AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,74

sur 575 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Jeanne est une femme heureuse dans sa vie tranquille. Elle aime profondément Rémy, son mari, un homme simple mais aimant, et mène avec lui une vie remplie de douceur même si l'habitude peu à peu a transformé leur relation. Ils se connaissent en profondeur depuis leur adolescence et font des projets "raisonnables". Ensemble, ils ont eu deux filles, des jumelles, Elsa et Chloé, qui à présent, ont quitté la maison pour faire leurs études. le dimanche, ils vont à la ferme partager le repas de la famille, chez les parents de Jeanne. Ils retrouvent sa mère attentionnée, son père mutique car aigri de n'avoir eu que des filles, une de ses soeurs et sa petite Zoé, une enfant pas comme les autres. Les autres filles de la fratrie sont parties au loin...

Jeanne est parfois nostalgique de sa jeunesse. Elle aime aussi les surprises, l'inattendu. Elle est postière, travaille à l'accueil mais sa vie professionnelle lui a appris à être curieuse des autres, à leur inventer des vies alors qu'elle ne sait rien d'eux, à les observer l'air de rien, et à déduire leur quotidien, rien qu'en regardant leurs mains.

Lorsqu'elle était lycéenne, un professeur lui a fait découvrir l'artiste serbe Marina Abramović, une artiste performeuse connue. Elle a été tout de suite fascinée par cette femme qui s'est tant engagée dans son travail, s'est laissée maltraitée par son public et autres excès en tout genre dont on peut trouver de nombreux articles sur internet. Jeanne a toujours gardé une photo d'elle prise lors d'une de ses performances artistiques, lorsqu'elle avait voulu tester son public en le laissant faire ce qu'il voulait sur elle, avec différents objets dont un pistolet...déchainant ainsi une violence stupéfiante et bien cachée.

Cette photo est une sorte de "porte bonheur" pour elle, la preuve qu'on peut vivre autrement, tester ses limites, sortir de sa zone de confort. Elle admire tout chez cette artiste, recopie des citations dans un carnet, fait des recherches sur internet pour en apprendre encore davantage.

Mais Jeanne sait aussi s'émerveiller des mille petites choses que lui offre le quotidien : une abeille qui butine les fleurs du jardin, la lumière du soir qui tombe ou le lever de soleil, la lune qui se lève et le renard qui attend la nuit tombée pour venir boire... tout la fait rêver.

Elle aime aussi voir le train passer près de chez elle. A heure fixe, tous les jours, elle reconnait certains des passagers toujours installés dans le même wagon, à la même place, regardant le même paysage donc son jardin.

De temps en temps, lors de sa pause méridienne, ou le soir en sortant du travail, Jeanne s'amuse à suivre des inconnus dans la rue.

Cet été là, les filles sont parties en vacances de leur côté, et au travail c'est le calme plat. La maison lui parait particulièrement vide. Suzanne sa meilleure amie, vient de se faire plaquer brutalement sans préavis et elle déprime et a besoin d'elle. de plus, l'homme que Jeanne a suivi au hasard dans la rue, n'est autre que Martin qu'elle n'avait pas revu depuis le lycée et dont elle a été amoureuse. Il travaille aujourd'hui dans la rénovation de monuments anciens.

Alors, il suffit d'un coup de vent, que le cadre qui contenait la photo de Marina Abramović se décroche du mur où elle l'avait installé, pour que la vie de Jeanne devienne différente, qu'elle se mette à fantasmer sur ce qu'elle pourrait faire, voyager, rencontrer Marina, et en attendant lui écrire, bousculer sa vie, revoir Martin...

Mais rien ne se passera comme elle l'espérait...car les décisions personnelles sont toujours les plus fortes quand surgit l'imprévisible.
Ce livre est une petite pépite à savourer en prenant son temps. Il ne se passe rien dans ce roman et pourtant beaucoup de choses. La vie quotidienne, la sérénité de l'habitude, les questionnements de Jeanne occupent toute la place et donnent sa force à ce roman très intimiste et féminin, empli de douceur, qui fait tellement de bien.
Les personnages secondaires sont formidables et aident Jeanne à évoluer et à accepter ce qu'elle va devenir au fil de cet été si particulier.

Beaucoup de tendresse, de tolérance, d'amour et de poésie imprègnent ces pages. le ton est juste, les mots sont à leur place, les phrases courtes et sans fioritures.

Mais c'est aussi un livre sur l'art, sur le processus de création, sur ce qu'il apporte à ceux qui le découvre...l'art qui répare à sa façon ceux qui en ont besoin, l'art qui libère.

Marina Abramović est une artiste serbe performeuse et provocatrice qui a su révolutionner l'art contemporain, en ce qui concerne l'art corporel, en se mettant en scène, seule ou avec son ami Ulay. Si vous ne la connaissez pas vous pouvez chercher sur internet les nombreux articles, interview, photos qui parlent d'elle et expliquent ses actions dont certaines ont marqué les années 70-80. En attendant, vous pouvez aller lire l'article de Wikipedia (ICI) qui vous donnera un bref aperçu de sa vie, de ses oeuvres et de ses engagements personnels.

Une belle lecture ...
Lien : https://www.bulledemanou.com..
Commenter  J’apprécie          160
Comment dire autant avec une histoire si simple ? A peine une histoire d'ailleurs, juste le déroulement des jours, les questions que tout un chacun se pose au quotidien, les amitiés et les amours...Il faut beaucoup de talent pour toucher le lecteur avec ces petits riens, ces évènements anodins et qui pourtant font sur le collier de la vie des perles qui chacune ont leur importance.
Claudie Gallay a ce talent : son écriture très simple sait aussi devenir poétique, ajouter encore de la simplicité pour aboutir à des images qui touchent, qui percutent même, qui remuent des mondes en nous. Et même si Jeanne ne nous ressemble pas forcément, il y a mille moments dans le roman où l'on s'identifie à elle, parce que ce que nous en montre l'auteure c'est son humanité fragile, sa force vacillante, ses interrogations absurdes, tout ce que chacun d'entre nous peut vivre au moins une fois, sinon dix ou mille fois dans sa vie, ce sont ces failles qui nous déchirent mais aussi ces bonheurs qui nous comblent.
Ce roman est à la fois triste et joyeux, il dit la vie et la mort, et il le fait en utilisant une harmonie parfaite entre son fond et sa forme : pour moi, un très beau moment de lecture...
Commenter  J’apprécie          162
Je l'ai déjà fini.....
J'entends déjà certains ricaner "pff on s'endort à la page 7", "Il ne se passe rien....".
Et bien ils se trompent.
Car ce RIEN en fait c'est le TOUT de ce livre qui fait tant de bien.
Oui, c'est vrai, il ne se passe pas grand chose, mais seulement si, et seulement si on n' a pas en soi une certaine intériorité. Pour imaginer, deviner, se souvenir, sentir, prévoir, transposer dans ce livre si beau, d'une beauté cristalline.
Page 398 : "Elle le sait, il y a les grandes et les petites choses, les grandes modifient profondément nos vies, les petites ne font que les effleurer, mais les petites nous aident à attendre les grandes. Elles nous aident à les atteindre.".
Cette lecture, c'est fulgurant et lent à la fois. Mais d'une lenteur qui fait du bien. Tant de bien. C'est reposant.
Et puis je me suis retrouvée dans ce personnage féminin, surtout quand on nous dit qu'elle aime les petits plaisirs simples, comme le lever du soleil, une abeille sur une fleur, l'éclat d'un rayon de lune, une bête qui rêve en dormant, l'odeur de la fourrure...
C'est vrai que lorsque l'on a eu son lot d'épreuves, on est content et heureux d'un rien, on râle moins que les autres. Forcément.
Et c'est ce rien justement qui fait le tout.
Pourtant, il s'en passe des choses dans ce roman.
A vous de les découvrir.
Alors oui, ce n'est pas "Les déferlantes", mais c'est du très bon Gallay tout de même.
J'ai adoré la relation qu'elle entretient avec son mari, Rémy, bricoleur pathologique.
Jusqu'à la page 402, je n'avais pas compris cette attirance étrange pour cette artiste de l'est Marina Abramović.
À présent, j'ai compris.
Petit fil rouge, le renard qui vient boire, la nuit, et qu'elle guette sans l'apercevoir...
De petits bonheurs je vous dis, de petits bonheurs....
Magnifique livre.



Commenter  J’apprécie          164
Ce roman, qui n'est rien d'autre qu'une célébration de l'existence, nous enseigne une leçon de vie qui arrachera quelques larmes aux lecteurs. Nous comprenons, non sans un pincement au coeur et beaucoup d'émotions, que la plupart de nos rêves sont inaccessibles et que comme Jeanne, cette femme bien rangée qui mène une vie simple, il nous faudrait nous contenter des petites merveilles de la vie.

La beauté des jours est un roman sans prétention, mais c'est justement là que réside toute sa force. À travers sa simplicité et le désir de l'auteure de nous raconter l'histoire d'un couple ordinaire, c'est une claque littéraire. Beaucoup de lecteurs sont sensibles aux héros du quotidien et s'y attachent très vite. Claudie Gallay nous en offre une nouvelle fois la preuve.

Grâce à ce roman au titre d'une éblouissante poésie, nous comprenons qu'il nous faut savourer la vie, prendre parfois quelques risques, mais pas trop, car le confort de notre quotidien est trop précieux. À travers l'Art, les frissons de l'adultère, la force de l'amitié et le cercle familial, l'auteure nous offre un roman extrêmement touchant, philosophique. Car c'est aussi la question du bonheur qui est abordée, à travers cette épineuse définition, propre à chacun. Et la mort aussi, ombre qui plane et que nous ne savons pas comment aborder. Ce livre nous l'apprend et de ces petits riens naît un grand roman, d'une redoutable efficacité. le lecteur en ressort grandit, transformé, capable d'observer d'un oeil neuf le monde qui l'entoure, ainsi que sa propre existence. de l'émotion forte, pure. Une lecture salutaire et nécessaire. Après ce roman, tout aura changé.
Commenter  J’apprécie          160

Jeanne… Sa vie paraît correspondre à celles que beaucoup considèrent comme réussies. Deux filles, un mariage épanoui, une maison et un travail pérenne. Stabilité et douceur du quotidien de la cl asse moyenne.
Mais une note entêtante et lancinante monte de la partition de ses jours. Mélancolique. Est-ce cet homme remonté du passé avec qui elle renoue une histoire ambiguë ou l'amie en perdition qui lui font envisager soudainement la précarité de toute chose ? L'amour, en premier lieu. Ou bien, son obsession pour cette artiste contemporaine – Marina Abramovic – éprouvant les limites de la liberté de soi, lui donne-t-elle des envies de réinvestir sa propre existence ?
Au travers les atermoiements de Jeanne, le questionnement nous gagne au plus intime de nous-même : avons-nous fait le choix de nos chemins en pleine conscience ? Avons-nous joué toutes les cartes en parfaite autonomie et sincérité ?
Commenter  J’apprécie          140
Est-il besoin de bousculer les montagnes, de parcourir le monde ou de créer des choses extraordinaires pour vivre sa vie? Dès le début de ce très bel ouvrage de Claudie Gallay, Jeanne nous donne à voir juste le contraire: une vie calme, "sans histoires" , un mari qui l'aime, deux filles " merveilleuses". Sa vie un instant sera pourtant bousculée...Mais ce qui m'a le plus touchée dans ce livre, c'est la précaution avec laquelle sont décrits chaque instant du quotidien, chaque émotion, chaque sourire, chaque larme. Claudie Gallay présente cela comme des trésors. La petite Zoé, mine de rien, représente pour moi le personnage auquel on ne peut que s'attacher!
Commenter  J’apprécie          140
Il y a les livres qui parlent du monde. Et il y a les livres qui parlent de soi, à soi. Ce roman donne l'impression d'être chuchoté à l'oreille. Mais sa douceur ne l'empêche pas d'être mordant.
Ce roman parle de Jeanne. Un personnage subtilement pris en dilemme entre passion et raison, entre ses racines terriennes et ses rêves dégingandés.

Côté pile, Jeanne est postière, mère de deux grandes ado, vit dans une petite maison de banlieue que son mari aime bricoler.
Côté face, Jeanne cultive une passion pour une artiste borderline, remarque les palindromes et suit les gens dans la rue. C'est ainsi qu'elle va retomber sur un amour de jeunesse, qui va faire chanceler la carapace de la banalité.

Ce roman parle de la Jeanne qui est en nous. Avec une vraie tendresse, il appuie là où ça fait mal. Dénonce l'ordinaire dans lequel on paresse, on se complaît, on s'oublie. Invite à voir la poésie des petits riens, à attiser ses passions, à secouer sa vie.
C'est divin, apaisant, mais truculent aussi.
Commenter  J’apprécie          120
J'ai parfois du mal à expliquer le plaisir que me procurent certains romans de Claudie Gallay.
À ma toute première lecture de l'auteur, le style d'écriture m'a quelque peu déstabilisée. Et puis finalement, ces bribes de phrases m'ont justement ouvert des flashs, des images tellement vivantes que ce style m'a totalement conquise. Cette écriture hachée, je la lis en faisant des micro-pauses et ainsi, les personnages deviennent réels avec leurs faits et gestes du quotidien.

Jeanne, dans sa petite vie bien réglée, est fascinée par l'artiste Marina Abramović. Est-ce le fait que cette artiste semble décider des choses et se surpasse pour les atteindre qui captive tant Jeanne ?

Nous lisons les petits détails du quotidien de Jeanne, la routine des repas dominicaux dans sa famille, à la campagne, les vacances à Dunkerque, les petits gestes de son travail, ses repos sur le transat…
Les personnes qui l'entourent sont criantes de vérité : son amie Suzanne, au parler familier, au caractère soupe au lait, mais tellement attachante dans son désarroi.
J'ai adoré la relation qui unit Jeanne à sa filleule Zoé, une enfant différente et si sensible.
J'ai aimé la clairvoyance de la M'mé avec ses réflexions pleines de bon sens.
J'ai aimé le passage où son ami Martin lui parle de son travail de restauration dans la chapelle.
J'ai aimé la série des macarons tous les mardis, avec un raté, qui nous rappelle la série des photos dans « Une part de ciel ».
J'ai aimé tant de petites choses encore, car plus on avance dans la lecture, plus on s'attache au quotidien de tous ces personnages.

Et bien sûr, j'ai aimé les interrogations de Jeanne sur ce que l'on est, ce que l'on fait. Faut-il s'en contenter ?

Beaucoup de jolis passages dans ce roman en font un très agréable moment de lecture alors laissez-vous tenter !



Commenter  J’apprécie          120
Avis de Scarlett (Chroniqueuse sur le blog Léa Touch Book) :

Claudie Gallay , souvenez-vous ce sont les merveilleux livres « Une part de ciel » et « Les déferlantes » , je dis souvenez-vous parce qu'en moyenne il faut attendre entre trois et quatre années pour pouvoir lire un nouveau roman de cette auteur que j'affectionne particulièrement.

Ici dans « La beauté des jours » nous allons cheminer avec Jeanne, la quarantaine, épouse de Rémy et mère de jumelles. Jeanne qui aime les habitudes, les choses simples, qui pose un regard heureux sur chaque petit évènement plaisant de sa vie : le train de 18h01 qui passe au fond de son jardin, les étés à Dunkerque. Mais Jeanne, c'est aussi une grande admiratrice de l'artiste serbe Marina Abramovic, cette artiste qui repousse les limites de son corps et de son esprit et par la même aide le commun des mortels comme Jeanne à se transcender. Et durant cet été chaud dans la région lyonnaise on va sentir frémir en elle un souffle d'énergie qui pourrait être à la fois libérateur et dévastateur, le souffle de cette Jeanne qui sommeille et qui s'éveille en écrivant à Marina Abramovic ou en retrouvant par hasard un ancien camarade Martin.

On rencontre durant cet été de Jeanne, son mari Rémy, installé solidement dans sa vie, dans son amour sincère et simple pour sa famille. Rémy, qui tous les mardis apporte à son épouse un macaron au gout différent dans un ordre bien précis : les jumelles Chloé et Elsa parties faire leurs études à Lyon. On rencontre les parents de Jeanne, le père taiseux dont le drame existentiel est de ne pas avoir eu de fils, la mère discrète et la m'mé , tous les trois vivant dans la ferme pas très loin de chez Jeanne et qu'elle retrouve tous les dimanche avec Emma une de ses soeurs .Il y a Zoé , la petite nièce si poétique dans sa différence. Et puis l'amie Suzanne qui vient de se faire larguer et qui sous ses dehors bravaches souffre terriblement de cette rupture.

On croise aussi les frères Combe, des jeunes désoeuvrés qui squattent dans la rue de Jeanne, Monsieur Nicolas son collègue coincé et sans fantaisie. Et puis Martin, un souvenir de jeunesse avec qui Jeanne aurait pu avoir un possible et qui bouscule ses habitudes et trouble les eaux de cet été paisible.

Ce livre de Claudie Gallay est un roman aux chapitres très courts au rythme tranquille d'un moment de vie. C'est un livre qui parle de transmissions, de choix, des choses simples de la vie, des moins simples aussi, des frémissements et réveils du coeur et du temps qui passe.

Claudie Gallay a cette extraordinaire capacité à trouver les mots justes, les phrases qui ressemblent à la vie, aux petites choses de notre quotidien, aux grandes émotions aussi, le talent de pouvoir écrire ce qui se ressent.
Ce roman est paisible, émouvant, nostalgique parfois comme « sur la route de Madison »

Et parfois les professeurs élégants rencontrent les dames au chapeau bleu (mais cela il faut lire le livre pour le comprendre)
Merci Madame, pour ce beau moment de lecture.

P.S. : j'aime beaucoup la couverture du livre.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
Commenter  J’apprécie          120
Il y a des livres qu'on referme et qui nous laissent là, comme ça, le coeur un peu en suspension. On a le sentiment très net qu'il s'est passé quelques chose mais les mots ne viennent pas. Seule l'émotion reste, réelle et impalpable à la fois...Les rares fois où cela se produit, on a envie de dire aux autres lecteurs:"si vous n'avez pas lu ce livre, faites-le!". Mais on n'est pas tout à fait sûre que ce qui nous a aprlé fera écho chez l'autre.
Dans ce roman, Claudie Gallay, nous parle de l'intime. En rentrant dans la vie bien rangée et ordonnée de Jeanne, on ne devine pas combien on va pouvoir être bouleversé. Parce qu'il faut bien le dire, Jeanne, elle nous fait sourire parfois avec sa vie sans surprise: piscine le lundi, macarons le mardi , courses et ménage le mercredi, bibliothèque le jeudi, cinéma le vendredi, ses filles le week-end, le déjeuner à la ferme familiale le dimanche. Les jours passent et Jeanne se coulent dans ce confortable moule parce que c'est ainsi que doit être la vie, on lui a toujours appris. Puis un jour, une photo tombe d'un cadre accroché au mur. Cette photo, elle ne la voyait plus depuis longtemps mais le changement de perspective l'oblige à la regarder de nouveau. Il s'agit d'une photo de l'artiste Marina Abramovic, celle qui défie ses peurs pour pouvoir vivre mieux. Ce petit grain de sable dans sa vie quotidienne va entraîner Jeanne vers celle qu'elle a été ou aurait aimé devenir. Dès lors, à sa mesure, elle va accomplir de touts petits changements dans sa vie, juste pour voir ce qui se passe. A 42 ans, elle va s'interroger sur ce qu'elle a fait de sa vie, ce qu'elle aimerait en faire aussi...Elle va également regarder sa famille avec un autre oeil, laissé la place à ses blessures, les nommer parfois. Et là, on ne se moque plus de Jeanne, on la suit parce qu'au fond elle n'est pas bien différente de nous. Elle se protège, elle rêve, elle part à sa recherche...Tout cela se fait avec beaucoup de subtilité et d'innocence. Jeanne ne triche pas, elle s'abandonne au présent.
Merveilleux roman.
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (1212) Voir plus



Quiz Voir plus

Claudie Gallay

Née à Bourgoin-Jallieu en ...

1941
1951
1961
1971

10 questions
49 lecteurs ont répondu
Thème : Claudie GallayCréer un quiz sur ce livre

{* *}