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EAN : 9781561635818
80 pages
NBM Publishing (08/05/2010)
4/5   1 notes
Résumé :
Nights of terror! A city awash in blood! New Orleans right after the First World War. The party returns to the Big Easy but someone looks to spoil it. Grocers are being murdered in the dead of night by someone grabbing their axe and hacking them right in their own cushy beds! The pattern for each murder is the same: a piece of the door is removed for entry, the axe is borrowed on the property, and the assailant aims straight for the head! Why? How could he fit throu... >Voir plus
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Ce tome est le douzième dans la série des meurtres victoriens, puis du vingtième siècle, relates par Rick Geary (scénario et dessins en noir & blanc). Il se situe entre Famous Players (mysterious death Of William Desmond Taylor) et The lives of Sacco & Vanzetti.

Ce tome commence par une carte très schématique situant les différents meurtres dans les quartiers de la Nouvelle Orléans. Puis suivent 6 parties. (1) The crescent city 1918 - En 10 pages, Geary évoque l'histoire de New Orleans de 1717 à 1918, ainsi que les criminels les plus marquants de cette cité (mais pas des meurtriers). (2) Blood everywhere ! - 23 mai 1918, premier meurtre à la hache d'un couple d'épiciers italiens. 06 juin 1918, nouveau meurtre dans des circonstances similaires : avec une hache, effraction par un bas de porte découpée avec un ciseau à bois. Suivent encore 3 autres meurtres similaires. (3) A city in terror - La vente d'armes augmente fortement alors que les habitants de la Nouvelle Orléans craignent des récidives. (4) Jazz it ! - Un nouveau meurtre le 09 mars 1919, et l'homme à la hache envoie une lettre à un quotidien indiquant la date de son prochain meurtre, sauf si la population se soumet à une exigence déconcertante. (5) The final outrage - La justice condamne 2 suspects, et les meurtres recommencent. (6) Who was it ? - En 1920, 2 incidents supplémentaires surviennent qui sont directement liés aux meurtres.

Ce tome commence avec une évocation irrésistible des éléments qui font la particularité de la Nouvelle Orléans, encore aujourd'hui : sa situation géographique près des marais, sa fondation par la France, le départ des français et l'arrivée des espagnols, le retour des français pour un bref laps de temps, les acadiens et les cajuns, sans oublier la naissance du vaudou. Comme à son habitude, Geary écrit un texte qui porte toute la narration, les images ne servant qu'à montrer un instantané, avec un écoulement de grand laps de temps entre chacune d'entre elle. Par exemple, une image montre une vague carte indiquant approximativement l'emplacement des armées française et anglaise lors de la bataille du 08 janvier 1815, la suivante montre des bateaux mus par roue à aube. Il passe avec aisance d'une représentation d'un couple acadien sur une barque à fond plat (dans le mode image d'Épinal), à un défilé de carnaval à l'occasion de Mardi Gras avec des sourires démesurés flirtant avec la débauche. En fonction des images, le lecteur passe de la sensation de lire de brèves évocations historiques à celle de voir une évocation où l'ironie l'emporte sur le stéréotype (Ah ! cette jolie dame esseulée sur son balcon en fer forgé).

Puis l'évocation des meurtres commence pour de bon. Cela démarre avec une illustration pleine page représentant une vue extérieure de l'épicerie de Joseph et Catherine Maggio. Il dessine avec application des traits parallèles pour figurer les planches de la construction en bois, mais sans aller jusqu'à figurer les noeuds dans le bois, ou les extrémités de chaque planche, encore moins l'aspect du vernis ou de la peinture. Cela donne illustration qui mélange une forme de réalisme descriptif, avec une forme de candeur presque naïve. de la même manière les visages des époux insérés en médaillon évoquent une photographie du temps jadis dont la personnalité des individus a été effacée par le temps.

Étonnamment cette approche graphique prenant un peu de recul avec le réalisme ne diminue en rien l'horreur visuelle des crimes. Pourtant Geary ne se complaît pas dans le gore ou le menu détail des plaies causées par les coups de hache. Il se limite à figurer le sang qui coule par de grosses tâches noires, totalement incongrues sur les draps ou les visages, et d'autant plus atroces de par leur présence déplacée. Comme à son habitude, il consacre rarement 2 cases successives à décrire 2 moments de la même action. Par contre, à plusieurs reprises, 3 ou 4 cases sont consacrées à une unique scène, avec soit un changement radicale de point de vue, soit un écoulement de temps significatif. Cela n'enlève rien à l'efficacité de ses descriptions qui permettent immédiatement de saisir un détail supplémentaire, ou de comprendre un élément qui aurait occupé trop de place s'il avait été écrit (par exemple le découpage d'un panneau de porte au ciseau à bois). À plusieurs reprises, il réalise une image qui cristallise le fait évoqué par le texte avec une pointe de dérision, par exemple lorsqu'il illustre l'augmentation de la vente d'armes par des mains se tendant avidement vers des pistolets et des fusils.

La lecture de ce tome laisse une impression étrange, liée à la paucité des faits avérés et établis. Il n'est pas possible à la lecture de savoir pour quelle raison exactement Rick Geary a choisi cette série de crimes plutôt qu'une autre. Au fil des pages il met en exergue le caractère irrationnel des actions du meurtrier en série, les similitudes existant avec ceux commis par Jack l'éventreur (jusqu'au courrier adressé au journal indiquant un émetteur écrivant des enfers). Il met en avant le modus operandi particulier du tueur avec ses particularités qui ne font pas sens, qui ne trouvent pas d'explication (comment fait-il pour savoir à chaque fois où le propriétaire des lieux range sa hache ?). L'évocation savoureuse de la fondation de la Nouvelle Orléans ne semble pas apporter quelque chose au reste de la narration. La description de la société de l'époque se limite à évoquer la place des immigrés italiens, mais sans rien montrer du reste de cet environnement (à part une brève évocation du jazz). À ce titre ce tome est moins réussi que les précédents dans la mesure où Geary ne dresse pas un portrait de cette société au travers de cette séries de meurtres brutaux. Par contre, il termine sur un chapitre rappelant à nouveau que dans la réalité les histoires de meurtre ne se terminent pas avec une fin bien nette apaisant les esprits et fournissant les réponses à toutes les questions.

Rick Geary évoque une série de meurtres vraisemblablement perpétrés par un seul et même individu au début du vingtième siècle à la Nouvelle Orléans. Alors que le début promet une plongée pénétrante dans la société de l'époque, Geary n'arrive pas à faire ressortir ses spécificités. Par contre, il réussit comme à son habitude une évocation très vivante de cette série meurtres à la hache.
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