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sur 257 notes
Sam Philippeaux débarque en France le jour de la fin de la première guerre mondiale. Forcément déçu de ne pouvoir combattre, il se rendra vite compte que finalement il a beaucoup de chance de n'arriver qu'à la fin, devant se contenter de faire le ménage sur les champs de batailles où bon nombre de ses compatriotes ont malheureusement perdu la vie.
Le départ du roman se passe en France, dans ce bourbier indescriptible de l'après-guerre.
De retour au pays, il trouve un emploi de responsable d'étage dans un grand magasin, où bien malgré lui, une petite fille, Lily, se fait kidnapper. Sam se retrouve sans boulot et se met en action pour tout faire pour retrouver la gamine.
Il se fera embaucher sur l'Ambassador, un vieux bateau à aubes, rafistolé de toutes parts, et partira en villégiature sur les fleuves et rivières, pour le bonheur de nombreux touristes d'un jour venu là pour en découdre, se saouler, ou même parfois juste danser ou écouter la musique de l'orchestre de jazz du bord.
Sam, lui, n'aura en tête que de retrouver Lily, ce qui le mènera dans des contrées impossibles, à la rencontre de personnages tout aussi malveillants, rustres et violents, dans une atmosphère qui prend à la gorge, décrite de main de maître par Tim Gautreaux, l'auteur de cet excellent ouvrage.
On vit à la place des personnages, on souffre avec eux, car bien évidemment, les conditions de vie sont extrêmement difficiles, entre la misère, les maladies et la violence.
Sam, aura aussi à coeur de connaître, en parallèle, son histoire personnelle, qui a débuté par le massacre de toute sa famille alors qu'il n'était encore que bébé.
Personnages attachants, détestables, Gautreaux joue avec eux et nous livre une fresque épique, qui pour moi est une réussite presque parfaite, ne reprochant qu'un passage un peu trop long sur le bateau avant d'attaquer le vif du sujet. Mais ce sera vite oublié par l'intensité que provoque la suite de la lecture.
En un mot, premier essai avec l'auteur, essai réussi.
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Nos disparus raconte l'histoire de Sam Simoneaux, un homme qui a été profondément marqué dès l'enfance, lorsque sa famille est massacré à ses six mois. A l'âge adulte, on l'envoie en France le jour de l'Armistice afin de nettoyer les champs de bataille. Rentré traumatiser de cette expérience, il arrive quand même à mener sa vie avec sa femme et son travail de responsable d'étages dans un grand magasin.
Mais sa situation va encore empiré lorsqu'une petite fille, Lily Weller, est kidnappée pratiquement sous ses yeux. Face au désespoir et à la demande des parents, il va se lancer à la poursuite des ravisseurs, s'engageant pour ça comme lieutenant à bord de l'Ambassador, un bateau organisant des excursions sur le Mississippi, lui permettant de revisiter l'itinéraire des parents Weller, travaillant eux-mêmes sur ce bateau.
Cette quête va lui faire parcourir des paysages étonnants, le faisant voyager à travers la musique, les commerces d'enfants et la découverte de soi.
(Suite de ma chronique sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Certains livres, trop rares, à peine refermés, s'intègrent à votre expérience du monde... Celui-ci en est un : je sais déjà que je ne pourrai plus entendre parler de bateaux à aube, ou des débuts du jazz sans ressentir toutes les impressions que Tim Gautreaux fait passer dans son roman : l'odeur de l'eau croupie, les traces de suie, la végétation du bord du fleuve, la musique...

Car j'ai aimé ce roman avant tout pour son ambiance et le monde très particulier qu'il décrit. le personnage principal, Sam, est responsable d'étage dans un grand magasin de la Nouvelle Orléans, dans les années 1920. Heureux dans son travail, heureux dans son mariage, il a surmonté tous les traumatismes : le massacre de sa famille, lorsqu'il n'avait que quelques mois, le nettoyage des champs de bataille de la première guerre, en tant que soldat, la mort de son fils en bas âge... Mais tout est remis en cause lorsqu'une petite fille est enlevée dans le magasin. Considéré comme responsable, Sam perd son travail, et toute chance d'en retrouver un autre. Les parents de la petite Lily lui proposent de le faire embaucher sur le bateau où ils travaillent, contre la promesse qu'il les aidera à rechercher la fillette. Et voilà Sam chargé de maintenir l'ordre sur un vieux bateau à aube transformé en dancing. A bord un orchestre blanc, et un orchestre noir, qui joue du jazz,, pour un public parfois plus que dangereux... A la si vivante évocation du bateau succède, au fil de l'intrigue la description d'un sud des Etats-Unis où règne la loi du plus fort, la prohibition, les hors la loi. Tout un monde que j'ignorais, peuplé de personnages secondaires hors du commun : un chef de gare en fin de vie, attaché à faire une dernière bonne action, une femme-pilote de bateau, des chanteurs et musiciens...

Le personnage de Sam est également fort attachant : un homme simple, qui ne s'interroge pas sur ses motivations mais agit selon sa conscience. Au lecteur d'interpréter ses actes, et de construire sa propre réflexion sur la culpabilité et la vengeance au travers du parcours de cet homme qui cherche à se faire pardonner par ses disparus, et à pardonner à ceux qui ont fait disparaitre sa famille.

Un livre fort, à découvrir
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Il y aurait tellement à dire sur ce livre... le ton d'abord. Cette justesse que tient Tim Gautreaux sur la façon dont les gens simples agissent en ce monde, c'est sidérant de vérité. Ensuite l'ampleur du récit qui va et vient le long du Mississippi mais pas seulement. L'ambition étrange d'un héros qui vacille et dont la moralité au-delà de tout soupçons lui vaut les pires emmerdements. le rythme enfin, cette musique jazz qui entraîne et entraîne encore de pauvres âmes pour un peu de bonheur en boîte de nuit flottante. Les eaux denses et puissantes du Mississippi, le fleuve comme un étrange tueur muet au sang froid.
Ce roman est fantastique. Tim Gautreaux y explore avec maestria la vie de bohème d'une certaine classe de gagne-petits qui bossaient à bord des grands bateaux à aubes du grand fleuve. Ces gens trimaient pendant des semaines, le bateau accostant dans un port le temps de charger une cargaisons de cul-terreux prêts à tout pour dépenser les trois dollars d'économies durement gagnés à la mine, à la scierie ou aux champs. Arrivés sur le dancing, cette clique buvait tant et tant aux rythmes des premiers jazz, parfois les orchestres étaient blancs, d'autres fois noirs. Inévitablement toute cette smala finissait en bagarre générale et notre héros, Sam Simoneaux, vétéran de la grande guerre arrivé en France le lendemain de l'Armistice, était chargé de faire respecter l'ordre.
Voilà pour la première face du roman, mais telle n'importe quelle pièce de menue monnaie, le côté pile comporte un autre dessin. Sam Simoneaux est orphelin de père, de mère, il n'a plus ses frères et soeurs, tous tués alors qu'il avait moins d'un an. Son deuil impossible, Sam Simoneaux va le porter toute sa vie comme un fardeau impossible et, tout comme le Mississippi, plein de fureur contenu.
En attendant que sa fureur éclate, Sam va commettre un impair malgré lui et laisser une petite fille se faire enlever par des malfrats. Sonné, il ignorera tout de la manoeuvre avant que les parents de la fillette le somment de la retrouver.
Le roman oscille entre toutes ces eaux qui sous la plume efficace de Tim Gautreaux prend des airs de grand roman, voire de chef d'oeuvre. Un roman dans lequel on extraie de belles vérités telles que "la seule chose plus triste qu'une chanson triste est aucune chanson du tout". Mais surtout, la seule chose plus triste qu'un roman triste serait pas de roman du tout. Ici, comble de bonheur, le roman est à la fois triste et doux, chaud et froid, humide et sec. Très grand livre.
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Après avoir lu et aimé le dernier arbre de Tim Gautreaux, j'étais très curieuse de lire son deuxième roman et je n'ai pas été déçue. Un portrait fouillé de la vie à la Nouvelle-Orléans dans les années 1920 pour un descendant d'Acadiens et sa famille, la ségrégation, peut-être moins violente que celle des Noirs, envers les Cajuns et la misère abjecte sévissant dans certains bleds le long du Mississippi. Gautreaux possède un grand pouvoir d'évocation et sait nous rendre les émotions de ses personnages, tous bien campés.
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Le roman commence sur un bateau, avec un débarquement. Il s'agit de jeunes américains, malades d'une éprouvante traversée, qui arrivent à Saint-Nazaire le 11 novembre 1918. La guerre étant terminée, ils sont affectés au nettoyage des zones de combats. Parmi ces jeunes gens, Sam Simoneaux, dont la famille a été massacrée alors qu'il avait six mois. On retrouve Sam quelques années plus tard, à la Nouvelle-Orléans, responsable d'étage d'un grand magasin. Une petite fille est enlevée dans les rayons dont il a la charge, et Sam en gardera une culpabilité qui va influer sur la suite de sa vie, le lançant dans une quête dont il ne sortira pas indemne. Il commence par se faire engager sur le bateau, celui-là même où les parents de la petite Lily Weller travaillent.
Si le début manque un peu de rythme, passant rapidement sur une longue période, puis s'attardant, des personnages secondaires apparaissant dont on ne sait pas s'ils vont être importants ou pas, assez vite, tout se met en place, les personnages acquièrent une belle consistance et le roman devient passionnant. J'ai été épatée par la manière de recréer des lieux et des paysages, que ce soit la forêt d'Argonne après la guerre, les rues de la Nouvelle-Orléans dans les années 20, un bateau-dancing sur le Mississippi ou les usines qui crachent leur fumée sur les berges du fleuve, on s'y croirait ! Sans compter des coins complètement déshérités, au milieu de marais infestés de moustiques, zones où aucun shérif ne se risque jamais et où Sam Simoneaux devra aller poursuivre sa quête.
Le style, les événements dramatiques qui se succèdent, la noirceur de l'ensemble, contrebalancée par l'humanité de Sam, tout m'a séduit dans ce roman. C'est une découverte qui m'a fait forte impression que l'univers de cet auteur, et je ne manquerai pas de lire le dernier arbre !
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Timothy Martin Gautreaux, né en 1947 à Morgan City en Louisiane où il vit toujours, est le fils d'un capitaine de remorqueur. Professeur émérite d'anglais à la South Eastern Louisiana University, il est l'auteur d'un premier roman, le Dernier Arbre en 2013, et de nouvelles publiées par The Atlantic Monthly, GQ, Harper's Magazine et The New Yorker. Son nouveau roman, Nos disparus, vient tout juste de paraître.
Sam Simoneaux, dont la famille a été massacrée quand il avait six mois, débarque en France avec l'armée américaine le jour de l'Armistice de la Grande Guerre. On l'envoie déminer les champs de bataille de l'Argonne durant quelques mois. Rentré à La Nouvelle-Orléans où il est devenu responsable d'étage aux grands magasins Krine, Sam ne peut empêcher l'enlèvement de Lily Weller, une gamine de trois ans. Licencié, sommé par les parents de retrouver leur enfant, il embarque comme troisième lieutenant à bord de l'Ambassador, bateau à aubes qui organise des excursions sur le Mississippi.
Sam est un garçon plutôt banal, élevé par son oncle dans le respect de la vie humaine, il n'aime pas la violence, d'un caractère doux et posé, emprunt de sagesse ou de bon sens, il mène sa vie comme il peut, c'est-à-dire comme un bouchon sur les flots, ce que l'écriture de Tim Gautreaux rend très bien, le ton est léger et la narration se déroule à un rythme de croisière (sic !), sans heurts. Pour autant, le récit ne manque pas d'aventures et de rebondissements, l'écrivain mariant, la vie à bord de ces bateaux montant ou redescendant le fleuve au son d'un orchestre de jazz, s'arrêtant de ville en ville pour faire le plein de clients, bouseux des campagnes prêts à s'alcooliser et s'étriper ou bien notables en goguette c'est selon, avec l'enquête de Sam qui s'étirera sur presqu'une année.
Le pauvre Sam devra jongler avec sa vie personnelle, marié, un enfant mort très jeune, un salaire de misère, le questionnement de ses collègues s'étonnant qu'il n'ait jamais eu l'idée de retrouver ceux qui avaient massacré ses parents, et la vie des autres, les parents de la petite fille enlevée musiciens sur l'Ambassador et les catastrophes dramatiques qui vont s'enchaîner, conséquences plus ou moins lointaines de l'enlèvement.
Tim Gautreaux, le plus simplement du monde, sans utiliser de grands mots ou concepts, aborde le problème de la vengeance, cette vendetta qui n'en finit jamais, et son inanité : « Et même si j'arrivais à me venger, tu peux être sur qu'il y en aurait un qui s'en tirerait, et avant deux ans, il débarquerait chez moi par une belle nuit pour nous attendre, tapi dans les broussailles, le couteau entre les dents. » Quand son enquête sur l'enlèvement et sa quête de vérité sur le massacre dont il a réchappé se rejoindront, Sam, incarnation de la bonté, saura prendre les décisions justes et sans lâcheté, dans le respect des valeurs qui lui ont été inculquées.
Un bon roman dont le plus grand attrait réside dans la tendresse profonde de l'auteur pour tous ses personnages, s'alliant à la perfection avec le rythme et le style de l'écriture. Aucune fausse note pour cette partition de jazz tirant plutôt vers le blues.
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Lucky, le chanceux…. C'est le petit nom qu'il lui est donné à l'issue de la Grande guerre dont il n'aura pas vu grand-chose, mais largement assez pour forger un être obstiné, et résolu à faire éclater la vérité.

Roman sombre aux allures de polar qui ne dit pas son nom, Nos disparus nous embarque en pleine Louisiane bercée par le jazz, et peuplée d'individus fort peu recommandables retranchés dans des zones de non droit où il ne fait pas bon s'aventurer. Sam, marqué à vie par les soubresauts de l'enfance, est un chic type qui aurait pu faire de la vengeance son moteur, mais qui au contraire saura contre toute attente dépasser sa propre souffrance pour se mettre au service de celles des autres.
Tim Gautreaux, est un excellent conteur. Dans une langue à la fois simple, et riche, évoque un sud dans toute sa complexité. L'évocation du Mississipi, de son environnement, est à mon sens assez remarquable. Indéniablement, il y a dans ce livre, une ambiance qui se fait immédiatement ressentir. le pittoresque de la vie sur le bateau où le temps d'une soirée la population vient oublier le quotidien pour y danser, boire, se battre occupe une grande place dans ce roman, et pourrait presque faire de ce bâtiment un personnage à lui tout seul.

Tim Gautreaux signe un roman attachant, et dépaysant avec lequel on ne s'ennuie pas un instant. On en redemande.

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Troumal. Arkansas. Une famille est massacrée à l'exception d'un nourrisson qui a eu le temps d'être balancé par son père dans le poêle à bois (éteint) avant que des hommes canardent parents et enfants. le décor est planté.

Le Mississipi n'est qu'à quelques encablures. C'est d'ailleurs grâce à ce fleuve que Sam, une fois devenu adulte va pouvoir vivre. Marié, il vit chichement de son boulot de surveillant dans un grand magasin de la Nouvelle Orléans. N'ayant pu empêcher l'enlèvement d'une fillette dans cette enseigne, le voilà licencié ; or les boulots ne sont pas légion dans le coin. En revanche, la pauvreté intellectuelle, la misère, le racisme le sont. Sam embarque donc sur l'Ambassador, rafiot rafistolé qui propose des croisières musicales le long du Mississipi. Il est chargé de surveiller les clients, de récupérer coupe-choux, armes à feu et autres joyeusetés au moment de l'abordage. Mais Sam s'est aussi donné deux missions : retrouver la fillette disparue pour la rendre à ses parents et mettre la main sur les sauvages qui ont abattu sa famille.

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J'ai bien aimé ce roman où l'on vogue tranquillement sur le Mississipi en suivant Sam sans cesse en quête et l'atmosphère des bayous, même si elle est inhospitalière, était plaisante à parcourir. A un moment du livre la découverte de ce que l'on attend est intenable ; j'étais très pressée d'arriver au bout du livre or je n'en étais qu'à la moitié. Je mettrai un bémol sur un passage du roman que je n'ai pas trouvé très crédible.
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C'est une évidence, le personnage principal est un magnifique bateau à aubes sillonnant le Mississippi, l'Ambassador.
L'intrigue y est secondaire et pas très palpitante et les personnages principaux ne sont guère crédibles. L'auteur est passionné par les bateaux, c'est une certitude et le reste ne sert que de faire valoir. J'avais hâte de terminer ce roman.
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