Marie Geppert débute le « roman de la vie de
Franz Liszt », célèbre virtuose pianistique prodige né en 1811 et compositeur d'oeuvres intemporelles, par une scène théâtrale : Liszt se morfond auprès de Dieu dans une église à la suite d'un événement qui le marquera à vie : le père de celle qu'il aime refuse catégoriquement que sa fille épouse un artiste.
D'une plume gracile (quasi proustienne), extrêmement vivante, mêlant harmonieusement, récit, descriptions et dialogues,
Marie nous conte la vie sentimentale de Liszt, : une saga. Donjuanesque né, Liszt connaîtra beaucoup d'aventures féminines en dehors des deux compagnes qu'il aura à ses côtés (je n'en dis pas plus).
Liszt, un homme très actif, a également deux autres pôles d'engagement en dehors de la musique : l'un social et l'appel
à Dieu.
Le lecteur mélomane est comblé avec des « arrêts sur musique » (détails de jeux pianistiques et genèse de ses oeuvres) et le simple curieux de l'Histoire peut l'être tout pareil (détails de ses relations : Sand,
Chopin, Berlioz,
Musset,
Balzac, Delacroix,
Schumann,
Wagner… et de ses déplacements à travers le monde : Italie, Grande Bretagne, Russie, à l'époque du Tsar…) à une époque où se disputaient les partisans de la « musique durable » et de la « musique de l'avenir ».
Le récit est empreint d'une belle modernité, les dialogues sont extraits d'échanges épistolaires semble-t-il authentiques (un énorme travail de recherches).
Un seul nuage dans ce ciel : autant les « arrêts sur musique » sont appréciables, autant les descriptions environnementales (non indispensables) jettent quelque langueur dans la belle vivacité d'ensemble, freinant la découverte de ce qu'il tarde au lecteur bien transporté de connaître.
Chronique pour le Cercle des auto-édités
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