Mémoria

Je ne mentais pas
Peu importe que tu mentes ou pas. Le mensonge et l’apanage de la liberté de penser, après tout.

tu es un parasite, alors fait-il
Un parasite ?
Comme un virus, qui s’introduit dans une cellule, et la transforme de l’intérieur pour qu’elle fasse ce qu’il veut.
Il y a un peu de ça. Sauf que moi, je ne tue pas mon hôte quand j’en ai fini avec lui. Je lui rends son identité, moins quelques souvenirs

Et puis à quoi bon chercher ? En optant pour l’immortalité, j’avais choisi de ne plus vivre comme un homme. Était-ce cela, le sens de mon cauchemar : le rappel douloureux du destin auquel j’avais délibérément renoncé

Les enfants m'avaient toujours mis mal à l'aise. Ce n'était pas tant à cause de leur soi-disant clairvoyance, que du fait que je ne gardais aucun souvenir de ma propre jeunesse. (p.155)

Risque de spoil.



J'ignorais si j'avais déjà quitté ce monde auparavant, ou si c'était la première fois. Aucun souvenir ne s'éveillait en moi, sur ce point comme sur tous les autres. Ma mémoire était vierge.
Pas tout à fait. Une phrase venait de surgir au sein de ce néant. Comme un vieux dicton.
Un individu est un processus qui ne cesse de devenir ce qu'il est.
Je souris. C'était un bon début.

Je crois que la plupart des gens se satisfont de ce que leur offre le destin. Ces gens sont ordinairement vertueux, ainsi que nous l’enseigne le renkuni. Mais il y en a que l’ordinaire étouffe. Ce peut être une bénédiction, ou une malédiction.

Par tradition, on maintenait la flore importée dans les limites de ces patios afin de ne pas contaminer la nature… du moins en théorie. L’expérience prouvait qu’aucune biosphère au sein de laquelle s’était installée l’humanité n’était restée inviolée.

Au fond, Dunam ne se distinguait guère des empereurs d’antan, des gourous, des chefs révolutionnaires ou des capitaines d’industrie : il combinait cruauté, indifférence, complexe de supériorité, paranoïa… et une chance de tous les diables.

Je lui administrai un calmant .Je le faisais toujours pour ne pas investir un corps saturé d'hormones et de stress.

Un individu est un processus qui ne cesse de devenir ce qu'il est.