J'étais un peu pressée de commencer ce second tome, pour y retrouver notamment Sigarni et pour savoir quelle direction allait prendre la guerre contre les Outlanders. D'abord déçue de constater que les événements de ce tome se déroulaient quarante années après et dans un monde parallèle, avec une Sigarni peu présente, j'ai finalement assez vite accroché et trouvé autant de plaisir qu'avec ma lecture précédente.
L'histoire se déroule également dans les Highlands, mais dans un autre monde, ou plutôt dans une autre réalité. Cette fois-ci, nous y suivons Caswallon, homme de clan farlain, qui avait déjà été évoqué dans le premier tome, puisqu'il a sauvé Sigarni par deux fois quand elle était enfant. Cela a pu être possible grâce aux portails contrôlés par les druides dans les différents mondes. Dans celui de Caswallon, les clans highlanders sont menacés par l'invasion des Aenirs, supérieurs en nombre et en force. Caswallon, alors simple homme de clan quelque peu rejeté par les siens, va se retrouver à la tête des Highlanders, tous clans confondus, ce qui n'est pas une mince affaire quand on considère les rivalités et les rancoeurs entre les clans. C'est pourtant le seul moyen d'espérer vaincre les Aenirs. Parallèlement, Caswallon, grâce aux portails, se doit aussi de trouver Sigarni au moment opportun et lui demander son aide.
J'ai exactement la même chose à reprocher que pour le premier tome, à savoir un certain manque d'explications sur certains éléments, pas de l'intrigue principale mais plutôt sur les "à-côtés", comme les quarante années de règne et de guerres de Sigarni par exemple, la relation entre Sigarni et Caswallon qu'on sait ambiguë mais nullement développée, ou encore le passé et les actions de Taliesen qui ne sont pas toujours clairs.
L'auteur joue également avec le temps et l'espace, ce qui est parfois assez perturbant et demande un minimum de concentration si l'on ne veut pas s'y perdre. On est projeté d'un monde à un autre, entre passé, présent ou futur, mais où le passé de l'un est en fait le futur de l'autre, ou inversement. Ce n'est pas toujours évident, pas facile à admettre non plus.
En revanche, au niveau de l'intrigue et de l'action, il n'y a rien à redire. On est propulsé dans une aventure pleine de rebondissements, avec des personnages hauts en couleur, des combats et des affrontements épiques. Nullement, on a le temps de s'ennuyer. Il y règne une atmosphère de plus en plus tendue au fur et à mesure qu'on approche de la fin. La bataille finale est spectaculaire, dépeinte de telle manière qu'on a l'impression d'y être. Chacun des nombreux personnages y a son rôle à jouer, j'ai apprécié que l'auteur prenne le temps de s'arrêter sur chacun d'entre eux alors que nous sommes au coeur même de l'action. Et c'est ainsi qu'on finit par aborder l'épilogue totalement essoufflé, pour avoir lu de plus en plus vite.
Malgré quelques bémols, je peux donc dire avoir passé un très bon moment grâce à ce diptyque.
David Gemmel nous plonge dans une fantasy médiévale très atypique, dans laquelle le temps et l'espace se mêlent à la magie et à la sorcellerie. C'est plein d'action, de combats et d'affrontements. C'est souvent violent et un peu sanglant, mais sans jamais tomber dans le gore. On a donc droit à notre lot de massacres, de vengeance, de démons ou de bêtes sanguinaires. Mais il y est aussi question d'honneur et de fidélité, d'amour, d'amitié et de famille.