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sur 368 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« En Espagne, à Madrid, une ville ancestrale aux étés torrides et aux vents glacials, sans mer ni fleuve, et dont les aborigènes terriens n'avaient jamais maîtrisé l'art de naviguer dans la lumière. »

Un recueil de Douze contes vagabonds. Des contes qui sont différents de ce que j'ai l'habitude de lire. Des contes magnifiques, qui demandent du temps pour en apprécier les subtilités. L'écriture est drôle, poétique, fleurie. En revanche le fond est lourd, sombre, politique aussi, et pour autant, il y a de la magie qui fait qu'on ressort de la lecture avec malgré tout, une touche d'espoir. L'espoir de ne pas commettre deux fois la même erreur, l'espoir de rencontrer une voiture blanche ou de faire un doux rêve, mais certes, pas de trouver un téléphone. C'est agréable de faire un petit tour d'Europe, de découvrir la vie de ces voyageurs, voyageurs du temps pour certains agrippés au charme d'une autre époque, de temps révolus et des voyageurs de l'espace, passant d'un continent à l'autre, d'un monde à un autre. J'avoue avoir beaucoup apprécié « La lumière est comme l'eau ». Comme toujours j'aime quand un auteur renvoie à ses compères, « Un métier de rêve ». Donnant la parole à P. Neruda sortant de sa sieste :
 ''J'ai rêvé de cette femme qui rêve'', dit-il. (...) ''J'ai rêvé qu'elle rêvait de moi, dit-il. - Ça, c'est du Borges'', répliquai-je. Il me regarda, déçu : ''C'est déjà écrit ? - Si ça ne l'est pas, il l'écrira un jour. Ce sera un de ses labyrinthes.'' 
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Les douze contes vagabonds de Gabriel García Márquez errent encore et vont errer pour un long moment dans ma tête, surtout le douzième et dernier conte qui laisse au compte-gouttes des traces de sang dans la neige avec une chute perturbante et inespérée.
Ces contes démontrent encore une fois avec excellence l'art littéraire et inné de l'auteur colombien. de manière poétique tel que dans les contes L'avion de la belle endormie, Un métier de rêve et La lumière est comme l'eau, Gabo nous permet de fuir notre quotidien et de voyager dans le temps dont il nous fait penser sur sa perspective. le temps, qu'est-ce que c'est ?

Mon top 3 des contes :
1- Tramontane
2 - L'avion de la belle endormie
3 - La lumière est comme l'eau
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N°269 – Février 2007

DOUZE CONTES VAGABONDSGABRIEL GARCIA MARQUEZ – GRASSET.

De ces douze contes vagabonds, je ne dirai rien, sinon qu'ils sont à l'image des textes que Marquez écrits avec un talent et un humour qui ne se démentent pas et qui tiennent en haleine le lecteur dont la curiosité demeure en éveil, de la première à la dernière ligne. Son écriture jubilatoire m'a toujours enchanté. Depuis sa création, cette chronique s'est d'ailleurs fait l'écho de l'oeuvre du Prix Nobel, et ce n'est pas maintenant que je vais changer d'avis! Je noterai quand même que beaucoup de ses contes se terminent par la mort ou l'évoquent, mais celle-ci n'est pas triste, n'inspire pas la crainte et n'est pas tabou comme en occident. Au Mexique où vit l'auteur, la mort est joyeuse, elle est une fête lorsque les disparus reviennent visiter les vivants qui leur font fête et célèbrent ainsi leur mémoire. Ils accompagnent les hommes au quotidien...

On lit rarement les prologues. Celui-ci est intéressant. L'auteur y évoque le processus de l'écriture, au vrai, une véritable alchimie avec ses biffures, ses ratures, ses épluchures de gomme, ses hésitations, ses archivages minutieux, ses incertitudes d'avenir... Il parle aussi du plaisir d'écrire, car c'en est un, malgré l'impérieuse nécessité de la correction, l'implacable dictature de l'inspiration, la disponibilité obligatoire de l'auteur devenu son esclave volontaire, la nécessité du travail toujours recommencé“[au]plaisir d'écrire, le plus intime et le plus solitaire qui soit, et si l'on ne passe pas le restant de ses jours à corriger le livre c'est parce qu'il faut s'imposer, pour le terminer, la même implacable rigueur que pour le commencer”. Il rappelle lui-même, comme une sorte de consolation “qu'on apprécie un bon écrivain à ce qu'il déchire plus qu'à ce qu'il publie”. Et lui de parler de l'incessant vagabondage de ces contes “entre [son] bureau et sa corbeille”, soulignant ses doutes, ses renoncements, son travail toujours recommencé. Son recueil tire de là son titre, sans doute?

Dans ce contexte du temps qui passe, de la mémoire qu'un écrit conserve des lieux et des personnages évoqués alors que l'auteur lui-même en est oublieux, Marquez note “Les souvenirs réels me paraissaient des fantômes de la mémoire tandis que les faux souvenirs étaient si convaincants qu'ils avaient supplanté la réalité. Si bien qu'il m'était impossible de discerner la frontière entre la désillusion et la nostalgie”. Remettre sur le métier un texte en se disant qu'il sera meilleur plus tard, cela joue des tours et il note non sans humour “ Je n'ai jamais relu aucun de mes livres par crainte de me repentir de les avoir écrits”. C'est que, il l'avoue lui-même, les douze contes qui composent ce recueil ont été écrits au long de dix huit années. Certains ont connu des fortune diverses, mais Marquez insiste, ne serait-ce, dit-il, qu'à l'usage des enfants qui veulent devenir écrivains,”Qu'ils sachent...combien le vice de l'écriture est insatiable et abrasif”. Dont acte, car il sait de quoi il parle!

Les idées viennent au créateur par des voies détournées et souvent inattendues, à travers le voyage ou l'immobilité, l'éveil ou le songe, mais ce qu'il sait en revanche, et il est le seul à le savoir, c'est qu'il ne doit pas les laisser s'évanouir dans l'oubli, il doit obligatoirement les travailler, les exploiter, les faire grandir... Et ce d'autant plus qu'elles lui ont été offertes gracieusement, mais en même temps avec la conviction intime qu'il est en quelque sorte le débiteur de cette voix mystérieuse que d'aucuns habillent de divinité, mais à la disposition de laquelle il doit se mettre sans même discuter, sous peine de n'en être plus jamais le sujet... Abandonner une bonne idée peut être un signe d'humilité, mais la prudence oblige parfois à l'archivage. On ne sait jamais! C'est vrai que l'écrivain, si célèbre soit-il, se doit d'être humble devant le phénomène même de l'écriture. Il n'ignore pas, en effet, qu'il reste totalement dépendant de cette vibration extraordinaire dont il a fait son métier, et ce malgré toute sa culture, tout son travail, toute son expérience et toute sa sensibilité... Même pour l' écrivain, l'écriture reste un mystère! L'état d' écrivain a ses grandeurs, mais aussi ses servitudes!

L'auteur est aussi un témoin, non seulement de sa propre personnalité, de son propre talent, mais aussi, et peut-être surtout, de son temps, du peuple dont il fait partie, de la culture qu'il incarne, de la condition humaine.

Ces contes procurent un moment unique de lecture, mais j'apprécie aussi la préface, elle rappelle des vérités sur le matériau même du livre, l'écriture!



© Hervé GAUTIER - Février 2007
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Excellent. Inventif. Merveilleux. J'adore Marquez pour sa magie
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DOUZE CONTES VAGABONDS de GABRIEL GARCIA MARQUEZ
Marquez nous fait voyager en Europe avec des sud américains un peu perdus, étranges qui vivent à Rome, Barcelone, Madrid, Genève ou Paris.
C'est un ancien dictateur perdu dans un total anonymat qui va revivre grâce à un compatriote admiratif, c'est une vieille prostituée abandonnée qui va apprendre à son chien à aller tous les jours sur sa tombe quand elle sera morte, c'est une jeune mariée qui s'est piquée le doigt sur une épine de rose et qui entre le sud de l'Espagne et Paris va se vider de son sang pendant que son époux conduit ou encore 17 anglais qui vont mourir en Sicile en mangeant des coquillages avariés. Ma préférée est celle d'une jeune femme ayant un accident de voiture qui va se faire prendre en stop par un bus d'un hôpital psychiatrique et qui y passera sa vie n'arrivant pas à faire comprendre qu'elle est arrivée là par le hasard de l'auto stop.
Un Marquez qui oscille entre magique et fantastique, entre rêve et réalité et qui joue des différences entre européens et sud américains.
Magnifique recueil de nouvelles.
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« Douze Contes vagabonds» est un recueil qui se déguste mais il est parfois difficile de ne pas le dévorer. En un mot, c'est du bonheur à l'état pur !

Ici, j'ai retrouvé la musicalité de la plume de Marquez qui m'avait tant séduite dans « Cent ans de solitude» mais je n'ai pas été perdue une seule seconde. En effet, dès le début de chaque nouvelle, j'ai été littéralement happée par les histoires de ces latino-américains égarés dans une Europe qui les malmène.

« L'avion de la belle endormie», « Un métier de rêve», «Je ne voulais que téléphoner»... il est difficile d'en choisir une en particulier...

En un mots, c'est tragique, c'est puissant, je vous le recommande et moi, j'en redemande !
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Ces douze contes sont un vrais régals, Gabriel Garcia Marquez nous fait voyager dans son et dans notre imaginaire.
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Qd on aime on ne "conte " pas ...Trop bonne celle là ...Bon,blague mis à part ....Qd j'aime ,je lis tout .Donc ,je compte ( conte ) bien m'adonner sans compter ( conter ) à Garcia Marquez ,sans retenue ,sans culpabilité ,sans mesure . J'adOre .Et là ,j'entends ma mamie qui rigole parce qu'à chaque fois que je dis j'adOre , elle rigole ,c'est comme ça et elle me singe et elle rajoute " ma petite fille ,on adore pas un auteur ,c'est la Sainte Vierge qu'on adore " et elle rigole ....
Bon,alors encore une fois ,un pur moment de bonheur que ce petit livre .J'aime déjà bcp la forme " nouvelles " .C'est très pratique qd on se reveille la nuit et qu'on arrive pas à se rendormir ,on peut en lire une ou deux ....Après pour le reste ,ne comptez ( contez ) pas sur moi pour vous le résumer ,il y a déjà tout sur le net ,c'est pas drole mais vous retrouverez dans ce livre tout l'univers fou de Garcia Marquez .Celui là même qui fait que ma mamie rigole près de moi même si elle est morte depuis 19 ans .
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Douze contes, douze lieux, douze thèmes, douze sentiments. Douze contes qui auront pris 18 ans à éclore, parfois pour une nouvelle de quelques pages. Mais quelques pages qui suffisent à Gabriel Garcia Marquez pour nous emmener dans son monde mêlant l'humour, l'interrogation, l'absurde et le réalisme.

On voudrait savoir d'où viennent les personnages, quelle est la suite de leur histoire. Ces tranches de vie explorent les facettes d'une humanité d'une grande diversité et d'une profonde universalité. Chacun peut trouver des échos de sa propre existence dans ces récits.
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