Un homme, qui vit avec un très fort sentiment d'échec lié à plusieurs épisodes de son existence, la disparition subite et sans explication de son amour de jeunesse, la jeune lithuanienne Irina, son mariage raté avec Sabine, sa relation adultérine avec Marianne brisée par lâcheté, son ennui chronique dans le travail, tout concourt à ce que cet homme largue les amarres, et c'est ce qu'il fait un jour de printemps. Après avoir quitté Paris et le foyer conjugal, il erre sur les routes de la vallée de la Loire et croise un domaine, celui du Précy-Hingrée; il s'y arrête, se fait embaucher pour des travaux d'horticulture. C'est pour lui havre un havre de paix, de silence, de beauté, de couleurs, d'eaux dormantes, qui contraste avec son univers habituel de parisien pressé. C'est donc une possibilité pour lui d'apaisement, de ressourcement, d'ouverture vers un autre "possible", mais peut-être faut-il se méfier de "
l'eau qui dort" ? L'auteur imagine alors une suite à l'histoire, une enquête policière liée à la découverte de lingots d'or dans le domaine; une suite que je trouve quelque peu surréaliste et qui n'apparaît pas franchement utile au thème du livre.
Malgré ce bémol, de très belles pages d'écriture sont à l'actif de ce roman.