Et je ne vous dis pas que l'on ne peut pas vivre sans amour : on peut, et c'est même ce qu'il y a de si
dégueulasse.
fraîcheur et feu, on est deux, et chacun est terre, et chacun est soleil.
Je n'avais pas la moindre chance de m'en tirer seul et la raison était bien simple : j'avais trop aimé pour être encore capable de vivre de moi-même. C'était une impossibilité absolue, organique : tout ce qui faisait de moi un homme était chez une femme.
Je ne crois pas aux pressentiments, mais il y a longtemps que j'ai perdu foi en mes incroyances.
Je descendais du taxi et la heurtai, avec ses
paquets, en ouvrant la portière : pain, œufs, lait
se répandirent sur le trottoir – et c'est ainsi que
nous nous sommes rencontrés, sous la petite pluie
fine qui s'ennuyait.
Je suis un égoïste. Ce qu’on appelle l’égoïsme, c’est aussi vivre pour quelqu’un d’autre, ce qui vous donne une raison de vivre.
J’ai connu tant de femmes, dans ma vie, que j’ai pour ainsi dire toujours été seul. Trop, c’est personne.
Vous verrez peut-être dans mon agressivité un signe d'impuissance, mais je vous regarde et un vers immortel de Lamartine me vient à la mémoire : Un seul être vous manque et tout est surpeuplé...
On t'as pris ton pays, mon vieux. Tes sources, ton ciel, tes champs et tes vergers. Et de tout mon pays, je crois que sa chevelure était pour moi un lieu plus secret, plus sûr que les cachettes de mon enfance. Lorsque sa blondeur abritait mes yeux, je vivais des instants dont on ne peut parler autrement que comme d'une ultime connaissance, un raison d'être qui s'étendait même a tout ce qui n'était pas elle, comme si je savais enfin quel manque, quelle privation avaient aiguisé les épines et durci les pierres. J'avais patrie féminine et il ne pouvait plus y avoir de quête.
Les nuits étaient des îles. Mes lèvres erraient sur les plages chaudes. Je luttais contre le sommeil, qui est toujours un peu voleur.