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Enaiat a dix ou onze, il ne sait pas exactement. Il est de l'ethnie Hazara en Afghanistan, il est haï par les talibans et les Pachtounes. Pour le sauver, sa mère le laisse au Pakistan, de l'autre côté de la frontière. Commence alors pour lui un long périple passant par l'Iran, la Turquie, la Grèce... pour trouver enfin un travail et la tranquillité.
J'ai été touchée par cette histoire. Enaiat nous raconte sa vie sous forme de discussion avec l'auteur Fabio Geda, il parle de la difficulté de cohabitation entre les différentes ethnies et religions, des moyens de vivre et manger, de la fuite, du danger mais aussi de ces trafiquants d'hommes qui n'hésitent pas à les faire traverser des grandes distances dans des conditions pitoyables. J'ai été choquée par les descriptions... mais il y a aussi de la bonté dans ce monde et au bout de 5 ans, Enaiat trouve enfin sa destination et la tranquillité. La dernière page m'a tiré quelques larmes... Vraiment contente d'avoir lu ce livre !
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L'auteur en titre s'appelle Fabio Geda, mais ce n'est pas lui qui écrit, c'est un petit afghan, « pas plus haut qu'une chèvre » qui raconte ses aventures à la première personne. Fabio Geda intervient pour poser des questions, éclaircir certains détails, et connaitre mieux l'enfant qui a vécu tant de tribulations. Aux alentours de 10 ans, il est abandonné par sa mère qui veut pour lui un avenir en dehors de l'Afghanistan occupé par les talibans, qui ont fermé l'école du village, tué l'instituteur et font régner la terreur (par exemple, ils lui reprochent de ne pas se laisser pousser la barbe, or il a » environ » 10 ans !
De plus, il appartient à une ethnie minoritaire et rejetée par les autres afghans. Enaiat ne perd pas son temps à déplorer son sort, il essaie de survire et nous raconte simplement son principal objectif : travailler. Il vide les égouts, même sans être payé, décide de quitter le Pakistan, où il en a marre d'être arrêté par la police, qui lui demande son passeport, et, comme il n'en a pas, son argent. Il en a marre d'être maltraité, de risquer sa vie. Il part pour l'Iran grâce à un trafiquant, qui lui promet un travail pour payer son voyage. Il passe ainsi de pays en pays, Iran, Turquie, Grèce, Italie, traverse de longs chemins dans la montagne, est obligé de s'entasser dans le double fonds d'un camion, avec 2 bouteilles, l'une d'eau, l'autre pour le pipi, pendant des jours et des jours, avec les maux qui s'ensuivent. Puis il risque encore sa vie en canot pneumatique crevé entre la Turquie et la Grèce. Sa volonté de rejoindre l'Occident est basé sur le traitement réservé aux afghans en Iran, avec la terreur de terminer en camp de concentration Félisia ou Sang Safid, ou même d'être enrôlé de force dans les troupes iraniennes volant au secours de Baschar El-Assad. Il dort dans des parcs, travaille comme il peut, se fait racketter, et continue son périple, toujours poursuivi par les différentes polices, aidé par les trafiquants, et par diverses personnes dont il dit qu'elles sont « n'importe qui ». Pas de sentiment donc, pas d'attaches inutiles, ce petit abandonné veut seulement survivre, pas s'attacher. Et quand enfin en Italie il trouve un endroit où il se sent bien, il apprend l'italien, trouve une famille d'accueil, demande l'asile politique et l'obtient.
Ce récit poignant est d'autant plus réussi que le ton est juste, que c'est bien un enfant qui parle, car il ne sait pas encore ce qui est juste ou non, ce qui devrait être dénoncé, ce qui nous émeut, nous les adultes. Son ami Soufi part pendant la nuit sans prévenir, comme sa mère, et il conclut que « dormir c'est une erreur ». Il évoque donc cette absence d'un ami, ses fièvres, sa blessure au pied, ses marches sans fin dans la neige, la perte de sa force de parler, le sentiment de cesser d'exister, les différents maux qu'il doit endurer et la peur constante. Et pourtant ce récit nous laisse admiratifs de cette force de vie, de cette énergie volontaire, et donc, optimistes paradoxalement quant au sort des immigrés dont on connait le calvaire.
Il n'y a pas de crocodiles en Mer Egée, il y a pire.

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je viens de terminer ce livre et je suis "sous le choc"
il est à lire absolument - c'est une leçon de courage et de dignité incroyable -
c'est un témoignage bouleversant et à la fois plein d'espoir
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Il est rare que l'on dise d'un livre qu'il est trop court, pourtant c'est ici le cas. du haut de ses 170 pages, ce récit raconte beaucoup : cinq ou six ans de la vie d'un enfant qui devient homme en traversant six pays, immigré clandestin qui espère toujours que plus loin sera mieux. Fabio Geda a fait tout le travail de la mise en forme de ce récit vrai, lui donnant la poésie d'un langage d'ailleurs (les enfants ne sont pas plus grands que les chèvres, et non hauts comme trois pommes) et toute la naïveté d'un regard d'enfant (qui d'ailleurs évolue au fur et à mesure qu'Enaiatollah prend de l'âge). Mais hélas, tout n'est qu'effleuré, une expulsion est vite remplacée par un voyage clandestin en bus, une traversée des montagnes par celle de la mer Egée).
Je suis ressortie de ce livre avec un sentiment de faim non rassasiée et la confirmation que l'immigration clandestine est une impossible aventure dans laquelle seuls les plus désespérés ou les plus inconscients se lancent.
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Il s'agit de l'histoire vraie d'un jeune clandestin Afghan, Hazara plus exactement, une ethnie chassée par les talibans.
Ce dialogue entre Enaiatollah (le jeune) et Fabio Geda nous emmène au coeur du Moyen-Orient, dans un monde qu'on a dû mal à imaginer à la même époque que la notre.
On a beau se documenter, être attentif, c'est toujours inimaginable et intolérable de réaliser la persécution gratuite.
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Dans la mer il y a des crocodiles, est un livre écrit par Fabio Geda et raconté par Enaiatollah Akbari.

Eh oui car il n'est pas question ici de fiction, mais d'une histoire vrai. C'est donc celle d'Enaiatollah Akbari, qui à 10 ou 11 ans quitte l'Afghanistan avec sa mère. Cette dernière le laissera continuer à lui seul, car elle juge alors qu'il aura plus de chance pour réussir. Enaiatollah, à 11 ans commence alors à travailler au Pakistan pour des petits salaires, il a à peine de quoi manger, dort dehors et passe sa vie avec d'autre gamin comme lui. Au bout d'un moment il décide de partir, et il passe par l'Iran. Arrivé là bas il travailleras au noirs sur diverse chantier. Il arrive en Turquie ou il recommence à travailler. Puis il traverse la méditerranée sur un zodique tout pourri, surcharger de personne voulant arrivé en Europe. Arrivé en Grèce il doit fuir la police et les militaires, qui cherchent les migrants clandestin. Heureusement il sera aider par les gens, il pourra prendre le ferri et arriver enfin en Italie, le but de son voyage. Et où lui sera accepter son asile politique alors qu'il à 18 ans.

Est-il vraiment de faire un commentaire à ce récit extraordinaire ? Est-il vraiment utile d'expliquer que ces gens qui fuit la misère, les violences, qui n'ont plus rien, et que le peu qu'ils ont ils le perdent pour entamer de telle voyage, ne devrait aujourd'hui être accueilli comme on les accueilles. On traite ces gens comme des moins que rien, comme des bêtes. C'est exactement ça comme des bête.
Alors messieurs, mesdames prenait en de la graine, ces gens ne sont pas la pour vous piller, vous violer, ou vous voler, non ils sont là car ils n'ont pas eu le choix. Alors arrêter d'avoir peur, ouvrez-vous à l'autre, et faites preuve d'un peu d'humanité.
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A l'heure où de nombreux réfugiés franchissent les frontières, ce témoignage apporte sa gravité et sa fraîcheur, une prise de conscience, une ouverture.
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L'histoire d'un jeune afghan, que sa mère lance sur les chemins d'émigration vers 10 ans et qui finit après des chemins bien compliqués à arriver en Italie.
Un livre très intéressant sur les chemins de migrations, sur un itinéraire particulier. Malheureusement une écriture pas toujours agréable à lire.
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Le récit tendre et poétique d'une enfance peu ordinaire. Une véritable réussite!
{...] Pour protéger son fils, la mère d'Enaiat lui fait traverser la frontière et l'abandonne au Pakistan dans l'espoir de lui sauver la vie. Sous la plume alerte et drôle de Fabio Geda, le quotidien du jeune garçon prend des allures de road-movie tragi-comique. Car les jeunes Hazaras semblent dotés d'un solide amour de la vie et d'un sens de la débrouillardise hors du commun qui force l'admiration.
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Si Enaiat ne cache ni la peur qu'il a ressentie tout au long de ces années, ni la brutalité à laquelle il a été confrontée, il insiste pour retenir de son incroyable épopée l'entraide entre les migrants, les liens d'amitié indéfectibles, et tous les moments de partage, de tendresse et de bonheur. Et malgré les difficultés rencontrées par Enaiat, on retient surtout le courage de ces jeunes enfants, leur optimisme forcené et la rage de vivre qui les porte au-delà des mers et des montagnes.
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Un récit plein de grâce et de poésie, ou alternent le récit des aventures d'Enaiat et ses échanges avec Fabio Geda lors de l'écriture du livre. Outre la puissance et la beauté de l'histoire, on retient de ce récit l'écriture fine et précise, de toute beauté, qui confère au livre sa saveur si singulière.
Lien : http://litteratureetchocolat..
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Enaiatollah Akbari nous raconte 5 ans de sa vie, 5 années de voyage, de peur, de souffrances mais aussi d'amitié et finalement le soulagement de l'arrivée, le début d'une nouvelle vie.

Le récit d'Enaiat est entrecoupé de petits dialogues entre lui et Fabio Geda où l'on sent la confiance qui s'est instaurée entre eux.
Fabio Geda n'a pas cherché à romancer le récit d'Enaiat. Il le raconte brut, avec ses mots, et respecte ses choix notamment lorsqu'Enaiat ne souhaite pas s'attarder sur des descriptions car pour lui "les faits sont importants. L'histoire est importante. Ce qui change ta vie, c'est ce qui t'arrive, pas les lieux ni les gens".

Ce livre ne peut pas laisser indifférent. le courage et l'envie de vivre de ce petit garçon, malgré l'abandon et les dangers, forcent au respect.
"Il faut toujours avoir un désir devant soi, comme une carotte devant un âne, parce que c'est en essayant de satisfaire ses désirs qu'on trouve la force de se relever, il faut toujours avoir un rêve au-dessus de la tête, quel qu'il soit, alors, la vie vaudra la peine d'être vécue."

Un beau témoignage.
Lien : http://lebacalivres.blogspot..
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