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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre sur l'attente, une attente si longue qu'elle en devient absurde, ce n'est pas si original. Dans ce cas, tout est dans le ton, l'art de raconter.
Gabriel Garcia Marquez, jeune journaliste à Paris se retrouvant soudain sans rien suite à la dictature colombienne, aurait été inspiré par sa situation financière préoccupante. le voilà donc à écrire sur un vieux colonel et sa femme asthmatique, dont le fils a été assassiné quelques mois plus tôt. Celui-ci leur a laissé comme seul héritage un magnifique coq de combat qui mange le peu d'argent qu'il leur reste en grains de maïs. C'est que dans quelques mois, quand les combats de coq reprendront, ce coq vaudra son pesant d'or, et cette somme permettra au vieux couple de survivre en attendant que cette fameuse lettre, accompagnée d'une pension d'ancien combattant, finisse par arriver avec le courrier du vendredi matin. Seulement voilà, ça fait vingt-cinq ans que le colonel, tous les vendredis, attend l'arrivée du bateau qui apporte le courrier, vingt-cinq ans qu'"il n'y a rien pour la colonel" et sa femme, qui ne sait plus comment accommoder les plats avec les restes - même les grains de maïs du coq y passent - sa femme donc ne supporte plus ce coq qui pourrait leur apporter de l'argent tout de suite.
Ce petit roman est l'un des premiers publiés par Garcia Marquez mais la plume est sûre, juste et sarcastique juste comme il faut. le couple est très attachant, amoureux, faible et plein de ressources.
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Roman écrit en 1957, peu après la fin de la Guerre Civile colombienne qui a déchiré le pays pendant presque 20 ans et a vu s'installer une dictature de droite.

Le colonel, vieil homme malade qui sent pousser des champignons dans ses entrailles tous les mois d'octobre, est plongé dans la misère par une pension militaire qui n'arrive jamais et le décès de son fils alors qu'il distribuait des tracts.

Tous les vendredis il va guetter le bateau chargé d'un courrier qui ne lui est jamais adressé et rentre retrouver sa femme, s'occuper du coq de combat qu'il a hérité à la mort de son fils. Ce coq, qui pourrait les soulager de leur pauvreté s'il gagnait des combats, est seul à profiter des maigres ressources du couple.

Le temps s'écoule au rythme nonchalant de la pauvreté, des écrits transmis clandestinement et des habitudes du vieux couple.

Dans ce court roman on voit déjà apparaître la plume poétique de Garcia Marquez avec l'amertume et la tristesse qui se dégagent de tous ses livres.

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Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de Gabriel Garcia Marquez alors que je suis plutôt un adepte de cet auteur. Ma dernière lecture était pour l'Amour aux temps du choléra, un de ses classiques, en 2013, donc il y a déjà 5 ans.
J'ai décidé de me plonger dans celui-ci, plus méconnu, car il m'avait été recommandé comme particulièrement réussi. J'ai d'abord été troublé, car je n'y ai pas trouvé de suite le souffle du "réalisme magique" cher à l'auteur. L'intrigue est simple, voire simpliste et on la voit d'abord se dérouler sans trop de plaisirs. Et puis le charme opère, on entre dans la vie des personnages et on partage leur attente, les douleurs du passé qui n'étaient qu'effleurées se concrétisent et on est encore emporté par le génie colombien. La narration en cycles répétitifs donne une musique lancinante qui accompagne bien après la lecture. du coup, les 127 pages se terminent bien vite... et nous donnent envie de ne plus attendre 5 ans pour se replonger dans la prose de ce Prix Nobel non usurpé.
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Gabriel Garcia Marquez est un écrivain colombien que je connais même si je l'ai peu lu jusque-là. C'est sans doute en raison de son prix Nobel de littérature obtenu en 1982, de son engagement et des nombreux articles le concernant, lui et son oeuvre.
J'ai donc ouvert ce court roman intitulé "Pas de lettre pour le colonel" avec beaucoup d'intérêt. le titre est explicite puisqu'il s'agit d'une vie d'attente. Celle d'un homme âgé qui s'est engagé jeune pour son pays en participant à la guerre civile et qui attend toujours une pension de guerre pour vivre décemment. Aujourd'hui, alors qu'il est vieux, que sa femme souffre d'asthme et que son fils activiste politique vient d'être tué par les militaires pour avoir distribué des tracts interdits, il croit encore à l'arrivée du courrier de l'administration lui annonçant son dû. Il refuse de baisser les bras alors que le couple n'a plus rien à manger. Seul le coq de combat que lui a laissé son fils semble lui donner espoir de gagner un peu d'argent. Seulement voilà, il faut le nourrir et le colonel et sa femme non plus rien. La dignité ne se mange pas.
Gabriel Garcia Marquez sait faire peser cette attente sur le lecteur. On a du mal à comprendre l'obstination du colonel et je trouve que le plus beau personnage est celui de sa femme. C'est elle qui a raison et pourtant c'est lui, le colonel, qui décide. À travers des personnages forts on retrouve une société patriarcale avec un coq comme enjeux pour ne pas mourir de faim.
Et puis, il y a la dimension politique en filigrane avec les jeunes du village, les amis de son fils mort pour avoir défendu ses idées et le médecin qui se bat dans l'ombre pour une démocratie à laquelle il aspire.
Si la fin est réaliste, je l'aurai aimée moins brutale.


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Le vieux colonel attend sa pension de retraite depuis près de vingt ans. Ses justificatifs se sont perdus dans les rouages de l'administration colombienne mais tous les vendredis, il se rend en vain au bureau de poste, aussi, avec sa femme asthmatique, ils vont connaitre la faim. Leur seul capital, hérité en quelque sorte de leur fils défunt, c'est ce coq de combat. Mais la saison des combats est encore loin et le coq devient une charge lorsqu'on n'a plus rien à manger. le passer à la casserole ? Ils y ont souvent pensé mais ce serait faire affront au défunt et lâcher la proie pour l'ombre car c'est le meilleur de tout le village et il peut rapporter gros...
Ce court roman, le second dans sa bibliographie, est à mon sens à prendre comme un conte philosophique. On y trouve déjà les thèmes de la vieillesse, de la solitude, de la mélancolie, la fatalité, la dignité, l'honneur, le temps qui passe sous la chaleur tropicale et Macondo, toujours Macondo.

Challenge multi-défis 2021.
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On est loin des splendeurs de Cent Ans de Solitude ou du génie déployé dans l'Automne du Patriarche, mais ce petit roman assez modeste accroche par sa simplicité même, malgré l'atmosphère pesante de tristesse et d'amertume qui le traverse, tant il y a aussi de cet humour noir à la Marquez, puisqu'on y sent quand même la main de l'auteur même s'il s'agit de l'un des ses premiers livres publiés (1961).
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Un des tous premiers titres de GG Marquez. Très court, l'argument y est simple: la patrie qui laisse un de ses colonels à l'abandon. Un homme tout à fait commun, ayant servi son pays lors d'une guerre civile déjà lointaine d'un demi siècle, et pour laquelle il ne touche pas encore sa pension.
Très digne, il attend chaque semaine de savoir si son numéro de pension est sélectionné. Son sort, injuste, lui est infligé par la patrie (ou bien, en partie en tout cas, par sa fierté?).
Alors qu'il crève la faim, ses espoirs reposent sur un coq de combat (divertissement apprécié sur la côte caribéenne).

Mais plus que cette histoire, qui est finalement simple et qui se dégage du lot grâce au style déjà limpide et déjà puissant de Gabo, ce qui marque, en terme de processus créatif, c'est d'être le témoin des visions qui travaillent l'auteur.
Déjà il est question de Macondo, et d'un certain Aureliano Buendia. On sent que GG Marquez vit déjà avec ce lieu, avec ce personnage, qui ne seront réellement consacrés que 6 ans plus tard.
C'est tout simplement merveilleux de disposer de ce bref accès à l'imaginaire d'un auteur en action, travaillé par une obsession qu'il transformera en chef d'oeuvre.
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