« Bon, Gallimard me presse pour que je leur livre un truc. Ca fait trois ans qu'ils attendent et ne se privent pas de me rappeler que la Nothomb, elle, livre un bouquin par an à Albin Michel et qu'elle en a encore quarante-trois dans ses tiroirs. le problème, c'est que je n'ai pas l'ombre d'un début d'idée.
Qu'est-ce que j'avais pondu, la dernière fois ? Ah oui, « La cuisinière d'Himmler ».
L'histoire d'une petite vieille très vieille qui a vécu plein d'aventures et qui raconte sa vie. Elle adorait le sexe, avait envie de faire pipi quand elle désirait un homme, sans toutefois dédaigner les femmes à l'occasion. Elle avait pour compagnie une salamandre (mais où est-ce que je vais chercher des conneries pareilles?), et ses talents de cuisinière et d'herboriste lui ont permis de rencontrer la crème du gratin du XXème siècle : Himmler, Hitler, Sartre, De Beauvoir. Pas mal, pas mal du tout. « Ils » ont bien aimé.
Tiens, et si je « Leur » refaisais le coup de la petite vieille très très vieille qui raconte sa vie ?
On dirait qu'elle s'appellerait Lucile et qu'elle aurait pour compagnie une mygale, non c'est pas bon ça, disons plutôt une perruche. Elle serait un peu bisexuelle (Lucile, pas la perruche) et aurait envie de faire pipi quand elle désire un homme (aucun risque que qui que ce soit se souvienne de ce détail).
Pour changer de la cuisine, elle serait dentiste (mais toujours herboriste, c'est tendance).
Bon, on dirait qu'elle serait née en ... chais pas, disons 1777 et qu'elle vivrait la Révolution française. Ca lui ferait dans les seize, dix-sept ans à l'époque des Sans-Culotte. Tiens, ça me donne une idée de titre pour le bouquin : « La dentiste n'a pas de culotte ». J'entends déjà mon éditeur : « Très bon, ça, mon petit Foggie, très vendeur. ».
Ses talents lui permettraient de rencontrer des tas de gens célèbres. Mais attention ! Là où la Rose se la jouait petit bras avec ses deux nazillons et son couple gauche caviar (Himmler, Hitler, Sartre et Beauvoir), pour le coup j'te m'en vais t'en coller dans tous les chapitres, de la célébrité. On va passer du « S » au « XXL », en voiture Simone si j'ose dire.
Elle croiserait des tas de grosses nuques : Louis XVI, Marie-Antoinette, Robespierre, Mirabeau, La Fayette, Napoléon Ier, Jefferson, même Washington et le Général Custer (je vois déjà un chapitre où elle le flingue à bout portant). Ouais, j'vais te coller du People, du lourd, à tous les étages.
Comme sa copine Rose, elle aura entre-temps occis une bonne poignée de salauds qui lui auront fait du mal, à elle ou à ses proches. La vengeance, ouais, la Vengeance, « Ils » adorent ça, ce n'est pas Dumas qui viendra me contredire !
Allez, c'est parti mon Foggie, j'allume l'ordi et je m'y colle».
*
Je ne sais plus qui a dit qu'un romancier écrivait toujours le même livre. Là, c'est flagrant. Bien que « L'arracheuse de dents » se lise sans déplaisir, FOG aurait dû s'en tenir à « La cuisinière d'Himmler » et passer à autre chose. On a vraiment l'impression d'avoir déjà lu ce livre de petite vieille qui ressasse ses souvenirs.
La prochaine fois, s'il nous livre l'histoire d'une petite vieille de 150 ans qui aura fricoté dans la paille avec Jeanne d'Arc, qui aura forniqué avec François Ier et accompagné Christophe Colomb en Amérique, non sans avoir rencontré au passage Léonard de Vinci et William Shakespeare, je hurle !
Pour conclure, deux étoiles au Guide Babelio me semblent déjà grassement payé.
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J'ai eu beaucoup de mal avec ce livre. Je n'ai pas trouvé l'histoire crédible.
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Trop c'est trop, je ne trouvais plus de saveur à la lecture de ce livre. Cette femme qui a traversé la Révolution française, s'enfuit aux États-Unis, revient en France puis retourne aux États-Unis à fini par me lasser. Certes elle a vécu un siècle. Mais ses aventures torrides avec tous les Grands hommes des deux mondes France et Amérique en n'oubliant pas la lutte contre l'esclavage et celle pour la sauvegarde des Indiens finissent par sembler tellement invraisemblables que je fus saturée par cette lecture.
Cela me semble être une révision de l'histoire de l'époque mais avait-t-on besoin d'un tel personnage pour dépeindre la dépeindre?
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L'arracheuse de dent ment tout le temps et le lecteur ne sait plus ou est la vérité historique et la vérité à la sauce FOG. Celui-ci en profite aussi pour discrètement mettre son grain de sel et se mettre en lumière.Ce livre m'a agacé du début à la fin, au fond il n'en reste pas grand chose car les aspects historiques et philosophiques sont bien légers et l'écriture fait penser à un livre enregistré au dictaphone.
Ce livre aurait-t-il trouvé un éditeur si son auteur était un illustre inconnu?
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