Citations sur Une histoire de la Première Guerre mondiale, Tome 1 : 1.. (20)
Réalité et "bourrage de crâne" se mêlent, se superposent.
L'Allemand c'est le barbare, mais en même temps celui qui fascine.
"Les soldats allemands sont joliment mieux habillés que les nôtres, confient à Bainville des territoriaux quir reviennent du Front.
"Les gaillards ont des bottes de cuir fauve étonnamment confortables et un uniforme d'une couleur feldgrau qui est exactement la couleur de la terre de France.
Le pantalon rouge fait triste mine à côté de ces vêtements pratiques, souples et qui ne se voient pas, tandis que le pauvre pantalon rouge traditionnel sert de "cible" à l'ennemi."
Le sous-lieutenant Camille Mayer, commandant le détachement allemand, et le caporal Jules André Peugeot, à la tête de sa section de fantassins français, sont tués. Ni vainqueur ni vaincu dans ce premier engagement!
Deux hommes morts, les premiers, un dans chaque camp, annonçant dix millions d'autres.
A Paris, les journaux dénoncent la sauvagerie d el'ennem
- "Les troupes prussiennes ont tiré sur les civières d'ambulance, peut-on lire"
Cette jeunesse n'avait jamais connu, vu, imaginé ce qu'était la guerre à l'heure des mitrailleuses, des obus d'une tonne tirés par milliers, des gaz asphyxiants. Non pas un sport, mais un abattoir, des hommes massacrés, asphyxiés, mutilés, aveugles, leurs gueules cassées.
La "gueule" du XXe siècle a été "cassée" durant l'année 1914. Ces douze mois ont décidé du sort du monde.
Une échappée d'espoir en ces heures sombres. La sensation exaltante et pressante qu'on est au bord de l'emporter. Qu'on va pouvoir enfin, parce qu'on appuie de toute sa force sur ses battants, tenir fermées les portes de la guerre.
Et il est vrai qu'on vit, ces jours-là, où apparemment il ne s'agit que de trouver un président du Conseil pour une nouvelle majorité, l'un de ces instants où l'histoire hésite.
Le 17 août, L'Intransigeant publie les «informations» suivantes:
"L'inefficacité des projectiles ennemis est l'objet de toutes les conversations. Les shrapnels éclatent mollement et tombent en pluie inoffensive. Le tir est très mal réglé. Quant aux balles, elles ne sont pas dangereuses. Elles traversent les chairs de part en part sans faire aucune déchirure."
27 000 morts français le samedi 22 août.
Plus tard, quand on écrira cette histoire, quelle interminable révélation d'épopée ! Nous appelions 1870 la "guerre". Près de celle-ci, ce n'était qu'un jeu d'enfants. Et tous ces grands chocs passés, qu'est-ce à côté de cette mêlée où des millions d'hommes s'entretuent ? Beau fruit, vraiment, de vingt siècles de civilisation...
Les mots de vérité manquent souvent d’élégance,
Les paroles élégantes sont rarement vérités.
Lao-Tseu
« La guerre, ….C’est jeunes gens le chargent de toute la beauté dont ils sont épris et dont la vie quotidienne les prive. Pour tous les Agathons, qui confondais la jeunesse avec les quelques gens -appartenant à l’élite sociale- qu’ils interrogeaient, la découverte est amer ».
Philosophe Alain : « Et on se pique d’héroïsme comme de morphine. Terrasier, mon ami, il faudra que nous donnions la douche à tous ces fous-là. »
Clémenceau : « A-t-on cru sérieusement que la France guérirait en quarante-huit heures de son anarchie? »
Aragon La guerre et ce qui s’ensuivit :
« Déjà la pierre pense où votre nom s’inscrit
Déjà vous n’êtes plus qu’un mot d’or sur nos places
Déjà le souvenir de vos amours s’efface
Déjà vous n’êtes plus que pour avoir péri. »
Poincaré a, durant ces deux jours, mesuré l'ignorance de Viviani. Les questions internationales paraissent ne pas préoccuper le président du Conseil.
"Je suis effrayé, note Poincaré dans son journal. J'essaie de le mettre au courant".