AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 828 notes
Ce roman se déroule pendant la première guerre mondiale. C'est l'histoire de Jules et ses compagnons de guerre, de ses compagnons d'infortunes doit-on dire. Ces treize hommes envoyés à la mort, tous perdus, effrayés. Ces compagnons enterrés dans les tranchées livrés à la bestialité de cette guerre. Des hommes qui n'en sortiront pas vivants ou complètement détruits, perturbés à jamais. Laurent Gaudé nous livre le témoignage d'un rendez-vous avec la mort, la folie et la peur. C'est un texte intense, précis, concis. C'est poignant comme un cri de désespoir. On vit page après page le cauchemar, l'horreur vécue au quotidien par ces treize hommes. Les textes sont d'un réalisme édifiant, A lire.
Commenter  J’apprécie          170
Cris, cris d'homme ou cris de bête ? Cris d'effroi ou cris de joie ? Cris d'oubli ou cris de mémoire éternelle ?
Cruelle Première Guerre Mondiale qui a fait taire tant d'homme. Et pourtant tous trouvent place et voix dans ce court roman de Gaudé.
Une bande de trois amis, Jules, Marius et Boris prêtent leur voix à ce concert. Jules, le chanceux, ayant eu une permission, nous raconte son retour, momentanée, vers Paris. Marius et Boris, quant à eux, tentent de survivre, à la mort, à la folie, jusqu'à l'arrivée de la relève.
Une relève qui devra affronter l'ennemi, les bombes, les baïonnettes, la pluie, le froid et l'attente. Interminable attente des tranchées. Et pour quoi au final ? Gagner 2m sur le camp adverse ? 2m qui seront reperdus dans deux jours, voire deux heures.
L'inutilité de la guerre à travers ses horreurs, l'inutilité de la guerre décrite par les hommes, par leur voix, par leur humanité ou leur perte d'humanité.
Très belle oeuvre, encore une fois, offerte par Laurent Gaudé.
Commenter  J’apprécie          170
Wha wha whaou! Mais quelle claque je me suis pris ! Toutes ces voix... Tout ce malheur.... Toute cette détresse, cette révolte, cette horreur.... Tout ça résonne pendant la lecture, après la lecture. Laurent Gaudé donne une voix puissante à ceux qui n'en ont plus. Et quelle voix ! Je ne vais pas épuiser mes superlatifs, mais cette lecture a été magistrale. Une plongée atroce et hypnotisante dans l'enfer de la première guerre mondiale.
Commenter  J’apprécie          160
Je ne reviens pas sur le thème, la 4ème de couverture, que vous pouvez lire ci-dessus, est parfaite pour planter le décor.

Nous voilà donc dans les tranchées, avec ces hommes, et c'est ça que le livre nous montre en premier : que se passe-t-il, à hauteur d'homme, quand on plonge des hommes dans cet enfer-là, qui n'est fait pour personne. Que se passe-t-il en eux ? Comment respirent-ils ? C'est ce que nous fait traverser Laurent Gaudé. Il nous entraîne avec ses personnages, à respirer avec eux, à étouffer avec eux, à sentir la poudre, la boue, l'humidité, le sang. Et à approcher la folie sans repère (est-ce de la folie qu'on observe, est-on fou soi-même, où sont les limites ?). Profondément humain et humaniste, ce très court livre se lit presque en apnée, et envoie son message, celui de ces soldats, avec une intensité à la fois délicate et lourde. Comme toujours avec cet auteur, la plume est parfaite, en symbiose avec son sujet, lui apportant une touche de perfection. Décidément, ce livre me conforte dans mon opinion que Laurent Gaudé est LE très grand écrivain actuel, voire le seul à ce point de génie.

En bref, vous l'aurez compris : j'ai adoré ce livre. Je ne l'avais pas encore lu parce que le sujet ne me disait rien qui vaille, et pourtant, il m'a passionnée. Comme quoi, parfois, l'écriture fait presque tout.
Commenter  J’apprécie          150
un livre qui nous livre une intéressante réflexion sur la bravoure et la violence.
Commenter  J’apprécie          150
Un roman historique puissant qui transporte le lecteur dans l'enfer de la Grande Guerre. Dès les premières pages on est saisi d'effroi. Pas de dates, ni de lieux précis, mais une plongée immédiate dans l'horreur.

C'est une histoire d'hommes que Laurent Gaudé nous raconte ici, celle d'un petit groupe de soldats perdus dans les tranchées, entre deux lignes de front. Simples poilus, caporal, jeune officier inexpérimenté, médecin, … il les suit l'un après l'autre et nous fait partager leurs pensées, leurs sentiments, leurs interventions et leurs traumatismes.
Les paragraphes, tels des petits monologues intérieurs, sont très courts, ils se succèdent rapidement, le rythme est haletant. le lecteur a l'impression d'être sur le champ de bataille et de vivre au coeur du combat, avec chaque individu, dans des conditions abominables.

Attente stressante précédant les assauts, la peur au ventre, pour regagner des positions, fusils et baïonnettes, tirs d'obus assourdissants, gaz asphyxiants, combats corps à corps, lance-flammes, courses haletantes… Les blessés et les morts se comptent par milliers dans la boue et le sang. Victimes des décisions stratégiques aléatoires des généraux, les soldats obéissent à des ordres parfois contradictoires, mais luttent avec courage et solidarité pour que cette tuerie s'arrête enfin. Les rares rescapés sombrent dans la folie et le délire et ils n'en peuvent plus d'entendre ces cris : ceux des blessés précipités brusquement dans la mort, celui du gazé qui agonise, abandonné tout seul dans son trou et ceux encore plus traumatisants de l'homme-cochon, peut-être un soldat fou qui hurle dans le no man's land, et qui symbolise la guerre et la destruction.

Ce livre bouleversant écrit magistralement par Laurent Gaudé est court mais poignant. Je n'ai pas pu m'en détacher et je le recommande vivement.
Commenter  J’apprécie          140
Roman choral au coeur de l'enfer physique et psychologique des poilus de la Première Guerre Mondiale, "Cris" est la somme de ces voix qui ne peuvent pas se taire, celles des morts, des rescapés et de la folie. On y entre la peur au ventre et on en sort la tête bourdonnante et le coeur vacillant.
Commenter  J’apprécie          140
Très belle écriture, comme toujours avec Laurent Gaudé...
*
Dès la première page, "on y est", on est "dedans", à plein : et tour à tour on entre dans l'un des protagonistes, ''de l'intérieur'', c'est lui qui parle... Comme souvent avec Laurent Gaudé, le roman se ''construit'', se ''découpe'', personnage après personnage : c'est un "chassé-croisé' de voix, de points de vue, de profils psychologiques où l'on retrouve la voix précédente bien des chapitres plus tard, et ainsi pour chacun des protagonistes, en une succession qui consiste finalement à des "flash back"...
*
Un réalisme dans lequel nous sommes plongés avec le drame de chacun, au sein de ces tranchées, de la guerre, de l'horreur de la guerre qui révèle les caractères... Nous sommes plongés véritablement dans la boue des tranchées, dans la peur viscérale de ces hommes, qui parfois débouche sur la folie...
*
Des expériences qui nous donnent d'entrée dans les "confins'' de notre psychisme, de l'humanité, avec bien-sûr tout ce qui concerne le sens de la vie, son sens ultime, quand nous sommes face à la mort : et nous le sommes tous de toute façon (dans la paix comme en tant de guerre) constamment, mais pas forcément dans les situations extrêmes ici évoquées magnifiquement, profondément, habilement, étape après étape pour chaque personnage décrit...
*
Alors, je vous invite à lire ce petit livre (en volume), qui nous pousse avec tant de "maestria" dans nos propres retranchements.... Bonne lecture !
Commenter  J’apprécie          140
Ils se nomment Marius, Boris, Ripoll, Rénier, Barboni ou M'Bossolo. Dans les tranchées où ils se terrent, dans les boyaux d'où ils s'élancent selon le flux et le reflux des assauts, ils partagent l'insoutenable fraternité de la guerre de 1914. Loin devant eux, un gazé agonise. Plus loin encore, retentit l'horrible cri de ce soldat fou qu'ils imaginent perdu entre les deux lignes du front, " l'homme-cochon ". A l'arrière, Jules, le permissionnaire, s'éloigne vers la vie normale, mais les voix de ses compagnons d'armes le poursuivent avec acharnement. Elles s'élèvent comme un chant, comme un mémorial de douleur et de tragique solidarité.



Pour l'inconditionnelle de Gaudé que je suis, ce court roman est une perle. Ecrit sous une forme narrative, ce roman est avant tout une histoire d'Hommes, de ceux qui furent un jour confrontés aux horreurs de cette, de ces guerres qui polluent l'humanité. Des mots et personnages forts, justes, poignants, à lui seul le personnage de l'homme cochon est une métaphore de la bestialté et de la folie humaine. Un roman exceptionnel, à lire impérativement!!!!
Commenter  J’apprécie          140
Premier roman de Laurent Gaudé que je lis, c'est peu de dire qu'il ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Dans ce court récit, l'auteur ne dit vraiment pas grand chose qui n'ait pas déjà été dit sur ce conflit, et il le dit avec considérablement moins de classe que beaucoup d'autres, dans une série de phrases courtes, parfois d'un à trois mots. Presque télégraphique. Comme ça. Oui. Vous m'avez compris.
Il choisit une structure inhabituelle, un peu comme une pièce de théâtre, faisant parler alternativement des personnages qui sont tantôt éloignés les uns des autres, tantôt proches, ce qui aurait pu être intéressant. Mais tous ces personnages disent peu ou prou la même chose et parlent de la même manière.
Plus problématique encore à mon sens, ce roman estampillé "historique" accumule les contre-vérités sur le conflit, ce qui est tout de même assez dommage pour un récit qui, semble-t-il, est maintenant étudié au lycée.
Avec la poursuite de ce "fou", nu au milieu des lignes, il laisse entendre que le no man's land était un lieu où on pouvait jouer au loup en plein jour sans se faire immédiatement allumer. Avec ces multiples assauts à la baïonnette, il laisse entendre que celle-ci était l'arme majeure et ultime de ce conflit, alors qu'elle était inutilisable dans les tranchées et que les armes de corps-à-corps de façon générale furent responsables de moins d'1% des pertes. Les invraisemblances s'accumulent jusqu'à l'indigestion dans la dernière phase, lorsqu'un soldat français s'occupe d'en soigner un autre alors que sa ligne est débordée par l'assaut allemand, et qu'un autre réussit même à tuer le porteur d'un lance-flammes boche et à se l'approprier.
Tout ce que je retiendrai de ce court opus, hors ses défauts, c'est une certaine atmosphère de folie et d'apocalypse.
Commenter  J’apprécie          133




Lecteurs (2169) Voir plus



Quiz Voir plus

Laurent Gaudé

En quelle année est né Laurent Gaudé?

1965
1967
1970
1972

10 questions
176 lecteurs ont répondu
Thème : Laurent GaudéCréer un quiz sur ce livre

{* *}