Il était une fois rien du tout.
Du moins, j'ai toujours cru que ma présence sur cette terre n'avait aucune importance, que j'allais passer puis repartir , sans laisser de traces, sans avoir envie d'en laisser, quoi qu'il advienne. J'ai toujours su que je n'étais rien, et que rien je resterais parce que ma vie avait toujours été ainsi faite ;
D'un pas lourd, je retourne à l'endroit où j'ai fait basculer son corps. Je reste rigide, immuable statue de pierre. Je ne comprends pas.
Une larme s'arrache de mon visage, et part se noyer, plus bas, dans la Vltava
Dans ma tête, venue de nulle part, apparaît l'image d'un orchestre composé de violons et d'une clarinette. J'entends les notes de leur musique pour la première fois de ma vie ; elle sont mélancoliques et donnent un ton de valse triste.
La vie est parfois comparable à un jeu d'escarpolette. Un moment on est en haut, un autre en bas et on n'est rien, mais on s'obstine à vouloir monter plus haut, quitte à tomber...
Le [jardin] le plus éloigné de la maison était aussi le plus grand parce qu'il hébergeait une longue mare où coassaient des grenouilles. Cela lui rappelait son enfance et cet ami avec qui il partait dans les champs marécageux pour attraper de jeunes batraciens.
Il était une fois rien du tout.
J'étais en bas, là où je n'aurais pas du être, sur le palier d'une vieille maison, dans une ruelle pavée de la Ville Basse, sans nom.
Elle aimait en particulier, dans sa chambre, le semainier sur lequel reposait une belle lanterne magique du dix-neuvième siècle.
Tu la contemples de l'intérieur, cette coquille vide, et soudain tu sais qu'il s'agit de ton reflet.
En 1888, j'étais renommé et dans les journaux spécialisés, les critiques parlaient abondamment de Monsieur Ambrose, cet acteur gracieux au jeu varié et "si parfait".