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« Court vêtue », Marie Gauthier, 2019, Gallimard

Ce roman a obtenu le Goncourt du premier roman… alors là, j'en reste pantoise !

Félix, 14 ans, est en stage estival chez le cantonnier d'un bourg quelconque, dont la fille, Gil, de 16 ans, couche avec tous les mâles du coin, façon je suis libre et je le revendique.
Un narrateur suit les pensées de Félix avec une distance qui rend Félix parfaitement insignifiant.
Ce même narrateur nous livre parfois le parcours de Gil… on s'y perd.

Ce roman me fait penser aux films français parfaitement ennuyeux, lents, dans lesquels il ne se passe rien, où l'on voit les acteurs se laver les dents et se soulager sur les toilettes accompagnés des bruits qui vont avec. le film que toutes les critiques bien pensantes accueillent en le qualifiant de « cinéma d'auteur hors du commun ».
Ben voilà… ce roman me fait le même effet. Sauf que la brosse à dents est remplacée par un bon vieux vomi avec le détail des éclaboussures dans la bassine et le pipi dans les toilettes se fait en plein nature : page 95, pendant une vingtaine de lignes, Félix voit tout son été et ses sentiments défiler devant une rigole d'urine qui coule le long du chemin, sortant de Gil accroupie, « la culotte baissée, les cuisses ouvertes, les fesses au ras du sol »…
Emmanuelle tu ne comprends rien à la poésie décidément… !

Mais bien sûr, vous vous ferez votre propre opinion en lisant ce petit roman de 104 pages et en tentant de ne pas décrocher, comme moi, toutes les vingt lignes.
Lien : https://carpentersracontent...
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Je n'ai pas réussi à entrer dans cette histoire...
Ce n'était probablement pas le bon moment pour moi.
L'auteur décrit bien les sentiments "du garçon" perdu, attiré, apeuré, exalté...
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La brièveté de ce roman m'a paru en adéquation avec son thème, voire ses thèmes, les émois de l'adolescence, l'été, la chaleur, le désir.

Un jeune apprenti en stage d'été, Félix, découvre progressivement le corps de la fille de son patron, Gil, de deux ans son aînée. D'abord, simplement en l'entendant rentrer le soir, puis en la regardant accomplir les tâches ménagères, enfin dans sa salle de bain pour l'admirer totalement dévoilée.

Cependant, Gil se joue de Félix qu'elle considère encore comme un enfant, l'enfant qu'elle aimerait sans doute être aussi; mais elle a déjà brûlé trop de cartouches en couchant à droite, à gauche avec jeunes et vieux, sans vraiment savoir pourquoi.

Entre Gil et Félix, c'est donc une brève osmose de quiétude, de protection mutuelle qui, malheureusement ne peut durer car Gil souhaite partir, et, Félix, de son côté, s'en ira aussi à la fin de l'été.

Entre eux, le personnage du père, le cantonnier, qui laisse aller toute chose, surtout sa fille, ne s'interpose pas, ayant déjà tant de mal à assumer sa propre condition.

Ces trois protagonistes sont fort bien campés par l'auteur, le climat de ce huis clos, calme et torride, s'insinue peu à peu dans la pensée du lecteur qui suit ce trio en observateur ému et passionné.

Pour un premier roman, je le trouve très réussi même s'il reprend un peu trop de poncifs du genre mais, après tout, pourquoi pas?
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C'est un été torride, étouffant, écrasé de chaleur et sans beaucoup de perspectives pour Félix qui se retrouve placé chez le cantonnier d'un bourg pour apprendre un métier. C'est un garçon encore mal dégrossi, ni trop bête ni trop malin, à qui on donne comme compagnons "le père au mégot" (le cantonnier, un peu paresseux, un peu porté sur l'apéro) et sa fille, Gil (pour Gilberte) qui, de son fard à paupières à ses jupes légères, va tournebouler les sens du gamin.
Gil qui fait l'amour, tout le temps, avec tous ceux qui passent, juste pour voir, pour comparer, et qui bientôt s'émeut de ce garçon dont elle perçoit le trouble et la sincérité des émotions.
Un peu plus d'une centaine de pages pour un roman qui emprunte tant à Marivaux qu'à Japrisot (L'été meurtrier), qui explose de chaleur et de sensualité, en phrases courtes, en phrases qui suggèrent plus qu'elles ne disent... Il y a là l'émoi des premières amours, les corps qui s'évitent ou s'emmêlent, et une réflexion sur la sexualité (celle tendre et embarrassée de Félix, celle libérée, légère de Gil).
J'aime beaucoup les premiers romans, riches de promesses futures. Souvent le Goncourt du Premier Roman révèle des pépites d'auteurs à suivre absolument.
Ce roman-là ne déroge pas à la règle !
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Félix, quatorze ans, est placé un été chez un cantonnier par son collège pour un stage longue durée. Il vit chez le “père au mégot” et Gil, la fille de seize ans, s'occupe de la maison, du ménage et des repas. Elle travaille aussi à la supérette. Félix fait une fixette sur Gil mais elle ne le considère que comme “le Garçon” et se donne sans retenue à tous les hommes qui la désirent.
L'auteure délaye tout ça sur cent pages et ça nous donne le Goncourt du premier roman. Court vêtue est un roman “à la française” comme en voit treize à la douzaine avec des personnages creux qui se noient dans une absence d'intrigue. Ennuyeux et vain.
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Premier roman primé et je suis plutôt d'accord pour dire qu'il s'agit d'un bon premier roman. L'univers est subtilement construit, les personnages sont attachants, la fin n'est pas si attendue que cela. Une belle réussite pour ce court roman.
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Je suis complètement passée à côté de ce bref roman qui a reçu en mars le Goncourt du premier roman. Il se lit vite : 104 pages, des phrases courtes ou très courtes, pas vraiment d'intrigue, peu de personnages, des descriptions minimalistes. On sait peu de choses de l'endroit où le roman se déroule, qualifié de bourg ou de gros bourg, assez gros pour qu'on y trouve un cinéma et une piscine. Et c'est l'été. La chaleur, la moiteur, l'écrasement ressenti par les corps sont particulièrement bien rendus.

Félix, 14 ans, se retrouve brusquement, brutalement presque, laissé par sa mère chez son maître d'apprentissage : « le père au mégot », cantonnier dans le bourg, père en effet d'une jolie fille de 16 ans, Gilberte, Gil pour tout le monde. Gil s'envoie en l'air, ni joyeusement, ni tristement, mais avec une grande indifférence et avec n'importe qui. Il lui suffit d'avoir le sentiment de plaire, d'être désirée et elle est d'accord. Avant même que Félix n'ait connaissance de ces ébats, Gil le fait fantasmer. Privilégiant le point de vue de Félix, mais donnant parfois accès aux pensées de Gil, Marie Gauthier nous présente deux adolescents dont la vie change au cours d'un été : Félix parce qu'il sort de l'enfance, en tout cas physiquement ; Gil parce qu'elle prend (peut-être) sa vie en main, mais est-ce bien sûr ?

Je reconnais évidemment toutes les qualités de ce premier roman : une écriture originale, la subversion des lieux communs attendus, les sentiments suggérés et rarement clairement énoncés, l'évolution subtile des relations des protagonistes, etc. J'ai de la difficulté à cerner ce qui m'a déplu hormis certains détails. Par exemple, j'ai trouvé vraiment agaçant la répétition de l'expression « père au mégot », comme s'il y avait une confusion possible, qui m'a donné l'impression tenace d'une fausse simplicité. Ou encore l'évidente volonté de se garder de tout jugement moral, qui disparaît avec l'emploi à plusieurs reprises du mot « légèreté », même en faisant jouer la polysémie... Bref, des détails. Peut-être est-ce parce que je sors d'un roman au style ample qui met en scène des personnages à la psychologie fouillée (Ton histoire mon histoire, de Connie Palmen), peut-être n'était-ce tout simplement pas le moment. Dommage pour moi.
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Pour «Court vêtue» Marie Gauthier a obtenu le Prix Goncourt du Premier roman. Un choix judicieux pour cette quête amoureuse mettant aux prises un garçon de quatorze et une fille un peu plus âgée, mais bien plus expérimentée.

Pour son premier roman Marie Gauthier a choisi une belle histoire d'amour. Belle, parce qu'il s'agit de la première, belle parce qu'elle marquera à vie les amoureux. Encore que je n'en sois pas sûr en ce qui concerne Gil. Car la romancière a réussi pour son premier roman le tour de force de marier l'eau et le feu, l'innocence et la perversité, le rêve et le cauchemar.
Dans le rôle de l'innocent pur et sensible, on trouve cette fois Félix, 14 ans. du côté de celle qui a déjà perdu cette innocence, on trouve Gil, de quelques ans son aînée. Gil, diminutif de Gilberte, est la fille d'un cantonnier qui a accepté d'héberger le jeune homme pour lui apprendre les rudiments de son métier. Cette première expérience hors du cocon familial lui insuffle un vent de liberté. C'est avec les yeux gourmands de celui qui a tout à apprendre qu'il s'engage dans cette nouvelle aventure. Il voit Gil comme une sorte de paradis inaccessible, comme l'incarnation de LA femme, comme un mystère à explorer. Avec passion, il va épier Gil, tenter de l'approcher, de la comprendre. Et voir au fil des jours, sa passion croître.
Marie Gauthier réussit fort bien à décrire cette sorte d'état second qui donne aux yeux énamourés une sorte de myopie particulière transformant le réel, une sorte d'amnésie particulière qui fait disparaître tous les obstacles et nie ce qui pourrait entraver la quête de l'être cher.
Car Gil est d'un tout autre calibre. Elle veut savoir ce que cela fait de faire l'amour et choisit la première occasion en suivant un employé dans une chambre d'hôtel. «Ce qui devait se passer avait eu lieu. Elle n'avait pas vraiment le souvenir des mains sur son corps, son corps entier s'était donné. Quelque chose d'elle avait été pris, elle ne savait pas trop ce que c'était mais elle en était allégée, débarrassée. Il avait suffi de s'en remettre aux mains propres d'un employé de passage pour être allégée de sa condition. Pour trouver la légèreté. Les mains de l'homme, son corps, avaient réussi ce prodige-là.»
Elle a alors compris que sa fraîcheur, sa beauté, son corps excitaient la convoitise, que tous ces hommes qui se retournaient sur elles voulaient tous lui faire l'amour, à commencer par le patron de la supérette où elle travaille:  «Pendant les heures creuses, dans la réserve à marchandises, le gérant prend Gil. C'est mieux quand la supérette est fermée, mais alors ils manquent de temps, lui à cause de sa femme, Gil parce qu'elle doit préparer le repas.»
Mais entendons- nous bien, si elle s'offre ainsi, ce n'est pas par amour, c'est pour le satisfaire, éventuellement pour ajouter une expérience supplémentaire à sa connaissance des hommes, à la manière dont les mâles de différents âges et conditions se comportent. du coup, elle ne comprend pas – au moins au début – que Félix brûle pour elle d'un amour sincère, entier, exclusif. Car si elle fait l'amour, elle n'est pas amoureuse. Mais va finir pas être troublée par l'innocence de ce garçon.
À l'image de l'été caniculaire, la passion va monter en température jusqu'à l'explosion.
Ce court roman, à la lecture très plaisante, est idéal pour les vacances. Sous des airs de romance, il cache une analyse fort intéressante des perceptions très différentes qui peuvent exister au sein du couple. Quand le fragment du discours amoureux rencontre L'Été meurtrier !

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Apprentissage de la vie et du désir d'un garçon qui aura bientôt 15 ans. Ce que raconte Marie Gauthier dans son premier livre, Court vêtue, appartient à un thème presque éculé de la littérature. Ce n'est pas dans l'accumulation des péripéties que la romancière cherche à imposer sa marque mais dans l'ambiance générale, celle d'un été torride dans une bourgade somnolente. Marie Gauthier possède une jolie écriture mais peine toutefois à développer son intrigue qui n'en est pas vraiment une, entre son adolescent et la jeune fille de 2 ans plus âgée que lui dont la légèreté, dans tous les sens du terme, le fascine et le torture. le point de vue du livre se situe plutôt de son côté mais il arrive que Marie Gauthier épouse aussi celui de la jeune fille pour expliciter ses sentiments vis-à-vis de son soupirant. Cela donne l'impression que la romancière n'a pas vraiment décidé à quelle place se situer si ce n'est dans celle d'une narratrice à la fois partie prenante et détachée. D'ailleurs, même si l'on partage souvent les pensées des deux protagonistes de Court vêtue, on ne ressent pas autant de profondeur qu'on aurait pu l'espérer. A l'inverse, les répétitions des faits et l'insistance sur certains traits psychologiques alourdissent le livre bien que celui-ci soit très court. Au demeurant, la fin est un peu bâclée, trop dramatique pour coller vraiment à la tonalité générale du récit. Malgré les frustrations que le roman engendre (l'avis est personnel et n'engage que son auteur, évidemment), la qualité du style de Marie Gauthier laisse à penser que, peut-être, elle est capable d'écrire dans le futur un livre qui laissera bien plus que la trace passagère et volatile de Court vêtue.
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L'insoutenable légèreté du désir
Chronique sur https://tribunelivres.com
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