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Deux livres en un dans ce recueil. Outre le récit qui lui donne son titre, on y trouve également "L'affaire Redureau".
Cette dernière histoire constitue selon Gide le premier volume d'une collection appelée "Ne jugez pas" et regroupant des affaires "non nécessairement criminelles, dont les motifs restent mystérieux, échappent aux règles de la psychologie traditionnelle, et déconcertent la justice humaine..."
En fait de collection, il y aura en tout et pour tout trois titres, le plus célèbre d'entre eux étant La séquestrée de Poitiers.
La séquestrée de Poitiers, c'est Blanche Monnier, qui a vécu enfermée dans une chambre de la maison de sa mère pendant vingt-cinq ans. Oui, vingt-ans !
Outre sa mère, son frère était au courant de la situation, ainsi que quelques personnes au service de la maîtresse de maison.
Et en vingt-cinq ans, personne n'a jugé bon de / n'a eu le courage de / n'a voulu dénoncer ce qui se passait et mettre fin au supplice de la malheureuse.
Lorsque Blanche Monnier fut enfin libérée, sa mère et son frère furent arrêtés, et un procès s'ensuivit ; c'est ce qu'André Gide a choisi de nous relater.
Les noms ont été changés, Blanche Monnier devenant Mélanie Bastian, mais à part cela, l'auteur n'invente rien, sa chronique étant en grande partie constituée de témoignages, d'extraits de rapports médicaux et du jugement du tribunal.
C'est froid, c'est clinique. Les faits purs et bruts.
Certaines descriptions donnent des haut-le-coeur, en particulier celle de la découverte de la recluse. La saleté dans laquelle elle était forcée de vivre est inimaginable.
Je suis restée sur ma faim. Non pas en ce qui concerne les images épouvantables, qu'André Gide nous sert abondamment, mais j'aurais aimé qu'après le volet judiciaire, l'auteur nous parle de la suite.
Qu'est-il arrivé à Blanche/Mélanie après ?
Si l'on imagine aisément les traces physiques et psychologiques que peuvent laisser tant d'années de réclusion, si l'on suit l'arrivée de la victime à l'hôpital et les premiers temps de son séjour, on ne sait absolument rien de ce qu'elle a vécu ensuite. Et ça m'a manqué, parce qu'après la lecture de tant d'horreurs, j'avais besoin de lire quelque chose d'humain.
Pas nécessairement enjolivé, pas de happy end forcé, non. Mais après ce que "la séquestrée de Poitiers" a vécu, j'aurais voulu savoir qu'elle avait bénéficié d'un peu de compassion, qu'elle avait connu un peu d'humanité, qu'elle avait été prise en charge par des personnes bienveillantes.
Au moins un petit peu...
Ce récit, qui fait froid dans le dos et soulève le coeur, m'a un peu déçue par sa froideur et son manque de point de vue humain.
La seconde histoire ne m'a pas vraiment plus convaincue.
L'auteur ne prend pas partie. Comme l'indique le titre choisi pour la collection, il ne juge pas. Il écrit seulement une chronique judiciaire, c'est son choix.
Mais moi, lectrice, j'aurais voulu trouver autre chose dans ces textes.
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Dans la séquestrée de Poitiers, comment se fait-il que Melanie Bastian âgée de 52 ans, soit restée pendant vingt-cinq ans enfermée dans sa chambre, sans que personne n'y trouve à redire et sans qu'au final ne soient condamnés ni sa mère et ni son frère ? Ahurissant, non ?

Une autre affaire, tout aussi extraordinaire, est celle de ce jeune Marcel Redureau, garçon doux et docile, alors âgé de quinze ans, qui assassine son patron, sa femme, les enfants et la bonne, en tout sept personnes, sans qu'aucun avertissement ne soit prononcé. Et le jeune Marcel, sera lui condamné à vingt ans d'emprisonnement sans aucune retenue due à son jeune âge d'adolescent.

Deux histoires datant du début du XXe siècle et qui ont, en leur temps, défrayé la chronique. Sûrement moins qu'aujourd'hui, les media n'étant pas les mêmes, mais qu'Andé Gide, préoccupé de justice et intéressé par la psychologie, a relevé et commenté à sa façon. Relevé et consigné dans cette collection « Ne jugez pas ». Une collection, bien précurseur de toutes les émissions télévisées actuelles qui essaient de décortiquer les comportements psychologiques des assassins, telles que « Faites entrer l'accusé », « Enquêtes criminelles »... et bien d'autres.

Un ouvrage intéressant pour le regard et l'analyse d'André Gide.
Lien : http://mespetitesboites.net
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André Gide intéressé par les affaires judiciaires qui provoqueront chez lui cette phrase remuante : « Ne jugez pas » livre ici l'histoire de la « Séquestrée de Poitiers ».

Fait qui remua presse et société en ce début du premier quart du vingtième siècle.

En changeant par pudeur les noms des intéressés, il nous raconte ce cas d'enfermement de vingt-cinq ans d'une fille par sa famille bourgeoise repliée sur elle-même entre avarice pathologique et asociabilité étrange.

André Gide transmet déroulement, actions, extraits de témoignage, de plaidoiries en s'effaçant derrière les faits, nous laissant en face d'une monstruosité demandant analyse et tentative de compréhension.

Le sujet interpelle l'action de la justice qui semble autoritaire et peu encline à fouiller plus profondément les tenants et aboutissants d'une telle horreur.

Cette histoire relève aussi de la psychiatrie peu invitée dans l'analyse qui serait nécessaire à tous niveaux de la famille : une mère avare, un frère atteint d'anosmie, des servantes dominées n'osant dénoncer ce qui se passe jusqu'à cette mystérieuse et salvatrice lettre anonyme, la malade elle-même schizophrène, aimant et rejettant son enfermement…
Un monde à part avec ses pathologies, ses errements, ses haines, ses abstentions, le tout couronné d'une justice trop laxiste et compréhensive, presqu'une justice de classe… amenant à l'acquittement de l'anormalité.

Un livre qui, heureusement aujourd'hui, est d'une époque mais où des questionnements demeurent.
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André Gide s'est lancé dans les faits divers et a publié des livres récurrents pour évoquer des cas de justice particuliers, qui peuvent poser des questions. La collection se nommait « Ne jugez pas ».

Je connaissais déjà un peu André Gide : j'ai lu l'école des femmes et la symphonie pastorale. Je n'avais pas ressenti dans ces 2 romans d'attrait spécifique pour les faits divers. Sa plume était d'ailleurs beaucoup plus agréable dans ces deux livres par rapport à « La séquestrée de Poitiers », rédigé comme un rapport de police.

L'histoire qui nous intéresse est atroce : une femme a été séquestrée pendant 25 ans. Elle est retrouvée dans son lit couverts d'excréments, les cheveux et les ongles longs, très maigres,… Pourquoi est-elle là ? Pourquoi sa famille l'a condamnée à rester là ? Pourquoi son frère a-t-il été acquitté lors de son procès ?

Certes, c'est arrivé en 1901 et c'est du passé. Mais, la raison pour laquelle le frère a été acquitté me hérisse le poil. L'époque était très différente : beaucoup de situations familiales et personnelles étaient tabous et il ne fallait pas en parler et c'est ce qui a « sauvé » son frère. Je vous invite à lire ce livre qui ne fait qu'une cinquantaine de pages pour découvrir tout cela.

En bref, j'ai bien aimé cette lecture car on ressent bien l'agacement d'André Gide même sous forme de citation de rapport de police. J'ai eu quelques haut le coeur parfois … A lire à jeun…
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Deux "récits" qui sont davantage des compte rendus, une retransmission par l'auteur de deux procès perturbants : la séquestrée de Poitiers tout d'abord qui narre l'enfermement depuis 25 ans d'une femme de 52 ans dans une petite pièce, chez sa mère, et l'affaire Redureau, l'assissinat d'une famille par un des servants de la maison âgé de 15 ans à l'époque des faits.
Vu le caractère profondément dérangeant des affaires j'ai très vite accroché au "récit" de Gide ; pour autant l'ensemble reste assez bancal. Si la première partie (La séquestrée...) est bien "ficelée" (si l'on peut dire cela d'une affaire bien réelle), avec une construction permettant de comprendre via retour en arrière la réalité de la situation, la seconde partie du livre sur Redureau est bien moins prenante ; le crime est grave, mais on a au final un empilement de divers documents qui amènent à de nombreuses répétitions.
Il ne s'agit pas pour Gide de faire du "Faites entrer l'accusé" facile, d'aller piller la rubrique Faits divers pour sortir quelques bouquins : l'auteur se livre via ces deux affaires à différentes thèses (ce qu'il ne voulait pas faire d'après les préfaces, allez comprendre) qui, de nos jours, pourront paraître plutôt désuètes (je pense au raisonnement douteux sur l'adolescence par exemple, peu clair).
En somme un ouvrage intéressant lorsqu'il s'agit de voir ce que pouvait être un procès ou le droit de façon plus générale au début du XXe siècle. Toutefois en tant qu'oeuvre "littéraire" cela reste plutôt anecdotique.
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Deux livres en un, deux affaires dans un livre. Que les temps ont changé au niveau de la justice d'un siècle à un autre .. La deuxième affaire m'a particulièrement marqué en tentant de trouver réponse à son acte à travers des expertises médicales et psychologiques assez bizarres prenant même ce gamin de 15 ans comme si c'était un animal (la taille des oreilles etc ... ) Livre assez bouleversant au final mais pas un "best seller" .
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C'est plus du journalisme que de la littérature mais ce livre constitue un très bon reportage d'un fait divers du début du XXeme siècle dans une famille de la petite bourgeoisie poitevine.
Une jeune fille est un jour trouvée chez ses parents séquestrée dans une chambre dans un état lamentable n'ayant que la peau sur les os sur un grabat grouillant de vermine.
Elle est psychotique ; ont- ils fait « ce qu'ils ont pu » ou sont ils des tortionnaires ? C'est ce qu'un procès tentera de déterminer.
Pour les lecteurs de Paris Match et les passionnés de faits divers.
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André Gide est un des écrivains à s'être intéressé au problème de la justice. Dans une collection s'intitulant "ne jugez pas", il expose en détail des faits marquants qui ont fait l'objet de jugement.
La séquestrée de Poitiers est le premier dossier constitué par l'auteur.
Ce n'est pas la révision du jugement mais un éclairage minutieux, un rapport fidèle sur les pièces et témoignages de l'époque.
C'est un récit poignant, déchirant sur un fait divers du 19ème siècle : la captivité d'une jeune femme au sein de sa famille.
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J'ai lu "La séquestrée de Poitiers" , ce n'est pas que c'était moche, mais je m'attendais à autre chose au vu de la cotation. C'est certainement moi qui n'aime pas ce genre. J'ai essayé avec le premier récit, et abandonné le second "L'Affaire Redureau".
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Sont ici présentées deux "affaires" du début du XXème siècle.
La narration est factuelle, non romancée parfois sèche à la manière d'un compte rendu d'audience. Très intéressant, saisissant parfois! Court livre à lire pour réfléchir sur les travers de notre système judiciaire qui en arrive à acquitter des personnes manifestement coupables même par omission (notion que la loi ne prend pas en compte!!!)
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