Et ma mère a déposé la plus fine des poussières sur tous les meubles de ma vie. Partout. Je n'arrive pas à m'en débarrasser. J'avais toujours été celle qui n'avait ni besoins ni désirs à exprimer, mais maintenant, je suis vaincue.
« L’existence d’Elayn avait toujours été ancrée avec précision dans le présent. Je n’avais jamais été curieuse de connaître son passé. Quel enfant l’est? Connaît-on vraiment nos parents, en tant qu’individus? Ne les connaît-on pas davantage en tant que mères et pères? La richesse de leur autre vie sans nous. Peut-être préfère-t-on ne pas trop bien les connaître, car la vérité serait trop douloureuse à supporter. Découvrir qu’ils avaient des existences, des désirs, des impulsions qui nous étaient inconnus. Que nous n’étions pas, peut-être, le centre de leur monde. En fait. »
Connaît-on vraiment nos parents, en tant qu'individus ? Ne les connait-on pas davantage en tant que mères et pères ?
Pour moi, "la maison est un port où amarrer ". Un sanctuaire de tranquillité dont on a besoin dans le grand galop de la vie. Un endroit qui dénoue vos nerfs quand vous en passez le seuil, qui vous offre un espace où vous pouvez vous détendre et vous retrouver. Aujourd'hui, tandis que je me fêle de toutes parts, cette maison est ma tanière.
Parce qu'au sein d'une famille, ces monstrueux silences provoquent sans doute les failles les plus cruelles qui soient. Ils peuvent saborder l'esprit, engendrer une confusion destructirice, créer un poids que l'autre portera toute sa vie. On ne peut pas être blessé par quelqu'un à qui on ne tient pas.
L'addiction n'est pas une libération, mais une prison. Elle génère le dégoût de soi-même. Son principe : de courtes périodes de soulagement suivies de longues périodes de désespoir. La haine de soi et le secret en sont deux ingrédients fidèles.
C'est l'amour qui nous survivra. Et c'est la seule chose à laquelle il nous faut nous raccrocher. Pour permettre à ceux qui restent de tourner la page, de panser leurs plaies. Nous devons nous concentrer sur l'amour et non sur ces moments perdus à discutailler et à grogner, non sur ces attaques, ces renfermements sur soi et cette cruauté de l'indifférence.
L'anonymat d'un exil est grisant et libérateur parce que, loin de chez vous, vous pouvez trouvez votre vrai moi. p.118
Parfois, la famille n'est pas un cadeau, mais une épreuve d'endurance. Et parfois, pour tenir le coup, il vous faut prendre vos distances. Voilà pourquoi j'ai passé tant d'années de ma vie d'adulte loin de ma famille. La plupart du temps, je n'arrivais pas à supporter ma mère. Pourtant, je suis rentrée à la maison cinq ans avant sa mort. Pour suture les plaies. Faire en sorte que ça fonctionne. Prouver que c' était possible. Je deviendrais folle aujourd'hui, si je ne l'avais pas fait.
L'écriture est, a toujours été, la réponse à une profonde perplexité. Une exhumation de la vérité.
L'écriture est la réponse à une blessure du cœur. Et un stylo, une pommade miraculeuse.