- ... Nous devons être à l'aise ensemble, et davantage: nous devons devenir des amis.
- Pourquoi ça ? s'enquit Rek.
- Parce que nous sommes sur le point de partager quelque chose qui ne survient qu'une fois dans la vie d'un homme, lui répondit Serbitar, nous allons mourir.
- Tu n'a pas intérêt à gâcher ce lapin. En temps normal je n'aime pas tuer ces créatures. Mais si c'est pour les manger, au moins ça a un sens.
- Je me demande ce que penserait le lapin de ton raisonnement, répondit Rek.
- ça pense, un lapin ? demanda Virae.
-Comment se fait-il que vous soyez dans une forme aussi insolente ?
-C'est vous le docteur. À vous de me le dire.
-Parce que vous n'êtes pas humain ! On vous a taillé dans de la pierre, par une nuit d'hiver, et c'est un démon qui vous a donné vie.
Un homme qui a la tête dans les nuages ne peut pas voir le scorpion à ses pieds. Un homme qui regarde ses pieds ne peut pas voir le dragon dans le ciel
- Ah, Breg, mais qu'est-ce qu'on fout ici ?
- On se bat pour notre pays. Il n'y a pas de quoi rire, Gil.
- Je ne riais pas de toi, mentit-il. Je riais parce que toute cette affaire est complètement stupide. Nous devons affronter la plus grande armée du monde, et on me donne un casque trop grand, et à toi un casque trop petit, et on nous dit qu'on ne peut pas se les échanger. Ça fait beaucoup. Franchement. Deux fermiers sur un mur qui trébuchent sur leurs épées.
Rek était saoul. Pas assez pour que ça lui cause des problèmes mais assez pour qu'il ne s'en pose plus.
Plus tôt dans la soirée, Vintar avait récité de la poésie, de sa voix douce et mélodieuse. Ses mots étaient très évocateurs.
- Ce sont ses propres oeuvres, souffla Serbitar à Virae, mais il refuse d'en assumer la paternité. Je ne sais pas pourquoi. C'est un bon poète.
- Elles sont tellement triste, dit-elle.
- Toute beauté est triste, répliqua l'albinos, car elle fane.
La vérité est une drôle de petite bête mon garçon. Elle n’est jamais la même en fonction de la personne.
Tout ce qui vit doit mourir un jour, déclara Vintar. Il n'y a que l'homme, semble-t-il, qui soit conscient toute sa vie de sa mort à venir. Et pourtant, il y a d'autres choses dans la vie que l'attente de la mort. Pour que la vie ait un sens, il faut avoir un but. Un homme doit transmettre quelque chose, sinon, il ne sert à rien. Pour la plupart des hommes, ce but tourne autour du mariage et des enfants qui formeront sa progéniture. Pour d'autres, c'est un idéal - un rêve, si vous voulez.
La vérité est une drôle de petite bête mon garçon. Elle n’est jamais la même en fonction de la personne.