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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pseudo, tout est dit dans le titre, tout est clair et Ajar a enfin mis à jour son dédoublement de personnalité avec ce livre. Et quelle pépite merveilleuse!!
Il faut s'accrocher pour le suivre à la lecture, entre les moments de lucidité et les égarements délirants, on est plutôt bien tenus et sans ennui loin s'en faut.
Plein de sarcasmes qui m'ont fait sourire et même rire plus d'une fois, les métaphores sont plus que réalistes et franchement la folie qui habitait notre narrateur valait la peine d'être lue et qu'on y passe un bon moment. Ce n'est pas donné à tout le monde d'aller faire un séjour au Danemark en internement psychiatrique et de défier tous ces médecins qui essayent de toujours tout décrypter au moindre mouvement.
Entre les crises dépressives, la paranoïa ou encore ses crises de pythonisme, franchement Pavlowitch, notre narrateur est plus que décérébré.
Mais on sent bien à la lecture que l'auteur avait plein de choses à nous dire concernant les dérives de cette société, à chacun d'en comprendre les subtilités qu'il nous a glissées.
En résumé, pas si dingo que ça le gars!!


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Petit pas ultérieur dans ma compréhension de cette "énigme" du pseudo Ajar; je me rapproche encore davantage de l'idée de "la dépossession de soi", de même que je me convainc que le choix de cet autre pseudonyme relève non de l'épiphénoménologique mais d'un plan littéraire précis et accompli. Car enfin, alors qu'un narrateur commence habituellement son échafaudage par les jalons des personnages, dans Pseudo, Gary ne fait que jalonner... l'auteur (je rectifie: "l'Auteur"...). Il s'agit d'une démarche qui se situe, à mon sens, dans la lignée directe d'un Pirandello ou d'un Unamuno. Et l'Auteur, dans ces conditions, et là encore "Pirandello docet", ne peut donc qu'être/s'exprimer en tant que/se définir comme psychotique, dépossédé d'identité, et en même temps souffrant de son hypertrophie, persécuté par sa conscience d' "étant"... (aussi bien schizophrène que plutôt paranoïaque). Pour exemplifier ce côté littéraire, je voudrais garder en mémoire la citation suivante:
"Méfiez-vous. Les mots ennemis vous écoutent. Tout fait semblant, rien n'est authentique et ne le sera jamais tant que nous ne sommes pas, ne serons pas nos propres auteurs, notre propre oeuvre. Croyez-moi: j'étais déjà ça quand brillait Homère." (p. 74) Et cela pour l'expérience littéraire.
Pour la sincérité (j'insiste!) de la recherche de fond: la création du personnage-auteur me semble admirable de réalisme, notamment par rapport au langage - encore! - et à la reconstruction de la pensée éclatée du psychotique. (J'adore les représentations littéraires de l'insanité.) Je ne la confonds toujours pas (la sincérité) avec la pléthore de clins d'oeil à la biographie de Gary (Tonton Macoute); je m'étonne seulement que les critiques, par ailleurs tant à l'affût..., ne se soient encore doutés de rien après la parution de ce roman, pourtant si explicite!
Enfin, pour en revenir au Gary en chair et os, j'ai fait une petite découverte extra-textuelle: la métaphore du "caméléon qui devient fou sur un tissu écossais" ne vient pas d'Anissimov, mais elle avait été énoncée par Gary lui-même. Je pense qu'il l'explique encore mieux dans le passage suivant (que, cette fois oui, je n'hésite pas à considérer comme "probablement-ce-qu'il-y-a-de-plus-près-de-l'" autobiographique):
"Mais j'ai été repris par moi-même, je me suis récupéré, et il y eut droits d'auteur. J'avais deux personnages qui luttaient en moi: celui que je n'étais pas et celui que je ne voulais pas être." (p. 147)

Seule raison pour mon étoile manquante: dans certaines pages j'ai ressenti qu'Ajar s'usait déjà, qu'il s'épuisait, lui et sa recherche linguistique désormais au seuil de l'académisme: c'était juste que "ceci [fût] son dernier livre"...
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je ne connaissais pas Romain Gary,je viens de le découvrir avec pseudo
qu'elle livre!!!!
l'auteur est tourmenté,skyzophrène,complétement paranoiaque..
défois c'est meme difficile de le suivre dans ses délires
moi lectrice ,par moment je me perdais avec ses crises et sa réalité
un refus total d'etre lui meme...une recherche permanente pour se fuir
son angoisse le fait écrire et gagner des prix..ça le rend encore plus persécuté ,
un homme complétement déjanté,mais fort attachant...,touchant et beaucoup de vérité dans ses crises de parano!!!!ce livre m'a troublé
j'ai adoré.!!!!
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Le livre grâce auquel Romain Gary fit taire les soupçons et imposa son "neveu" Paul Pavlowitch comme Émile Ajar. Livre qui, malheureusement, mit à mal les relations entre ces deux hommes.

Un livre schizophrène, paranoïaque, pas toujours facile à suivre mais dans lequel l'auteur livre son côté tourmenté, ses angoisses...
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Oeuvre extra-ordinaire au sens où il n'y en a pas de similaire à ma connaissance, écrite par un auteur tout aussi extra-ordinaire, lui qui a utilisé de nombreux pseudos, dont celui d'Emile Ajar. Romain Gary, dans cet opus, nous révèle, sans être explicite quelques aspects de l'usage de son pseudo et du personnage censé porter le patronyme - puis-je parler de l'identité ??? - Comme tous les ouvrages de Romain Gary, il se lit "facilement" et a suscité des interrogations, ainsi qu' à tous les lecteurs qui m'en ont parlé... Anticipations des problématiques associées à l'usage des avatars sur les réseaux sociaux qui sont une liberté pour ceux qui se cachent derrière le pseudo (pile) et une inquiétude pour ceux qui leur font face... L'endroit et l'envers... A relire...
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