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Michaël Charavin (Illustrateur)Bertrand Lesort (Illustrateur)
288 pages
Gallimard (08/10/2020)
3.7/5   89 notes
Résumé :
Pendant vingt-cinq jours, dans la pluie, le vent et le froid, en l’absence de tout sentier, François Garde et ses compagnons ont réalisé la traversée intégrale de Kerguelen à pied en autonomie totale.
Une aventure unique, tant sont rares les expéditions menées sur cette île déserte du sud de l’océan Indien aux confins des quarantièmes rugissants, une des plus inaccessibles du globe. Cette marche au milieu de paysages sublimes et inviolés, à laquelle l’auteur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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La nomination de François Garde en 2000 comme administrateur des terres australes et antarctiques va lui permettre de découvrir l'Archipel des Kerguelen. Il s'y rendra une dizaine de fois au cours de son mandat et ce sera pour lui une déchirure lorsque, ce mandat prenant fin, il devra s'éloigner de ce lieu dont il dit que plutôt qu'administrateur « il se sentait vice-roi des albatros, proconsul des îles froides, connétable des brumes, procurateur des manchots royaux… »

Il part alors à la découverte du Groenland, du Canada, de l'Islande, de la Patagonie, « comme certains amants cherchent, parait-il, dans leurs maîtresses successives le visage de leur premier amour. »… 
« l'archipel des Kerguelen comme un aimant » le ramènera vers la Grande Terre pour une redécouverte rude et éprouvante mais aussi pleine de beauté et de joie ; une marche du 23 novembre au 17 décembre 2015 qu'ils sont quatre à partager : Mika guide d'expédition, retrouvé au Groenland en 2007, Bertrand, ancien officier de marine photographe, Fred médecin et l'auteur.
Vingt cinq jours de marche, du cap d'Estaing et Port Christmas à l'extrême Nord à la plage de la Possession à l'extrême Sud et d'Ouest en Est de la plage de la Possession à Armor.



C'est un récit simple, plein de modestie face à cette terre battue par les vents, la pluie et la neige où la brume fait perdre les repères, une terre dénudée sans arbres où l'homme s'efface.

« L'île nous ignore, et n'a que faire de nous. Elle est. Nous passons.
Je ne cherche en rien à triompher d'elle. Je m'éprouve à son rugueux contact, je rends hommage à sa pesante réalité. Dans la froidure et la pluie, à l'intersection des océans les plus rudes de la planète, Kerguelen reste étrangère aux ambitions des hommes, et aux miennes. »


Moments de doute, d'incertitudes se mêlent à une exaltation et une joie profonde qui ne le quitte pas malgré les craintes et les difficultés de la marche. 

Au milieu du déchainement des éléments, de la traversée de chaos rocheux ou de souilles où ils s'enfoncent qu'ils ne peuvent pas toujours éviter, il y a aussi des éclaircies qui ouvrent sur des paysages surprenants de cascades, de plages où se prélassent des bonbons (jeunes éléphants de mer) des otaries, des manchots papous…


Sans oublier la variété des noms de lieux qui correspondent à la variété des visiteurs qui ont posé le pied sur l'île et sans y demeurer ont voulu laisser une trace ou se rappeler leur origine ou caractériser un lieu, un moment marquant.
Il faudrait en faire une liste : cabane de Mortadelle, du Val Travers, anse du gros ventre, îles Nuageuses, la Tête du Mage, les Trois Ménestrels, Mont du Chaos, mont des Rafales, Val de Longue Attente, vallée de la Mouche, Col de Dante, Doigt de Sainte Anne…

« … si je ne donne pas les noms et les formes des montagnes que nous apercevons, que nous longeons, puis qui passent derrière nous, comment faire partager notre progression, comment donner à voir ces journées apparemment si semblables et en fait si singulières ? Pas d'autres informations que ces noms qui suffisent à constituer un paysage en entier. Baptiser c'est arracher au néant ; donner à voir à ceux qui sont loin ; féconder l'imagination. »



Et ce livre effectivement donne à voir au lecteur et féconde son imagination.
Pour l'apprécier encore plus je conseillerais d'aller sur le site altitudes-nord.fr où vous retrouverez ces 25 jours de marche, en images, présentés par Michaël Charavin (Mika) et Bertrand Lesort photographe de l'expédition (voir d'autres photos sur son blog : www.linstantinne.com). Je n'ai découvert ces sites qu'après avoir lu le livre et j'ai ainsi pu me rendre compte que les images qui naissaient au fur et à mesure de ma lecture correspondaient parfaitement à celles offertes sur altitudes Nord et linstantinne. 
 Un grand merci à François Garde et à ceux qui l'ont accompagné qui offrent là un bien beau voyage.

PS : précisions transmises par Michaël Charavin pour retrouver plus directement les images de cette belle traversée :
Lien direct : http://latitudes-nord.fr/carnets-et-photos/trekker-traversee-de-l-ile-de-kerguelen
Si le scroll horizontal pour faire défiler les images vous pose des problèmes, retrouvez les images de Kerguelen sur son portfolio à l'adresse suivante :
https://www.flickr.com/photos/127471718@N04/albums/72157663030557449

Concernant les photos de Bertrand Lesort :
http://www.linstantinne.com/fr/portfolio-58227-0-40-kerguelen-2015.html
et https://www.flickr.com/gp/152167950@N04/fsogr5
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Un très beau récit qui m'a permis de découvrir Kergulen. Île que je ne connaissais nullement avant de tomber sur ce livre. J'affectionne les récits de voyage, d'aventure et une fois encore ce qui me frappe souvent et je pense ne pas me tromper en affirmant ceci : les grands marcheurs sont aussi de grands poètes. Une seule fois durant ma vie de lectrice j'ai été déçue par la plume d'une voyageuse qui n'avait fait que nous citer comme un inventaire ses différentes étapes sans un vrai regard ni émotion sur l'environnement. Et encore moins de poésie.

Bref, ici, je suis ravie et enchantée de parcourir ce lieu, et la générosité de l'auteur de nous faire partager son ressenti quant à cette marche pas toujours facile ni toujours agréable avec une météo tout autant peu facile et peu agréable. Et pourtant quel plaisir de se plonger au coeur de ce récit et de découvrir des paysages différents.
J'ai toujours une grande estime et admiration pour ces personnes qui s'engagent dans un périple où elles savent qu'un rien peu tout faire basculer, qu'ils devront souffrir, subir les affres de la nature, se contenter du rudimentaire, avoir parfois faim, froid, et que le seul fait d'avoir un refuge avec un toit, c'est Versailles.
Si j'aime autant ce genre de lecture, c'est qu'il permet au lecteur de vivre à travers ces témoignages la prise de conscience de la fragilité d'une vie, et que le bonheur n'est pas toujours là où l'on croit.
Certes je n'aurai pas les conditions physiques pour un exploit tel mais il me plairait de vivre une parcelle de cette aventure.
Marcher vous procure beaucoup de bienfait, et nous vide la tête, nous recentre sur l'essentiel d'être vivant tout simplement.
Une lecture qui répond et fait écho à bien d'autres grands marcheurs que j'ai pu lire et apprécier. Cet auteur va donc rejoindre les connus et moins connus sur les rayons de ma bibliothèque.


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François Garde a été administrateur de l'une des Terres Australes et Antarctique sFrançaises (TAAF) durant les années 2000. il avait l'administration des Iles Kerguelen dans l'Océan Indien à 2 000 km du Continent Antarctique. Durant son mandat il vint une dizaine de fois sur les Iles Kerguelen. Il lui restera une nostalgie pour ces Iles du Bout du Monde.
et c'est tout naturellement qu'il reviendra sur Kerguelen pour un trek de 24 jours.
Pour cela il sera accompagné de Mika alpiniste et photographe , de Bertrand ancien officier de marine et photographe et de Fred alpiniste et patron de l'unité de haute montagne de Chamonix.
A quatre avec 25 kgs chacun sur le dos ils vont traverser Kerguelen du Nord à l'Ouest et au sud.
Mika et Bertrand vont relater cette marche à travers leur site photos.
Pour Mika sur Latitudes Nord et sur Flickr
Pour Bertrand sur son blog www.linstantinne.com/
François Garde lui va tenir un journal de cette longue marche jour après jour.
Marcher à Kerguelen nous relate ce journal
C'est un journal simple , plein d'humilité mais ô combien représentatif de cette marche et de l'état d'esprit de ces quatre marcheurs.
Il faut dire qu'il y a besoin d'une grande humilité devant Kerguelen.
Île battue continuellement par le vent et non les vents.
Île aux mille lacs , rivières et cascades
Iles aux souilles , aux falaises de basalte
Iles de la pluie et de la neige.
Et François Garde de nous raconter cette marche en reprenant régulièrement cette litanie : vent - neige -pluie- humidité-col-falaise - souille....
Cela aurait pu être répétitif. Sachant que toute les pages François Garde nous abreuve des noms des lieux qu'il traverse. Par-ici la Baie de L'oiseau, ou le lac de Rochegude. un peu plus loin le couloir Mangin ou le Val du Retour. Et puis encore des noms sortis de nulle part :le fjord des Portes Noires, la baie de Chimay, la vallée de la Mouche, la cabane Mortadelle, ou encore la péninsule Raillier du Baty sans oublier le Grand Rempart , le Petit et le Grand Ross.
Et bien au contraire cette énumération de vaux, de cabanes , de lacs , de montagnes, de fjords nous emmène dans la marche et dans l'intérieur de Kerguelen.
Bien que les hommes aient eu besoin de nommer pour se reconnaître , pour prendre la propriété des Iles Kerguelen , celles -ci restent un territoire inhabité , à découvrir et hostile à la vie humaine.
Cette longue marche confronte ces quatre hommes à cette réalité.
La vie humaine ne s'installe pas sur Kerguelen hormis la base scientifique de Port aux Français.
A l'inverse la vie naturelle explose : l'eau , le ciel, les nuages , les éléphants de mer, les manchots royaux, les pingouins gorfou, mais aussi les pétrels ,les skuas, les goélands .
Des tentatives d'implantation des hommes il reste des rennes , des chats de rats. Ceux ci conquièrent l'intérieur des terres de Kerguelen alors que la faune originelle reste sur les plages et au abords de l'Océan car c'est là qu'il y a la vie.
Et puis il y a ces paysages que nous imaginons : Ces falaises de basaltes ruisselantes d'eau dans lequel le vent vient s'engouffrer. Ces longues vallées souilleuses et spongieuses , le vert tentant d'éliminer le gris. Ce ciel bas avec dans la brume les langues glacières.
Dans son journal François Garde nous raconte tout cela , mais il nous raconte bien plus .
Il nous raconte la marche. Il nous raconte le vent , le vent de l'Esprit. Il nous raconte nos rêves.
Extrait page 233 : "Les trésors de Kerguelen ne sont ni monétisables ni exploitables. cette île n'a jamais enrichi personne. Tout ce que la nature donne à profusion reste sur place. Un seul produit d'exportation : le rêve -le rêve décliné n souvenirs, en désirs, en timbres, en nostalgies, en images, en contemplations. de ce fret là, je me revendique négociant."
C'est un beau livre sur la recherche de nos rêves mais aussi sur la recherche de soi.
A la fin de la lecture , se confronter au photos de Mika ou de Bertrand donne une autre couleur à ce journal. Les couleurs sombres qui dominent durant la lecture prennent un éclat extraordinaire.
Ventus est vita mea
C'est inscrit sur la Chapelle Notre Dame du Vent à Port aux Français.
Le Vent est ma vie.

"il faut le silence des vents au dehors pour être attentif et présent au Vent de l'Esprit "François Garde.



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Une aventure improbable : traverser Kerguelen du nord au sud. Une aventure de vingt-cinq jours que François Garde relate d'une plume très agréable.

Vingt-cinq jours de vent, de pluie, de froid à traverser un paysage austère fait de rocailles, de souilles, de lacs, de rivières où il faut tracer sa voie car ces terres sont vierges.

Vingt-cinq jours à passer de fjords en éboulis, de moraines désertes en manchotières grouillantes de manchots et d'éléphants de mers indifférents.

Vingt cinq jours où le paysage est toujours le même et toujours changeant, baptisé des noms les plus divers et dont on se demande bien pour qui.

Enfin vingt-cinq jours partagés à quatre dans une tente pour trois, peinant sous le poids de sacs de vingt cinq kilos, où Michel Garde décrit admirablement le spectacle fascinant de ces Terres Australes en nous faisant partager les pensées profondes qui le traversent.

Une pérégrination qui cependant ne lui apporté ni sagesse, ni philosophie, car il n'en demandait pas tant et parce que Kerguelen ne se laisse pas conquérir.
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Il est des noms magiques qui fascinent et entretiennent le rêve éveillé tout au long d'une vie. Kerguelen est de ceux-là.


François Garde, énarque, a été administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises. Avec trois compagnons, il a réalisé en 2015 la traversée à pied du nord au sud de l'île. le livre est issu des notes prises lors de cette expédition de vingt-cinq jours en milieu hostile.


le plaisir que l'on tire de la lecture d'un compte-rendu de voyages ne vient pas tant de la description des paysages traversés que des réflexions que le voyage lui-même inspire à l'auteur. C'est ainsi que je conserve un très agréable souvenir de "Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi" de J.-C. Rufin ou, pour une référence plus ancienne, des "Lettres d'Italie" du président De Brosses.


Alors Kerguelen ? Vent, froid, pluie, neige, épreuve physique : impressionnant, mais pas surprenant compte-tenu de la réputation de cette terre désolée et isolée. La description du terrain fera probablement passer à plus d'un l'envie d'aller vagabonder sur ces 7 000 km2 sans un arbre autre que mort, situés à plus de 3 000 km de la Réunion (la terre la plus proche) ; elle en surprendra beaucoup par l'incroyable toponymie de ce territoire où personne ne réside durablement.


La description de la vie partagée entre les quatre protagonistes est bien rendue : l'euphorie des premiers jours fait que "dans ce décor étranger à toute idée de civilisation et de civilité, et comme pour s'opposer à lui, fleurissent des courtoisies d'ambassadeur, des égards importés du salon de Madame Verdurin" ; mais cette euphorie est suivie en fin de parcours par la tension née de la fatigue accumulée et du comportement d'un des membres du groupe qui, parce qu'il emprunte un itinéraire différent sur lequel il risque de se perdre, les met tous les quatre en danger.

"Kerguelen est une île d'avant Caïn" : "aucun homme n'y a péri de la main de son frère". François Garde réfléchit sur la solidarité et l'interdépendance dans laquelle cette aventure a placé les quatre hommes : chacun est soutenu par ses compagnons sur lesquels, en retour, il veille comme sur des "frères d'armes".


L'analyse de la motivation de cette expédition est intéressante : ce n'est pas pour la recherche ou la science, ni pour la défense d'une cause telle que celle du changement climatique, non. C'est une "ascèse" dont le terme n'apparaît qu'en fin d'ouvrage. le lecteur, arrivé à ce stade, ne peut qu'apprécier le choix de ce mot, avec cependant quelque doute sur son caractère "uniquement physique".


Il m'a paru que la description des paysages et des difficultés rencontrées était un peu trop abondante par rapport aux réminiscences historiques, musicales ou littéraires ; mais ne faisons pas la fine bouche et remercions l'auteur de nous faire voyager au bout du monde dans ce sanctuaire minéral que l'homme, par la force des choses, a fort peu altéré.
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critiques presse (3)
LeFigaro
07 décembre 2020
En novembre 2015, le romancier s’embarquait pour trois semaines de traversée de Kerguelen.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
16 février 2018
L’écrivain a traversé à pied la plus grande des îles Kerguelen, cette lointaine terre française. Vivifiant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeFigaro
02 février 2018
Les univers maritimes n'ont cessé de passionner les écrivains. Dans son livre, François Garde raconte son expédition à pied de trois semaines à travers l'île de Kerguelen.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Kerguelen est voué au vent. Son souffle ne semble jamais devoir cesser, ni devoir cesser de nous suprendre. Il varie en force et en direction selon des logiques qui m'échappent, où se conjuguent perturbations océaniques, effets du relief, influence du soleil et pur caprice. Imprévisible et souverain, il décide de nos journées. Au-delà de trente noeuds, il rend la progression pénible ; allié à la pluie, il nous accable de froid ; virevoltant il prend appui sur les sacs à dos pour nous infliger de rudes bourrades ; bavard, sifflant, hurlant, grondant, il nous empêche de parler ; tourbillonnant, il nous aveugle.
Et lorsqu'il cesse, que rien ne bouge ni ne vibre dans l'air, que le murmure du ruisseau devient perceptible, et le rebond du caillou dérangé, et le bruit sourd des bâtons de Bertrand devant moi, son absence provisoire fait ressortir plus encore sa domination --- absence aussi étonnante, aussi déconcertante qu'une éclipse.
Le vent n'est pas un élément du paysage de Kerguelen, il en est l'essence même...
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Jeudi 26 novembre--4ème jour
Les grandes eaux de Versailles ne sont que ruisselet, mesurées au débit de ce qui m'environne. Ce sont les jeux d'eau de la villa d'Este démultipliés à l'infini, les fantaisies d'un fontainier de génie pour un cardinal romain devenu fou. Hippolyte d'Este avait son allée des cent fontaines ? Qu'il pâlisse, qu'il jalouse cette vallée des dix mille cascades.
Malgré le froid et le déluge que nous subissons, cette remontée est un enchantement, et je la parcours avec une joie sans limite : c'est bien cela que je suis venu chercher, ces excès dans le paysage, ces scènes que bien peu ont vues. Autour de moi tout chante la puissance souveraine de l'eau, le lac, les cascades, les névés suspendus, la pluie, mes vêtements trempés, la brume, tout se mêle, se confond, déborde, dans une fantaisie baroque hallucinée.
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Nous sommes pauvres d'une pauvreté choisie. En somme nous avons prononcé des voeux temporaires. Pauvreté, donc. Chasteté évidemment. Obéissance, non au chef que nous nous sommes donnés, mais au projet.
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Vers la cabane Ring
Lundi 23 novembre--1er jour
Les îles Nuageuses ferment l'horizon, et, fidèles à leur nom, restent encapuchonnées comme deux vieilles dames craignant de s'enrhumer. L'océan austral, animé d'une faible houle, comme un coeur qui bat, s'irise de nuances ardoise, suggérant une dureté qu'aucune étrave ne parviendrait à fendre. À gauche, un cap parallèle, empilement tabulaire de coulées basaltiques, protège une baie ouverte au Nord, en apparence accueillante.
... Je me tiens au Sud du monde, sur une terre inhabitée.
... Nous ne parlons pas. Nous nous préparons à traverser un néant
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Je crois me souvenir de l'énoncé d'une loi scientifique. Plus on va vers l'équateur, plus les espèces sont variées et leurs effectifs faibles; plus on va vers les pôles, moins on a d'espèces, mais avec de très grandes populations. Aucune évidence ne justifie pareille logique, les lois de la nature sont plus arbitraires que celles des hommes, et la proposition pourrait parfaitement être inversée, mais enfin c'est ainsi.
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Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : l'empire du froid de François Garde enregistré le 14 janvier 2023
Résumé : Le livre idéal pour passer l'hiver.
Le froid est un adversaire redoutable qui met tout le monde au diapason : qui ne s'adapte pas à ses rigueurs risque d'y laisser sa peau. Les bêtes font leur poil d'hiver, les hommes s'emmitouflent, et chacun rêve secrètement d'une hibernation qui ne prendrait fin qu'au retour des beaux jours. Mais au fait, qu'est-ce que le froid et comment délimiter son empire ? Fort de ses voyages dans les régions du monde où le froid est le plus tenace, François Garde se propose de cerner cet adversaire à travers 99 textes surprenants, insolites, drôles, poétiques. Ces variations qui vous feront frissonner sont à savourer bien au chaud.
Bio de l'auteur : Né en 1959 (Le Cannet), François Garde, enfant d'un professeur de russe à l'université d'Aix et d'une mère au foyer, savoyard d'adoption, s'est lancé dans l'écriture après avoir vécu une longue carrière au sein de l'administration française, après des études à Sciences Po, puis à l'ENA. Ces activités qui l'amènent à voyager vont nourrir ses textes avec une place privilégiée à l'imaginaire. En 2012, il reçoit le Prix Goncourt du premier roman pour Ce qu'il advint du sauvage blanc. Il poursuit son oeuvre avec Traces écrites, chroniques alpines (Paulsen Guérin 2011), Pour trois couronnes (2013), La Baleine dans tous ses états (2015), L'Effroi (2016), Marcher à Kerguelen (2018), La Position des pôles (2019), Roi par effraction (2019), Lénine à Chamonix et autres nouvelles de montagne (Paulsen Guérin 2020), À perte de vue la mer gelée (Paulsen Guérin 2021).
#paulsen #chamonix #livres
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