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3,62

sur 528 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
André Gide nous emmène dans un chassé-croisé de personnages et d'intrigues autour d'une fausse nouvelle orchestrée par un escroc, Protos : le prétendu enlèvement du pape Léon XIII qui serait séquestré dans les caves du Vatican et remplacé par un imposteur…

Anthime, ancien franc-maçon, vient de se convertir suite à une visite de la Vierge ayant entrainé la guérison de sa sciatique. Il vit désormais pauvrement car il a perdu tous ses biens et la promesse de l'Eglise de le dédommager est restée lettre morte.

Son beau-frère Julius se découvre un demi-frère Lafcadio, pas très catholique…personnage sans foi ni loi mais au charme indéniable…qui n'hésitera pas à tuer sans motif un inconnu…qui n'est autre qu'Amédée Fleurissoire, un autre beau-frère.

Quand est tombé la nouvelle de la disparition du Saint-Père, Amédée a laissé sa chère Arnica, soeur des épouses d'Anthime et de Julius et s'est embarqué dans un périple plein de rebondissements. Il rencontre dans les rues de Naples de faux religieux et de vrais filous, se retrouve dans les bras de la belle Carola, ancienne maitresse de Lafcadio et actuelle de Protos, le grand manitou de cette sombre épopée…

Et quand Julius, parti à son tour à Rome, rencontre le pape pour plaider la cause d'Anthime, est-ce bien le vrai ou un usurpateur qu'il rencontre ?

Filouteries, escroqueries, crime gratuit…rien ne nous sera épargné dans ce roman foisonnant, plein d'humour, où l'on ne sait jamais qui se cache derrière de trompeuses apparences… Et quand l'écrivain imagine le crime parfait, sans motif donc impunissable, il est loin d'envisager sa réalité. Jusqu'au bout l'auteur nous perd dans des jeux de miroirs. Qui se cache derrière les masques de ceux que l'on pense être ce qu'ils ne sont pas ? Qui sont les plus filous ? C'est bien d'une farce dont il s'agit, en tout cas une heureuse découverte d'un classique très moderne !
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C'est un roman qu'on peut, sans grand risque, qualifier de burlesque et (volontairement) décousu. Alors, si vous cherchez une intrigue carrée, passez votre route ! Par contre, si la logique de l'absurde est votre marotte, n'hésitez plus.
Ceci étant dit, réduire Les Caves du Vatican à une simple bouffonnerie serait un mensonge même pas pieu ! Car Gide égrène çà et là son texte de considérations sérieuses, notamment la question de l'engagement, qu'il soit religieux ou strictement intellectuel. D'où peut-être la présence, dans le récit, de son opposé en forme de réponse ( ?) : un meurtre gratuit.
Bien sûr, ce livre n'amusera pas les catholiques obtus, particulièrement à travers le personnage d'Anthime, un athée cynique qui va «miraculeusement » se découvrir une foi ardente ; ou cette histoire d'escrocs faisant croire que le pape a été enlevé et serait séquestré.
On est loin de la sobriété d'un Mauriac…
La forme épousant le fond, la structure narrative semble éclatée, comme si le temps n'était plus aux récits consciencieux. L'ironie veut, en effet, que ce roman paraisse en 1914, une année d'embrasement du Vieux Continent et qui lui fera perdre tous ses « vieux » repères.
Si Les Caves du Vatican n'a pas la densité des Faux-monnayeurs, il n'en reste pas moins une expérience littéraire qui dérange nos habitudes de lecteurs paresseux.
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Le pape a été enlevé... Qu'à cela ne tienne, Fleurisson part à son secours.

A ma grande surprise, j'ai trouvé ce livre très facile à lire. Et pourtant, derrière les mots, se trouve une critique très cynique de la petite noblesse.
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Sans doute l'oeuvre la plus accessible lorsque l'on veut s'attaquer à Gide, malgré son intrigue assez embrouillée. Un roman, ou mieux, une "sotie", selon la dénomination que Gide lui donna lui-même, c'est-à-dire une farce satirique : satire des dévots et des crédules en général, des francs-maçons, de la haute bourgeoisie aussi, du monde de l'argent... Une histoire grinçante, souvent teintée d'humour noir, mais plaisante et véritablement atypique. Une simplicité de style revendiquée, mais qui cache un travail de la langue fort complexe, sensible dans les variations d'un personnage à l'autre. Même les prénoms des personnages donnent le ton : Amédée, Anthime, Arnica, Juste-Agénor... (la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
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Histoire de 3 beaux-frères (mariés à 3 soeurs). ils ont tous les trois un rapport particulier avec la religion.
L'un d'entre eux est franc-maçon, athée. Soudainement, sa sciatique disparait miraculeusement suite au saccage d'une statuette de la vierge Marie, saccage dont il est l'auteur ! La vierge lui apparait dans son sommeil et il ne peut plus désormais reculer, il se convertit, l'Eglise crie au miracle ! Il renonce même à ses revenus, assuré que le clergé pourvoiera à ses besoins fiannciers...
Le second écrit et a peine à se faire reconnaître par l'académie mais compte bien sur le clergé pour être enfin acclamé à sa juste valeur. C'est aussi à cette période que son père décède et qu'il apprend qu'il a un demi-frère, (d'une union évidemment méconnue et bien cachée) avec lequel il devra partager son héritage.
Le troisième, peu fortuné et bien naïf, apprend que le Pape est emprisonné et qu'un faux Pape le remplace. A ses risques et périls, il entreprend un voyage à Rome pour enquêter.
Un roman très caricatural, beaucoup d'humour et de cynisme, à la limite du burlesque.
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Certes cela a un peu vieilli, mais si l'on est bien disposé à l'égard de cette "sotie", c'est très drôle !

Une farce pour moquer ceux qui ne savent pas penser par eux-mêmes et faire l'éloge de la liberté.
Il y a un petit côté Lumières dans cette sotie.

Et puis on ne peut pas, parlant de Gide, manquer de faire ce commentaire : le style, bon Dieu!
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A nos actes et réflexions d'instants ou de moments perdus en pensées qu'en est il ?

Un acte peut il toujours être "gratuit", sans racine ni fondement ou tout simplement reflet d'une volonté momentanée ?

Que lire, que comprendre, interpréter ou analyser de ces lignes se suivant les unes aux autres pour tisser ces chapitres ?

Chapitres ou questions, seuls nos esprits peuvent s'emprisonner dans les sinuosités de nos caves; geôles de nos ressentis.

Porte un peu plus étroite à entre bailler pour découverte lente et surréaliste d'une autre pensée.
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Voici un Gide mi-farceur mi-philosophe qui a l'air de chercher l'équilibre entre deux genres.
Je dévoile partiellement l'histoire pour expliquer ce qui m'est apparu après coup : Gide me semble raconter l'expérience des gens qui sortent d'eux mêmes un moment.
Anthime, pétri de convictions anti-cléricales est touché par sa guérison soudaine et expérimente la dévotion frugale. Julius, grand bourgeois, se rebelle contre le système dans lequel il se mouvait jusqu'alors. Amédée, pusillanime et casanier, part à l'aventure d'un seul coup. Potros, le filou, perd son sang froid contre son intérêt. Reste Lafcadio qui expérimente le crime et l'amour. de lui, je ne sais pas quelle est la nature profonde et l'impulsion imprévue. Mais pour les autres, Gide nous les dépeint fatalement rattrapés par leurs habitudes et leur nature.
Les pages se tournent bien grâce à un style résolument démodé mais classique et au combien brillant. L'humour est satirique sans excès.
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Les caves du Vatican /André Gide
Nous sommes en 1890. Anthime Armand Dubois, riche franc-maçon s'est installé à Rome avec sa femme Véronique. Il se livre à des expériences pseudo-scientifiques et à la suite d'événements curieux, lui le blasphémateur et iconoclaste en tout genre, décide de se convertir au christianisme jusqu'à se complaire dans une extase séraphique dans la prière, agenouillé avec son épouse. Il est abandonné de fait par la Loge ce qui le précipite dans la ruine matérielle et la déréliction.
Julius Baraglioul est marié avec Marguerite, la soeur de Véronique. Il est écrivain et vit à Paris. Son père Juste-Agenor, sur le déclin, lui fait parvenir un message afin qu'il s'informe d'un certain Lafcadio Wluiki, un fils bâtard roumain de dix-neuf ans, qui en fait n'a jamais connu son père. Celui-ci vit avec Carola Venitequa, ancienne amante de son ami Protos.
Les surprises ne vont pas tarder, car Protos est un escroc et gueusard de belle envergure et pour obtenir des fonds, se livre à un chantage sur un pseudo enlèvement du Pape qui serait enfermé sous bonne garde dans les caves du Vatican. Déguisé en ecclésiastique et sachant user d'une discrète onction cardinalice pour abuser de la crédulité des gens pour leur soutirer de l'argent, il organise une « Croisade pour la délivrance du pape » et l'organisme aux multiples et ténébreuses ramifications se nomme le « Mille pattes ». C'est un certain Amédée Fleurissoire, mari d'Arnica soeur de Véronique et de Marguerite qui est chargé de la transaction et se rend à Rome, pendant que Julius va aussi à Rome pour un congrès littéraire. Un jeu de dupe s'installe qui peut conduire à la perte de beaucoup d'argent
La suite est dominée par le personnage de Lafcadio, maître chanteur, prisonnier de sa mystique de l'acte gratuit. Pour lui le mal peut être aussi gratuit que le bien. Haut débat philosophique ! C'est un mal que l'on peut faire par luxe, par jeu, par plaisir. Sans motif d'intérêt . Ni la passion ni le besoin ne le motivent.
« Sa raison de commettre son crime, c'est précisément de le commettre sans raison…Il est ce qu'on appelle un homme libre. »
C'est dans un vieux train italien que tout va se jouer. Que se passerait-il si Lafcadio poussait cet inconnu qui est en face de lui hors du train, comme ça, gratuitement, un crime pour rien ? Ça n'aurait aucun sens, mais c'est justement pour ça que ce serait grisant : la liberté dans l'acte gratuit... Les mécanismes de la pensée, les rouages de la décision, la teneur de notre liberté : autant d'aspects de la nature humaine qui fascinent Gide, et qu'il traque dans toute son oeuvre, flirtant avec les frontières de l'absurde, non sans humour, mais toujours avec style et raffinement.
André Gide a qualifié de sotie ce récit paru en 1914, saugrenu et délibérément décousu. D'une partie à l'autre, l'histoire court vue sous un angle différent avec des personnages nouveaux. La lecture du récit requiert une certaine attention sans être difficile, le style étant très agréable et d'une belle richesse sémantique et lexicale avec quelques mots désusités.
Une parodie loufoque qui nous fait découvrir un Gide qui ici érige le jeu et l'humour noir en règle de vie se livrant à une réflexion sur l'acte gratuit, la morale en général et la religion. le scandale fut total à sa parution et notamment dans les milieux catholiques.



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Après une première tentative décevante avec "La symphonie pastorale", je suis content d'avoir découvert Gide dans un tout autre registre. En effet, j'ai eu beaucoup de plaisir à lire cette aventure rocambolesque dans les coulisses du clergé, de la noblesse et des crapules. C'est très plaisant et divertissant.
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