Julie, jeune adolescente d'une dizaine d'années, est kidnappée dans sa chambre en pleine nuit par un inconnue, sous les yeux de sa petite soeur Jane, cachée dans la penderie. Pendant huit ans, l'affaire demeure un mystère : aucune trace de
Julie et de l'homme au couteau qui l'a enlevée. Sa mère,
Anna et son père Tom, survivent pendant tout ce temps comme ils le peuvent, entamant toutes les démarches et cherchant le moindre indice qui pourrait les mener à leur fille. Puis un jour,
Julie revient. Agarde, amaigrie, mais belle et bien vivante. Après la joie des retrouvailles et le soulagement de reformer enfin une famille, les doutes s'accumulent. L'attitude de
Julie est étrange.
Anna s'interroge. Et si ce n'était pas SA fille qui était revenue ?
La quatrième de couverture avait tout pour me plaire. J'imaginais un huis clos oppressant dans un environnement meurtri par un drame familial où la victime n'est peut-être pas si innocente. J'ai très vite déchanté : D'abord, les personnages inutiles s'accumulent au fil du recit (il est incroyable de constater que la deuxième soeur, Jane, dont je pensais qu'elle allait avoir un rôle prépondérant dans l'histoire, ne sert pratiquement à rien), les aller-retour entre passé et présent, loin de nous donner des indices, ajoutent à la confusion d'une intrigue pourtant très prometteuse (la technique des ruptures temporelles sont efficaces, mais à condition de ne pas trop en abuser).
De plus, l'histoire est truffée d'éléments peu réalistes, à la fois dans l'enquête sur la disparition de
Julie (il est tout de même difficile à croire que les policiers soient aussi incompétents) mais également dans les réactions incroyablement molles et passives de la famille (la palme revenant au père, Tom, au charisme de bernard-l'hermite).
L'auteur a voulu brouiller les pistes en jouant sur les différentes existences de
Julie, mais semble s'être perdue elle-même dans sa propre histoire, trouvant péniblement une sortie de secours dans un rebondissement qui n'en est pas un.
Vous l'aurez compris, j'ai été particulièrement déçu par ce thriller, dont j'ai trouvé la lecture particulièrement poussive, le style fluide de
Amy Gentry atténuant légèrement la digestion pénible de ces 345 interminables pages.