Gabriel Garcia Marquez est un écrivain colombien que je connais même si je l'ai peu lu jusque-là. C'est sans doute en raison de son prix Nobel de littérature obtenu en 1982, de son engagement et des nombreux articles le concernant, lui et son oeuvre.
J'ai donc ouvert ce court roman intitulé "
Pas de lettre pour le colonel" avec beaucoup d'intérêt. le titre est explicite puisqu'il s'agit d'une vie d'attente. Celle d'un homme âgé qui s'est engagé jeune pour son pays en participant à la guerre civile et qui attend toujours une pension de guerre pour vivre décemment. Aujourd'hui, alors qu'il est vieux, que sa femme souffre d'asthme et que son fils activiste politique vient d'être tué par les militaires pour avoir distribué des tracts interdits, il croit encore à l'arrivée du courrier de l'administration lui annonçant son dû. Il refuse de baisser les bras alors que le couple n'a plus rien à manger. Seul le coq de combat que lui a laissé son fils semble lui donner espoir de gagner un peu d'argent. Seulement voilà, il faut le nourrir et le colonel et sa femme non plus rien. La dignité ne se mange pas.
Gabriel Garcia Marquez sait faire peser cette attente sur le lecteur. On a du mal à comprendre l'obstination du colonel et je trouve que le plus beau personnage est celui de sa femme. C'est elle qui a raison et pourtant c'est lui, le colonel, qui décide. À travers des personnages forts on retrouve une société patriarcale avec un coq comme enjeux pour ne pas mourir de faim.
Et puis, il y a la dimension politique en filigrane avec les jeunes du village, les amis de son fils mort pour avoir défendu ses idées et le médecin qui se bat dans l'ombre pour une démocratie à laquelle il aspire.
Si la fin est réaliste, je l'aurai aimée moins brutale.
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