Citations sur Rendez-vous nomades (26)
Le mal n'en finit pas de courir, de rebondir, il cavalcade, jamais à bout de souffle ni d'imagination, il a le génie d'avatar, sans cesse il change de forme, de ruse et de méthode, de séides et de proies. Mais derrière ses fards et ses somptueux atours, il est toujours le même, furieusement et lamentablement répétitif.
Les fanatiques, quelle que soit l’appartenance religieuse dont ils se revendiquent, et que celle-ci soit héritée ou adoptée par conversion, ne peuvent supporter l’épreuve d’une éclipse, la traversée d’un vide, il leur faut en permanence un ciel plein, impérial et impérieux, saturé de divin, de prescriptions et d’interdits. Un ciel d’orgueil et de courroux qu’un rien suffit à faire entrer en convulsion.
Non, le crime, la haine, la férocité font partie intégrante de l'humanité, au même titre que la bonté, la compassion, l'amour et son ivresse de destruction a toujours cohabité avec son génie créateur. C'est une certaine idée (idéalisée) de l'humanité qui s'effondre sous les assauts répétés du mal le plus forcené. L'idée d'humanité demeure, vaille que vaille, et demeure ce qu'elle est : une formidable et insoluble question.
Dieu
Certains parviennent même à l'aiguiser en un redoutable coupe-coupe pour faire le tri et le nettoyage dans la cohue humaine. Dieu miroir, Dieu écran, Dieu cachette, Dieu cachot, Dieu couteau ou machette, explosif ou à tir automatique, Dieu justicier auréolé de haine et de fureur.
Il règne autour de ce vocable tant d'obscurité, de flou et de tapage, qui ont permis et sans fin suscitent tant de dérives, d'aberrations et surtout de crimes.
Les fanatiques, quelle que soit l'appartenance religieuse dont ils se revendiquent, et que celle-ci soit héritée ou adoptée par conversion, ne peuvent supporter l'épreuve d'une éclipse, la traversée d'un vide, il leur faut en permanence un ciel plein, impérial et impérieux, saturé de divin, de prescriptions et d'interdits. Un ciel d'orgueil et de courroux qu'un rien suffira à faire entrer en convulsion.
Le mal n’en finit pas de courir, de rebondir,, il cavalcade, jamais à bout de souffle ni d’imagination, il a le génie d’avatar, sans cesse il change de forme, de ruse et de méthode, de séides et de proies. Mais derrière ses fards et ses somptueux atours, il est toujours le même, furieusement et lamentablement répétitif. Le Mal : un maître mot ; un bien grand mot plein d’emphase, de clinquant, un mot fourre-tout aux contours imprécis, saturé de bruit, de borborygmes et cependant taiseux, un mot flexible et extensible sans mesure – mais qui désigne quoi au juste ? Ce qu’il signifie est si fuyant, insaisissable
L'écrivain, plus encore que dans le besoin des mots, est dans le désir d'eux. Il aime à les faire bruiter-en silence. Il les fait bruire en noir sur blanc, comme ces cortèges d'oiseaux partant en migration, que l'on aperçoit, haut dans le ciel, traçant à vive allure des lignes mouvantes et bruissantes,parfois stridentes ; la vue et l'ouïe se confondent, l'oeil entend,l'oreille voit. Là est l'un des paradoxes de l'écrivain : envoyer immobilement les mots en migration, leur donner muettement une sonorité.
Loin d'être atteinte de surdité et de cécité face aux évènements qui adviennent, la foi porte sur la réalité une attention intense. Elle est une faculté d'appréhension et d'investigation du réel singulière : elle le sonde du regard et de l'ouïe, par le toucher, par le coeur, par l'esprit, et par l'imagination.
Zéro : signe numérique dénué de valeur propre, signe nul et cependant fabuleusement fécond qui, du fait même de sa non-existence, permet l'émergence d'ordres d'unités absentes. Le zéro, qui "n'existe pas" par lui-même, a la puissance de faire advenir à l'existence ce qui sans lui n'existerait pas... Dieu Zéro-à-l'infini qui n'existe que chaque fois, qu'un vivant accueille en lui cette possibilité qui lui est offerte de le découvrir, le redécouvrir, de le nommer, le renommer.
L'extraordinaire est un épanchement de l'insoupçonné enfoui dans l'ordinaire.