de s'autoriser à vivre tout simplement.
"Perdu, voilà le mot. C'est bien cela que je ressens : la perdition, le naufrage auquel je n'ai jamais demandé de participer, j'y suis plongé. M'en échapper est impossible."
Et pourtant, adulte, il trouve le courage de mettre par écrit toute la confusion et la douleur qui perdurent, l'attente sans fin, la culpabilité.
Tout au long du récit, j'admire l'énergie qu'il lui a fallu pour mettre toute cette noirceur sur le papier, et je reste avec cette question : s'en est-il sorti?

Certainement, puisqu'en 2020 il envisage l'adaptation de son livre en BD.

Une quarantaine de pages pour exorciser le drame d'une vie. C'est court et en même temps très long. Cet ouvrage est chargé d'émotion. La plume de l'auteur s'est abreuvé de l'encre du deuil.

Alors qu'il a cinq ans, Nicolas Gallais échappe à un accident de la route. Ses parents et sa soeur plus jeune n'ont pas eu cette chance. Maelström de questions sans réponse, duels de sentiments contradictoires, quête improbable de sens, les mots se font tour à tour amers et espérants.

L'auteur ne réclame ni la compassion, ni la pitié. Il exprime simplement sa souffrance, son incompréhension sans jamais tomber dans l'exhibitionnisme.

Une belle leçon d'humanité fragile