À un souffle du passé

L'enfance d'Everly et de sa soeur, Allyn, a été bercée par les histoires de leur grand-père. Assis sous un tableau représentant le Bateau à vapeur Pulaski, il aimait, particulièrement, raconter le naufrage de celui-ci, survenu en 1838. Jusqu'au « BOUM », simulant l'explosion de la chaudière et qui faisait sursauter les petites, le début de son récit ne variait pas. Ensuite, il évoquait les naufragés. Selon son humeur, il s'attardait sur les uns ou les autres. La fin était toujours consacrée à Lilly Forsyth, mais le destin de cette dernière n'était jamais le même.

Everly est professeur d'histoire à Savannah, quand elle apprend que 180 ans après son naufrage, l'épave du Pulaski a été localisée. Son ami, Olivier, qu'elle n'a pas vu, depuis le drame qui a endeuillé leur vie, lui propose d'organiser une grande exposition autour du bateau. Même si elle hésite en raison de son chagrin personnel, son coeur a déjà pris sa décision. Curatrice du projet, elle choisit de l'axer sur l'humain, sur les passagers du navire. Elle va raconter l'histoire des Longstreet, une famille de la haute société, dont onze personnes ont embarqué le 13 juin 1838.

Patti Callahan retrace le terrible naufrage du Pulaski, surnommé depuis « le Titanic du Sud ». Il est terrible de constater que 74 ans après, même si certaines erreurs ont été corrigées, d'autres ont été perpétuées. Les leçons du drame du premier, que je ne connaissais pas avant cette lecture, n'ont pas toutes été tirées. J'ai apprécié les notes de la fin, dans lesquelles l'auteure reprend les sources et les faits, en les expliquant.

Le roman alterne avec les recherches de d‘Everly et les évènements dramatiques du XIXe siècle. J'ai aimé les deux temporalités. En effet, dans celle contemporaine, se mêlent les découvertes au sujet du passé, les interprétations du présent, la reconstitution, mais aussi les douleurs intimes d'Everly. J'ai été meurtrie par la tragédie qu'elle a, elle-même, vécue, touchée par sa peine intense et par ses sentiments. C'est une jeune femme sincère et authentique. Elle tente de survivre à l'insurmontable.

Le récit du passé m'a ébranlée. Au début, j'ai partagé les craintes, liées au voyage, des passagers et leur enthousiasme. J'ai découvert leur personnalité et je me suis très vite attachée à Augusta Longstreet, à ses neveux et nièces, en particulier à Lilly. Puis lorsque la chaudière a explosé, j'ai paniqué autant que les personnages. Ensuite, mon coeur s'est fracturé devant à la mort de certains et en découvrant les terribles conditions de survie des rescapés. J'ai été immergée dans leur tentative de tenir, j'ai eu la sensation de ressentir leur détresse physique et psychologique. J'ai entendu leurs espoirs et leurs désillusions. Tous ne survivront pas à l'épuisement et à la soif.

« Comment survivre au fait d'avoir survécu ? » (p. 447) J'ai, aussi, été émue de connaître le destin des vivants, après le drame. L'auteure décrit leur stress post-traumatique et leur choix de vie. Elle montre que les conséquences ne sont pas manichéennes. Elle dépeint, également, avec sensibilité, la condition féminine du XIXe siècle.

J'ai eu un immense coup de ce coeur pour ce roman extrêmement émouvant.


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♥️ Coup de coeur ♥️

Ce superbe roman démarre un peu comme un des contes que le Grand-Papa d'Everly lui racontait lorsqu'elle était petite : "tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes par une fraiche soirée d'été au large des côtes de Caroline du Nord. Puis tout a basculé"...

Ainsi commence la fabuleuse épopée du bateau à vapeur Pulaski en 1838, ou devrais je dire les fabuleuses histoires d'Everly (de nos jours) mais également Lilly et Augusta (19ème siècle), trois femmes dont les vies sont mêlées à l'histoire d'un bateau grandiose et luxueux mais tristement célèbre !

L'auteure a un talent pour raconter cette histoire et surtout, pour mêler son histoire à la grande Histoire du Pulaski, ce bateau à vapeur connu sous le nom de "Titanic du Sud" qui reliait Savannah à Baltimore mais également pour y ajouter une touche romantique. Comme Everly qui écoutait avec attention les contes de son Grand-Papa, j'ai été captivée dès les premières lignes. J'ai ressenti tant d'émotions au fil de la lecture et surtout, j'ai vibré avec les trois héroïnes.

Bien vite, l'auteure fait s'interroger le lecteur : comment survivre après un drame, que ce soit un naufrage ou la perte d'un être cher. La réponse est-elle celle de la mère d'Everly : "on ne s'en remet jamais vraiment. Ça nous accompagne toujours, la perte reste présente, mais notre façon de vivre avec change. le goût de la vie reviendra"... mais comment vivre avec ? Ou bien la réponse est-elle celle d'Augusta "se lamenter sur ce qui aurait pu être ne sert à rien, car nous sommes là et il y a une vie après l'horreur. La tragédie de notre passé nous suit, elle marche parfois à côté de nous, mais il y a également le grand mystère qu'est la vie après avoir survécu".

Chapeau bas Mme Callahan Henry pour votre remarquable travail de recherche afin d'être la plus fidèle possible à L Histoire. L'exposition organisée par Everly pour raconter ce drame est tout simplement fabuleuse et j'aimerais tellement être à Savannah pour pouvoir prendre mon ticket pour la visiter ! Merci ❤

A votre tour, laissez vous happer sans plus tarder par ce souffle du passé 🌬

Une lecture touchante guidée par une écriture douce et intense empreinte d'humanité et d'espoir.

1838, la ville de Savannah, dans l'Etat de Géorgie, s'apprête à célébrer le départ du Pulaski, bateau à vapeur de luxe qui doit longer les côtes américaines jusqu'à Baltimore où de nombreux passagers prennent leurs quartiers d'été pour profiter d'une ambiance douce et tempérée. Les plus grandes familles de la Ville, l'aristocratie locale, embarquent avec leurs effets personnels, dont coffres débordant d'or, bijoux et autres pièces d'argenterie, et leur ribambelle de servants aux origines marquées des fers qui ont scellé le sort de ces hommes et femmes victimes des marchands d'esclaves.
Au total, ce sont 190 personnes qui se trouvent à bord. Parmi elles: Augusta Longstreet, soeur du directeur de la compagnie qui a financé la construction du bateau, et sa nièce Lilly Forsyth qui fait le voyage avec sa fille et sa servante.

La météo est clémente et une légère brise vient conforter la sérénité des passagers. Mais derrière les masques et les faux semblants, certains gestes révèlent déjà des blessures qui semblent à vif et lorsqu'à 23h04, alors que le bateau se trouve à 45 km des côtes, sa chaudière explose, éventrant la coque en deux, sa lente agonie n'aura d'égale que la descente aux enfers des passagers précipités dans les profondeurs noires de l'océan.
Le voyage qui devait être un instant d'insouciance devient une lutte pour la survie dans cette immensité bleue qui peut avaler ses proies à tout moment.
Mais les secrets n'échappent pas au temps qui passe et 180 ans plus tard, lorsque l'épave du bateau est retrouvée, c'est un pan d'histoire qui semble refaire surface. Everly, professeure d'histoire, bercée depuis son enfance par les légendes nées de ce drame, semble la personne idéale pour percer ce mystère. Mais en acceptant d'organiser une exposition sur cet évènement, ses propres fantômes pourraient bien remonter à la surface et changer sa destinée.

J'ai adoré ce roman qui rassemble tous les ingrédients propres aux grandes épopées humaines: de l'aventure avec ce parallèle entre le drame du naufrage et la recherche des trésors cachés dans les bas-fonds, avec l'épave, près de deux siècles plus tard ; de belles émotions avec ces personnages attachants à l'existence brisée mais qui gardent l'espoir de transformer leur malheur en nouvelle chance ; enfin, le mystère entre exploration sous-marine et plongée dans les lourds secrets de famille. La dimension historique avec la retranscription presque minute par minute des faits, le tout agrémenté de tranches de vie fictives dont celles des trois protagonistes, trois femmes, trois figures au caractère trempé, à l'âme et au coeur sans fond, donne une gravité mais aussi un côté exaltant à ce roman.

J'ai plongé en apnée au côté d'Everly palpitant devant la cruauté et la fatalité de ces destins brisés tandis qu'elle-même sondait les fonds marins à la découverte des objets perdus gisant avec les restes du bateau depuis 180 ans. Et si les aiguilles de la montre à gousset retrouvée sous une couche de sable, parmi les autres effets personnels des naufragés, se sont arrêtées à 23h04, heure de la tragédie, elles semblent avoir secrètement continué à tourner pour donner un second souffle de vie à ces femmes à la destinée à jamais marquée par ce drame.

Quel magnifique roman que cette dernière parution chez Faubourg Marigny !

J'ai voyagé aux côtés de ces famille aisées de Savannah qui ont malheureusement connu l'horreur le 14 juin 1838 lors du naufrage du Pulaski. J'ai vibré pour eux, crains pour leurs vies, tenté de leur insuffler de l'espoir et les ai encouragés à tenir encore un peu en attendant l'arrivée des secours. Leur destin m'a particulièrement touchée et émue, notamment ceux d'Augusta et Lilly, deux femmes fortes qui se sont battues pour leur survie.

J'ai beaucoup aimé la façon dont l'auteure nous interroge sur le bouleversement émotionnel que connait un survivant d'un pareil désastre. Edt-ce la départ pour une nouvelle vie de gratitude ? Une vie dédiée à faire le bien pour se montrer reconnaissant d'avoir survécu ? Ou cela edt-il le début d'une descente aux enfers, de la perte des repères et des croyances ? Chaque personnage réagira différement à ce lourd fardeau (selon eux) d'être en vie alors que tant d'êtres aimés ont péri dans la catastrophe.

Je me suis également attachée à Everly dans l'époque contemporaine qui, elle aussi, essaie difficilement de trouver le chemin de la résilience et une façon de surmonter son deuil. J'ai aimé son caractère enjoué et passionné, sa détermination à découvrir la vérité et sa curiosité pour le passé. J'ai particulièrement aimé l'accompagner un bout de chemin.

Il y est donc bien sûr question de femmes fortes et de faits historiques nous oermettant d'en apprendre davantage sur un fait qui m'était inconnu : le naufrage du Pulaski. Mais cela m'a également permis d'arpenter cette magnifique ville de Savannah, de la découvrir à travers les yeux d'une personne qui l'aime profondément. Cela m'a donné envie d'aller y voyager !
J'ai apprécié en aoorendre plus sur son histoire, que ce soit la partie lumineuse comme la plus sombre avec la traite des esclaves.

Lecture qui m'a donc beaucoup marquée et que je recommande chaudement, comme toutes les publications de cette maison d'édition que je suis assidûment.

Juin 1838, Lilly et Augusta embarquent sur le bateau à vapeur Pulaski, afin de fuir la chaleur de Savannah. Mais elles n'arriveront jamais à destination.
De nos jours, Everly tente de se remettre du décès de sa meilleure amie, fauchée par un chauffard. Elle partage son temps entre son travail et sa famille. Elle est fascinée par l'histoire du Pulaski.
Quand il lui est proposé de préparer l'exposition des objets retrouvés récemment sur l'épave, Everly ne peut qu'accepter.

📙MON AVIS : Ce roman est un mélange entre récit historique, basé sur le réel naufrage du Pulaski, et narration fictive.
Nous suivons l'histoire de 3 femmes à travers une double temporalité, et j'avoue particulièrement aimé les romans dont l'histoire se déroule à plusieurs époques.
La partie du passé est largement inspirée de faits réels et j'ai pris plaisir à en apprendre davantage sur l'histoire des États-Unis à cette époque. Au-delà de la tragédie du naufrage du navire, le roman met en lumière la condition de vie des individus. Ainsi, les riches propriétaires embarquaient richesse, famille et esclaves pour fuir l'été caniculaire de Georgie. Les conditions de vie révoltantes des esclaves y est largement décrites : ils sont traités moins bien que les objets ou les animaux.
La partie du présent est également fort intéressante. On y suit le travail de fourmis d'Everly, en sa qualité de curatrice de musée, afin de reconstituer la tragédie de l'époque.
J'ai donc beaucoup aimé ce roman retraçant 3 destins de femmes fortes, pour lesquelles j'ai eu beaucoup d'empathie !