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sur 1078 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
En surface, voilà un livre que j'aurais classé dans la catégorie des « sans plus ni moins » : de ceux qu'on lit facilement, mais qui ne vous emporte pas très loin. Et pourtant, lorsque je me suis donnée la peine de creuser un peu, ma vision de ce livre a pris une toute autre tournure..

Le récit alterne les points de vue de Narcisse, lorsqu'il est abandonné sur une plage en Australie, et d'Octave, qui recueille dix-huit ans plus tard un homme que l'on surnomme « le sauvage blanc ». J'ai toujours apprécié cette forme d'écriture car elle donnait du dynamisme à la lecture.

Toutefois, et à mon sens, l'intérêt d'alterner deux points de vue, c'est de pouvoir se mettre à la place d'un personnage ou d'un autre à un même moment dans le roman et d'avoir une vision différente pour des faits identiques ; c'est aussi de pouvoir croiser les deux récits à la fin.

Or, cela n'a pas été du tout le cas ici. Tout d'abord parce que le point de départ entre les deux récits est chronologiquement différent, car espacé de dix-huit ans, et ensuite parce que non seulement les récits ne se croisent pas, mais ils ne présentent aucune cohérence à la fin. Et par conséquent, il n'y a aucun dénouement commun à la fin, ni pour Narcisse, ni pour Octave.

Si l'on s'intéresse au fond, l'auteur essaie de nous faire réfléchir sur la place que peut occuper un personnage tel que Narcisse dans notre société. Narcisse aurait passé dix- huit ans auprès d'une tribu aborigène australienne et se serait approprié leur langage, leurs us et coutumes, à tel point qu'il en aurait oublié sa vie (occidentale) antérieure.

Du coup, sous couvert d'un prétendu intérêt scientifique, des hommes ont cru bon de l'arracher au milieu qu'il avait apprivoisé pour le ramener à la civilisation, puisqu'il ne pouvait en être autrement. Comment pourrait-on en effet laisser un homme blanc parmi les « sauvages » ?

Je suis assez réservée sur le terme de « sauvage » que je trouve à tendance légèrement raciste et colonialiste. Mais bon, passons..

Si le récit de François Garde est inspiré d'une histoire vraie, il est fort regrettable que l'auteur n'ait jamais pris la peine de se renseigner sur le vrai Narcisse Pelletier et sur la fameuse tribu de « sauvages » qui l'a recueilli.

Il s'avère en effet que, contrairement à ce que François Garde décrit dans son roman, la vraie tribu parmi laquelle a vécu Narcisse Pelletier ne vivait pas complètement nue et ne pratiquait pas non plus le viol comme spectacle. Les « sandbeach people » (leur vrai nom) étaient très doués pour la chasse, n'étaient absolument pas dénués d'humanité (la vraie histoire veut qu'ils aient accueilli Narcisse dès qu'ils l'ont retrouvé sur le plage) et possédaient une culture très riche et complexe.

Pour en savoir plus : http://www.sogip.ehess.fr/spip.php?article415&lang=fr

Par la suite, l'auteur a d'ailleurs avoué qu'il « ne s'était pas documenté » sur Narcisse Pelletier ou sur la tribu des Sandbeach people lorsqu'il a écrit son bouquin, et qu'il « espérait » que ses « sauvages » étaient « vraisemblables » (http://www.chronobook.fr/evenement-entretien-exclusif-avec-francois-garde-482.html)..

Un regrettable oubli..

Lien : http://mademoiselle-christel..
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Dans un premier temps, ce roman m'a laissée très perplexe. Basé sur l'histoire vraie de Narcisse Pelletier, il me semblait par ailleurs sonner complètement faux au niveau de la culture aborigène. Je veux bien considérer que l'amour des vieilles cartes de marine et des récits d'exploration aient poussé François Garde dans une reconstitution de l'esprit de l'époque mais le mélange de faits historiques remaniés, d'une vision archaïque opposant la civilisation aux peuplades sauvages et d'extrapolation purement imaginaire faussent le ton. Dans un deuxième temps et après recherche d'informations, j'ai trouvé que la démarche n'était pas honnête. Elle induit dans l'esprit du lecteur une perception erronée du peuple aborigène basée sur le mythe du bon sauvage et sur tout ce fatras condescendant qui leur dénie dignité humaine et richesse culturelle au même titre que les nôtres. le roman ne contrebalance cette vision à aucun moment. Il est inquiétant de constater que ça fonctionne encore de nos jours…

Voir l'excellent article du blog le koala lit : https://lekoalalit.wordpress.com/2012/11/06/ya-de-leau-dans-le-gaz-la-verite-sur-ce-quil-advint-du-sauvage-blanc/

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
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Très déçue par ce livre que j'avais pourtant hâte de découvrir. François Garde prend énormément de libertés avec la vraie histoire de Narcisse Pelletier et sa description de la tribu aborigène qui l'a adoptée est totalement imaginaire. L'auteur a admis lui-même plus tard (après avoir reçu son prix...) qu'il ne s'était pas renseigné sur elle. Il n'a même pas lu le vrai témoignage de Narcisse lui-même, ne cite pas le livre en question "Chez les sauvages (...)" de Constant Merland. Un comble. Aurait-il eu son prix Goucourt s'il s'était donné la peine de préciser tout cela?

le vrai Narcisse Pelletier n'avait que 14 ans quand il fut abandonné sur la plage (et non 18), et a beaucoup témoigné sur son histoire. Rongé par la solitude et la faim, il surmonta ses craintes et suivi des femmes aborigènes. le chef de la tribu en question décida qu'il n'était pas dangereux et l'adopta car il n'avait pas d'enfants. Narcisse étant d'une nature plutôt conciliante s'intégra rapidement. le neveu du chef, qui avait son âge, lui enseigna leurs coutumes et tout ce qu'il devait savoir. Voilà, de façon très résumée, comment le vrai Narcisse Pelletier s'est retrouvé avec des "sauvages".

Car c'est bien la description des aborigènes faite par François Garde qui est indigne. J'ai très vite eu des doutes à la lecture du livre sur les quelques passages qui mettent en scène le jeune mousse et les aborigènes. Leur comportement était plus qu'étrange; ils le sauvent d'une mort certaine, puis le repoussent. Ils acceptent sa présence, mais l'ignorent totalement. Les "sauvages" de ce livre vont jusqu'à commettre un viol publiquement, sans que personne n'y prête la moindre attention... Leur sexualité se pratique au sus et à la vue de tous. L'auteur de cette fiction (le mot est laché !) confond nudité et sexualité.
Narcisse n'est pas en reste niveau bizarrerie du comportement: il les suit mais leur crie dessus, les insulte, va jusqu'à frapper un gamin sans qu'aucun membre du clan n'intervienne ni ne réagisse. Ils semblent tous complètement lobotomisés, apathiques.

Je vous invite à lire la critique d'un vrai connaisseur de cette histoire mise en lien ci dessous.
Lien : http://www.sogip.ehess.fr/sp..
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Paie ta chronique.
Je vous passe le résumé paraphrasé pour entrer dans le vif du sujet.

L'histoire du marin Pelletier est abordée de 2 points de vues grâce à une double narration : celle de Narcisse en Australie, qui désapprend son identité française pour devenir australien et celle de Vallombrun qui a pour mission de remettre Narcisse sur le droit chemin de la civilisation avancée.

Sorte de «Des Cannibales» de Montaigne version début 21e siècle, le roman apporte une réflexion sur la société occidentale : sommes-nous si civilisés? Les «sauvages» sont-ils aussi primitifs que nous le croyons?

Bien qu'il s'appuie sur le discours scientifique du 19e, j'ai été choquée par la description des Aborigènes qui ont recueilli le marin : ils vivent nus, sont tatoués, copulent, rient d'un rien...
Tant de clichés autour de ce peuple autochtone! Alors que nous avons les moyens technologiques de découvrir cette culture fascinante aujourd'hui depuis notre canapé!
Non, ils ne vivaient pas nus.
Non, ils ne se tatouent pas.
Non, ils ne copulent pas dans tous les coins.
Non, ce ne sont pas des simples qui rient de tout.

Ce qui aurait pu être un chouette roman librement adapté d'une histoire vraie, devient un ramassis de conneries bien enrobées
Quand on creuse un peu, on découvre que l'auteur ne s'est pas documenté, préférant inventer des «sauvages».
Alors même que Pelletier a rédigé ses mémoires.

Ça m'a donné à réfléchir sur ce roman à deux vitesses :
Une réflexion classique qui n'est pas sauvage celui que nous croyons VS un tas de clichés dégradants et malaisants envers une première nation.
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Le récit d'un matelot abandonné sur une île déserte ne vous rappelle donc rien ? Ben non, vous faites fausse route.. ou presque.

Entre Robinson Crusoe et le mythe du bon sauvage, cet ouvrage est bien plus étonnant sur la forme que sur le fond. Il faut dire que les auteurs connus et reconnus sur ce thème ont mis la barre assez haute, et il faut être à la hauteur... Un récit qui oscille entre récit et roman épistolaire, qui rythme une histoire assez pauvre.

Des descriptions interminables mais lorsque Narcisse (le personnage principal qui incarne un homme civilisé) se confronte aux dits "sauvages" cela devient très intéressant, il faut le dire. Il est vrai que l'écriture à la 3ème personne nous détache, il nous manque des pensées personnelles, de l'action, à la lecture, à la narration et le champs laissé à l'imagination est assez réduit, ou alors très ample puisque le dénouement est inexistant...

Le fond, une réflexion sur la stupidité humaine quant au besoin de faire d'autrui sa marionnette, bouleverser sa vie en véritable calvaire, tout en pensant le contraire ; une pensée intéressante qui profile cette aventure.

La fin est un peu abrupte, et l'ouvrage aurait mérité je crois plus de détails sur la vie de Narcisse, son adaptation, son histoire ou un épilogue explicatif sur plusieurs questions laissées en suspens, comme celle annoncée en quatrième de couverture, Que s'est-il passé pendant ces dix-sept années ?

Comme c'est un premier roman, j'espère en lire un second de cet auteur, pour ne pas rester sur déception.
Lien : http://reveriesdelecteurs.sk..
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