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Citations sur Ceux de 14 (111)

Je les ai trop regardés vivre. Je sais que celui-ci est un lâche, et celui-ci une brute, et celui-ci un ivrogne. Je sais que le soir de Sommaisne, Douce a volé une gorgée d'eau à son ami agonisant; que Faou a giflé une vieille femme parce qu'elle lui refusait des oeufs; que Chaffard, sur le champ de bataille d'Arrancy, a brisé à coups de crosse le crâne d'un blessé allemand... Je les ai trop regardé les lueurs troubles de leurs yeux, les tares de leurs visages, tous leurs gestes de pauvres hommes. Je les ai regardé faire la guerre, et j'ai cru que je l'es voyais , peut-être que je les connaissais.
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Tais-toi, écoute : ils seront les morts du début, ceux de 14. Il y en aura tellement d'autres ! Et sur ces entassements de morts, on ne verra que les derniers tombés, pas les squelettes qui seront dessous... Qui sait même ? Puisque la guerre décidément, s'accroche au monde comme un chancre, qui sait si ne viendra un temps où le monde aura pris l'habitude de vivre avec cette saleté sur lui ?
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Quand même. mon lieutenant, c'est pas normal, la vie qu'on a : être obligés d'attendre la nuit pour pisser d'bout !
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Et des larmes me viennent aux yeux, simplement parce qu'un de mes hommes, à mi-voix et comme à lui-même, redit les mots qu'il a dit tout à l'heure :" faut pas qu'on s'plaigne. Y a des bons moments."
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p118. Alors, on éprouve l'impression d'être dédaigné, de n'obtenir nulle récompense pour le sacrifice consenti; on se dit : "Qu'est-ce que nous sommes ? Des Français à qui leur pays a demandé de le défendre, ou simplement des brutes de combat ?"
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Nous marchons, chassés en avant par une poussée inouïe dont j'éprouve seulement alors la sensation nette. Nous sommes courageux et nous voulons bien faire ; mais où sont nos canons qui feraient taire ceux-là ? Nous sommes bousculés, nous cédons. Et tout doucement une impression naît en moi, s'affirmant jusqu'à m'accabler : je nous sens petits en face de cette force. »
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Mais dans le temps où je m'endors aussi, un frémissement qui court dans les hautes feuilles me fait blottir ma tête sous un coin de ma couverture, dans un geste d'instinctive défense contre l'ennemi dont nul obstacle n'arrête le glissement perfide, et dont ce frais bruissement frissonnant sur les cimes annonce la venue redoutée : la pluie.
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Et ma guerre est finie. Je les ai tous quittés, ceux qui sont morts près de moi, ceux que j'ai laissés dans le layon de la forêt, aventurés au péril de mort. (...)
Ils m'ont écrit, et ils m'ont souhaité bon courage. Qu'ai-je besoin de courage, à présent ? (...)
Et vous me dites : "Ne pensez plus à nous..." Oh ! mes amis, est-ce possible ? Il y avait moi parmi vous ; et maintenant, il n'y a plus que vous. Que serais-je sans vous ? Mon bonheur même, sans vous, que serait-il ? (...)
On vous a tués, et c'est le plus grand des crimes. Vous avez donné votre vie, et vous êtes les plus malheureux. Je ne sais que cela, les gestes que nous avons faits, notre souffrance et notre gaieté, les mots que nous disions, les visages que nous avions parmi les autres visages, et votre mort.
Vous n'êtes guère plus d'une centaine, et votre foule m'apparaît effrayante, trop lourde, trop serrée pour moi seul. Combien de vos gestes passés aurai-je perdus, chaque demain, et de vos paroles vivantes, et de tout ce qui était vous ? Il ne me reste plus que moi, et l'image de vous que vous m'avez donnée.
Presque rien : trois sourires sur une toute petite photo, un vivant entre deux morts, la main posée sur leur épaule. Ils clignent des yeux, tous les trois, à cause du soleil printanier. Mais du soleil, sur la petite photo grise, que reste-t-il ?
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J'ai beau avoir des piloches fantaises faut pas m'en promettre quand on m'invite à dîner.
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Et lorqu'une fois on s'est battus, des mouvements recommencent, des marches errantes, avance, recul, des haltes, des formations qu'on cherche à s'expliquer, et que généralement on ne s'explique pas. Alors on éprouve l'impression d'être dédaignés, de n'obtenir nulle gratitude pour le sacrifice consenti ; on se dit : " Qu'est-ce que nous sommes ? Des français à qui leur pays a demandé de le défendre, ou simplement des brutes de combat ?"
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