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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Benoît Lauzanne rêvait de devenir horticulteur.
N'ayant pas eu l'audace de tenir tête à son père, il s'est lancé, à contre coeur, dans des études universitaires en biologie pour finir par rejoindre une école de commerce et se faire engager comme représentant en papier de luxe.
Sur le point de perdre son travail et conscient du naufrage de son couple, il quitte le domicile conjugal.
Pendant son errance, il croit reconnaitre celle qui fut son grand amour de jeunesse, Irina Sabonis, alors étudiante aux Beaux-Arts et qui a disparu vingt ans plus tôt sans explication.
Sa passion pour les jardins mène Benoît jusqu'au domaine de Précy-Hingrée où on lui propose de participer à l'aménagement et à l'entretien du parc.
Il ignore encore que la paix enfin retrouvée dans ce paradis végétal se verra perturbée par une découverte suspecte, suivie d'un meurtre.
Des révélations troublantes concernant Irina vont également le bouleverser et l'amener à réfléchir à sa façon d'appréhender sa vie sentimentale.

"Noyé dans mes itinéraires, toujours en train d'élaborer, plus ou moins vaguement, des scénarios de fuite, de divorce, de changement de vie, incapable d'en mettre ne setait-ce que le début d'un à exécution."

La nature, on l'aura compris, tient une place importante dans le récit.
Ecrin de verdure où se ressourcer, se remettre en question, renaître, elle est aussi, pour Benoît, un bouclier végétal qui protège du sordide de l'existence et où diluer les contours de son identité.
Il ne s'agit pourtant ni d'un roman contemplatif, ni d'un feel-good.
Le personnage de Benoît, également narrateur, se perd dans ses méandres affectifs et, conscient de ses lâchetés, pose un regard sans concession sur lui-même.
L'intrigue policière, n'étant qu'un élément certes efficace mais secondaire de l'histoire, ne suffit pas à qualifier l'oeuvre de polar.
Hélène Gestern possède une très belle plume, recherchée sans être compliquée.
Elle sait aussi bien fouiller les coeurs et les âmes que peindre un cadre enchanteur qui sent bon les iris, les jacinthes, les muscaris ou les lavandes.

Fiez-vous à L'eau qui dort sans crainte !
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J'aime beaucoup le style d'Hélène Gestern. Je me laisse entraîner par sa si belle plume, avec la sensation de dévaler les pages, bondissant de chapitre en chapitre. Elle a beaucoup de talent pour mettre en place les pièces composant ses différents romans, s'appuyant toujours sur des écrits, des photos qui ouvrent sur de véritables indices finement exploités.

Ici, son narrateur, Benoît, 46 ans, représentant de commerce, ne fait rien pour attirer notre sympathie. de son propre avis, c'est un menteur, un lâche, dénué de courage pour les petites ou grandes décisions. Il pense même qu'aux yeux de sa femme, il n'est qu'un minable.
Ce matin-là, un bouton de fièvre enflamme sa bouche et déchaîne jalousie et reproches blessants de la part de cette dernière. Une fois de plus, une fois de trop.
Anticipant le dernier rendez-vous qu'il doit honorer avant son licenciement économique, il prend la fuite, ignore les appels venimeux de sa femme et se dirige vers une ville, près de Blois. Il y prend une bière dans une lugubre brasserie de gare et là, abasourdi, il reconnaît à sa silhouette légèrement voûtée, Irina. Vingt ans que ce premier amour, si intense, si enflammé, a subitement pris fin par le départ brutal et sans retour, un matin de juin, de l'étudiante tant aimée.
Alors ne plus donner de nouvelles, il l'a vécu, de l'autre côté, à cette époque. Maintenant, c'est lui qui s'évapore dans la nature du Loir-et-Cher, laissant sa femme seule face à son inquiétude, sa colère, sa haine.

Parfois, il est utile de « se réinventer ailleurs, sur les décombres de ses rêves et la dépouille de son identité. »

Plusieurs lignes sensibles s'entrelacent dans ce roman. Celle d'un couple qui se déchire, dont les bases ne pouvaient soutenir durablement l'union. Celle de la disparition d'un amour fou avec le mal qu'elle engendre pour l'abandonné dévasté qui s'interroge. Celle des désertions vis-à-vis des autres mais aussi vis-à-vis de soi-même. Les fuites sont multiples et revêtent différentes formes. Mais le besoin de savoir reste collé au corps.
Et puis lorsque la recherche d'amour chez les êtres se solde irrémédiablement par un échec, il y a la nature, la sérénité trouvée dans un parc reposant, une protection salvatrice qui va pourtant cacher une autre intrigue, sur les traces d'Irina. Mais au milieu des carrés chromatiques, au bord de l'étang où l'eau semble endormie, Benoît peut enfin laisser libre cours à sa passion pour l'horticulture et y trouver le courage de casser les vestiges du passé.
Car les pousses de printemps éclatent, sourdes aux douleurs des hommes…

Par cette profonde introspection, l'auteure pose tellement les mots justes sur le désoeuvrement de cet homme, lui donnant une belle franchise, que même face à ses désertions pourtant condamnables, on ne peut lui jeter la pierre.
Roman captivant, qui se lit d'un trait mais qui n'est pas venu détrôner mon chouchou de l'auteure L'Odeur de la forêt.
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C'est la critique de Bookycooky qui m'a dirigée vers ce roman. L'idée première, de cet homme qui disparaît sans donner d'explication à sa femme, me plait. Lors de sa vadrouille, il aperçoit son grand amour de jeunesse qui a fuit, elle aussi, du jour au lendemain. Elle le sème. Agacée, dans les chapitres suivantes, que dans tout, il ne peut s'empêcher de faire référence à sa femme. Tandis qu'il se fait embaucher aux espaces verts d'un château, ils vont y faire une incroyable découverte. À partir de là, on passe presque sur un polar. Une prose sur la disparition, les enfants non désirés et les jardins ornementaux. Se passe dans le Loir-et-Cher et en Haute-Savoie.
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Un soir, sans laisser d'explications, Benoît Lauzanne, 47 ans, s'enfuit du domicile conjugal avec la ferme intention de ne plus jamais y revenir. Ce petit représentant de commerce sans histoire, vient d'être licencié et n'a plus que quelques jours et un seul rendez-vous avant l'ultimatum. Mais ce n'est pas ce qui le fait fuir, c'est l'agressivité constante de Sabine, sa femme, qui l'étouffe. Il n'en peut plus, son mal-être est trop violent, il craque...
Arrivé dans la petite ville de V. où il doit honorer dans quelques jours son dernier rendez-vous professionnel, il croit apercevoir au buffet de la gare, une silhouette bien connue, celle d'Irina son grand amour de jeunesse qui un jour, sans explications, est partie sans laisser de traces.
Les cicatrices laissées par cet événement, qui pourtant date d'il y a plus de vingt ans, mais n'a jamais cesser de le hanter, s'ouvrent à nouveau, le laissant anéanti. Il n'a alors qu'un seul espoir en tête, retrouver cette femme qui, il en est certain, est Irina, et comprendre, enfin, pourquoi elle est partie sur un coup de tête. Ne vient-il pas de faire de même ?
Sa quête le mènera jusqu'au superbe domaine de Précy-Hingrée, sur les bords de Loire, où on lui propose de participer à l'aménagement et à l'entretien du parc. Cet immense lieu ouvert au public, entretenu par Jasmine, est un véritable petit paradis. Là, au milieu d'un personnel uni comme le serait une petite famille, il va trouver un temps la quiétude nécessaire à son équilibre, et réaliser son rêve de jeunesse, un rêve que son père avait brisé.
Mais le destin est en marche, et malgré la tranquillité apparente des lieux, le fait qu'il renoue avec la nature, et trouve un certain apaisement dans les taches quotidiennes, Benoît (qui se fait appeler désormais Martin) va se retrouver impliqué dans une affaire criminelle imprévue qui va faire voler en éclat, l'apparente tranquillité du lieu.
C'est alors qu'Ada, la demi-soeur d'Irina débarque sans prévenir, directement de sa Lituanie natale : elle cherche sa soeur, leur père va mourir.
Benôit comprend qu'il ne peut pas toute la vie fuir les fantômes de son passé. Il va lui falloir les affronter...

C'est un roman prenant qu'on a du mal à lâcher jusqu'à la fin. Mais c'est aussi un roman triste qui nous parle d'un homme qui est passé plusieurs fois dans sa vie à côté du bonheur, tout simplement parce qu'il ne savait pas exprimer ses sentiments, parler de ses blessures passées, prendre des décisions. le regard qu'il porte sur lui-même sera sans concession.
Je reconnais que les tourments du narrateur ne m'ont pas toujours passionnée au début de ma lecture, car je l'ai trouvé par moment d'une grande lâcheté, ce qui ne me l'a pas rendu particulièrement sympathique. Mais ensuite, j'ai aimé découvrir ses réflexions, voir comment peu à peu il évolue dans la prise de conscience de ses faiblesses. Il est tout simplement...humain.
J'ai aimé également, la manière dont l'histoire est bâtie, dont le puzzle, peu à peu, se reconstitue.
L'auteur a un don pour décortiquer les personnages, entrer dans leur psychologie et chercher à comprendre les rouages de leurs comportements.
Le roman questionne en effet sur les raisons possibles d'une disparition, sur les blessures jamais refermées et qui deviennent destructrices au fil du temps. Comment peut-on en arriver un jour, à vouloir déserter sa propre vie, changer de nom, et disparaître sans se demander quelle sera la souffrance de nos proches ? le lecteur s'interroge sur cette cassure que des milliers d'adultes chaque année, décident de vivre.
C'est un roman qui donne aussi un peu d'espoir en montrant les capacités cicatrisantes de la nature et du temps passé à s'occuper des plantes, à les voir pousser à leur rythme, en suivant tranquillement le cycle des saisons.
Il est bâti comme un roman policier avec une enquête, des hypothèses, diverses pistes et...un cadavre, celui d'un journaliste inconnu. Il mènera le lecteur au bord du lac d'Annecy, à la recherche d'un étrange institut pour jeunes femmes, aujourd'hui transformé en lycée, qui à l'époque accueillait des jeunes femmes enceintes pour les aider à accoucher sous X.
J'aime la plume de l'auteur, sensible et si humaine, et sa manière bien à elle d'entrer dans la psychologie de ses personnages, de nous montrer leurs faiblesses et leurs forces.

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Il faut toujours se méfier de l'eau qui dort dit la sagesse populaire. Céder à la tentation de Venise et tout lâcher pour l'inconnu est une autre antienne ressassée à foison. Elle figure au coeur du nouveau roman d'Hélène Gestern.
Benoît Lauzanne, fraichement licencié de l'entreprise Héron&fils, largue les amarres (et accessoirement son épouse Sabine), pour partir à la recherche d'une femme blonde furtivement aperçue, qui lui rappelle Irina, son grand amour de jeunesse.
Cette quête l'amènera à travailler comme jardinier dans un parc d'un château où il sera impliqué dans une histoire criminelle plus complexe qu'il n'y parait.
Cette intrigue sert de trame pour explorer les questions métaphysiques de la désertion d'une vie et de ses conséquences foudroyantes chez ceux qui restent. La contemplation de la nature, l'imprégnation dans ses cycles agissent en contrepoint de l'agitation des hommes comme un cataplasme apaisant.
Avec l'élégance et la sensibilité qui la caractérise, Hélène Gestern explore les mystères et les secrets des hommes et femmes qui, s'ils sont dévoilés au grand jour, bouleversent l'existence. Si une certaine mélancolie peut poindre le bout de son nez, la consolation n'est jamais bien loin.
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C'est un roman à tiroirs, une suite de pistes en impasses.
Hélène Gestern joue sur plusieurs registres. le désir de savoir vous mène par le bout de la page. Je les ai tournées, nombreuses, un peu désespéré de voir bien des portes se fermer sur un passé mystérieux et vers un renouveau aspiré.
Benoît, personnage fade à mes yeux, est suspendu entre deux mondes. Il flotte, rumine, espère, culpabilise et regrette (beaucoup). Mon manque de sympathie a son égard a terni le plaisir de lire un texte bien troussé, aussi habile à dépeindre les jardins qu'à fouiller l'âme humaine.
Néanmoins le style fleuri de l'auteure dispense un parfum parfois entêtant. L'enquête à rallonges livre son lot de surprises, y compris un trafic d'enfants que nous avons connu en Belgique également.
En résumé, j'ai apprécié cette lecture offerte par une amie babeliote ; mon plaisir aurait gagné en intensité, raccourcie d'une soixantaine de pages.
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Une nouvelle fois, je suis conquise par un livre publié par Arléa. Je constate que quel que soit le thème abordé par Hélène Gestern, le charme opère chez moi.
Dès les premières pages, nous comprenons que Benoît Lauzanne n'est pas heureux en couple. Sa femme Sabine le rabaisse tant qu'elle peut, jusqu'au moment où trop c'est trop. Benoît profite d'un dernier déplacement professionnel pour tout envoyer balader, comme ça, sur un coup de tête. S'il est parfois pris de remord, dès qu'il croit avoir reconnu Irina, son amour de jeunesse, il n'a de cesse de la retrouver. Il troque son costume cravate de commercial contre des habits de jardinier et laisse enfin s'épanouir ses talents. A travers des chapitres très courts, Hélène Gestern nous invite à partir à la recherche d'Irina, de Paris au centre de la France en passant par l'Espagne. Nous enquêtons également pour découvrir comment un sac rempli de lingots a bien pu se retrouver caché dans une fontaine du parc où Benoît a trouvé refuge. « Les énigmes nous obsèdent. Ce sont elles qui nous poussent à enquêter, à chercher, à soulever chaque pierre, nous emportant dans une passion frénétique de la révélation. » Pour ma part, j'ai tourné les pages avec frénésie pour découvrir la suite.
Il est question de fuite, de nature, de disparition, de réapparition, de douleur, de quête de sens, de réparation, de reconstruction, de mystère, de trafic et de conscience. Nous avons à vivre avec la terrible réalité des conséquences choix que nous avons faits dans le passé. Vivement son prochain roman.
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Le jour où Benoît Lauzanne quitte, sans laisser d'adresse, son épouse et sa vie qu'il n'aiment plus ni l'une ni l'autre, il croise une femme qu'il pense être son grand amour de jeunesse. Benoît trouve refuge dans un château et son jardin merveilleux, où il intègre l'équipe de jardiniers, ce qui, tenez vous bien, était son rêve d'enfant. Improbable, non ? Et pourtant, de sa plume fluide et simple, Hélène Gestern nous embarque dans ce roman sans qu'on y trouve rien à redire. Je me suis une nouvelle fois régalée car elle intrique toujours avec subtilité sentiments et suspense, analyse psychologique et mystère. Un très bon moment de lecture intelligent.
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Je viens de finir ce livre d Hélène gestern, dont j'avais lu « Eux sur la photo ». L'écriture est très belle, et décrit parfaitement les sentiments, les désillusions mais aussi la nature, les jardins, les plantes. Dans cette histoire, il y a 3 chapitres . J'ai trouvé le 1 er chapitre un peu longuet: on découvre Benoit, personne principal dans sa vie d'avant et d'aujourd'hui. Cette façon de subir. d'être malheureux. Mou. Passif.
Puis l'histoire s'accélère autour de son changement de vie qui s'accompagne de la quête de vérité sur la disparition de son grand amour qui a impacté le reste de sa vie et à une enquête policière. Enfin, il prend les choses en main.
J'ai commencé à rentrer dans le livre à ce moment là. J'ai été très émue vers la fin du livre par le constat fait par Benoît, sur la vie qui passe et qu'il aurait pu avoir, les bonnes décisions qu'il n'a pas prises, les moments qu'il a laissé passer, le mal que l'on nous fait et que l'on fait subir aux autres sans le vouloir. Bref, je suis contente d'avoir été au bout de ce livre que j'ai eu du mal à commencer mais que j'ai trouvé de mieux en mieux au fil des pages...
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De belles descriptions de jardins, quand on aime jardiner c'est sympa d'en rêver, de l'imaginer. J'ai eu un peu plus de mal à rentrer dans l'histoire et il m'a fallu attendre la fin pour un dénouement attendu ( en tout cas pour l'histoire d'Irina), une petite surprise pour celle de Marianne, et j'imaginais Bertrand-Martin, un peu lâche, mais là sur la fin je suis servie, c'est pire que je ne l'imaginais......
Que de galères pour ces personnages.
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