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Citations sur Plein hiver (9)

Tenter une incursion ailleurs, ç’aurait été risquer de perdre le peu qu’ils avaient. Alors ils occupaient le temps ensemble. En croyant le remplir, ils le laissaient filer.
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Le motel comme une ile, une zone neutre, un sas de décompression avant de retrouver la maison, sa maison. Au motel, il n’était plus tout à fait Henry Horn et pas non plus cet homme nouveau qu’il avait construit là-bas, dans sa nouvelle ville, construit sur des ruines peut-être, Mais qu’est-ce-qui interdit, s’est-il demandé, qu’est-ce-qui pourrait bien interdire de construire sur des ruines ? Les fondations. Le psychiatre qu’il avait consulté avant de fuit Lisbon avait insisté là-dessus, la famille, les fondations. Henry ne savait plus trop ce qu’il était sensé faire avec ces fondations, les achever à coups de masse pour reconstruire sur un sol plat sans rien qui dépasse ou les exhumer patiemment, les fondations dévastées de sa vie. Table rase. Sur ces ruines-là, il avait bien construit. Tranquille. Sans larmes.
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Elle a envie de s’allonger sur son corps comme sur un radeau et de voir où il mène.
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C'est là qu'elle a commencé, la folie. Dans ce silence absurde qui lui semblait nécessaire, ce grand silence sans ouverture, sans faille. Ce qui s'était passé, là, sous ses yeux, c'était impossible à dire. Son immobilité. Ces quelques secondes où il aurait fallu tendre une main et où il était resté paralysé. Peut-être qu'il n'avait pas pu croire qu'il se passait enfin quelque chose, qu'il avait voulu laisser une chance à l'imprévu, à l'accident. Peut-être était-il resté immobile par une sorte de fidélité. Ne pas tendre la main à David, c'était le suivre, l'accompagner.
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La couleur de la glace. C'était l'une des premières choses que l'on apprenait aux enfants de Lisbon. là où la glace est bleu pâle, l'eau est gelée en profondeur. La glace blanche est une glace de neige, plus fragile, incertaine. Glace grise, risque de dégel. Ne pas y poser un pied.
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Bien sûr, ils l'ont imaginé...Ils l'ont imaginé s'enfoncer sous le couvert des arbres, rapide, furtif comme toujours. Ils l'ont imaginé réussir à quitter la ville. Monter dans un camion et quelqu'un à son bord l'aurait emmener cette fois au-delà de Lisbon. Ils ont imaginé la vie qu'il aurait eue là-bas, qu'il aurait eu loin d'eux, malades de son absence...
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La ville est à peu près dépourvue de centre, rien qui ressemble vraiment à un point névralgique. Vu du ciel, c'est un quadrillage abstrait comme ces mystères géologiques qui dament certains déserts -- survivance des Martiens, des Incas, d'un peuple oublié ou inconnu des hommes.
Sur une carte, ces lignes qui se croisent à angles droits ont quelque chose de rassurant, de carré, rien de tortueux, d'ancien, aucun trou où se perdre -- un espace franc, ouvert, qu'on s'imagine arpenter avec la fluidité d'un zoom dans un logiciel de cartographie virtuelle.
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S'asseoir sur les genoux des autres ou se caler entre leurs jambes, avoir contre sa poitrine leurs cheveux lisses, leur douce odeur de crâne, poser, en feignant l'habitude, la tête sur la chair élastique en dessous d'une épaule ou la tiédeur ferme d'un ventre, ces contacts étaient ce qu'ils avaient connu, dans leur jeune vie entière, de plus doux, de plus nouveau et de plus excitant. Prudence aurait pu accueillir dix garçons de plus dans la bande, elle les aurait aimés pareil, chacun pour ce que, d'après elle, il était et tous ensemble pour ce corps gigantesque dont elle ne pouvait plus du tout se passer.
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D'où qu'elle vienne, la rumeur a dû naître à l'aube pour avoir déjà parcouru ce chemin, se former dans la nuit glaciale, ricocher contre les portes et les fenêtres closes avant de tirer enfin quelqu'un du sommeil, quelqu'un qui a très vite rameuté tous les autres.
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