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Matthew Clark (Illustrateur)
EAN : 9781401229986
168 pages
DC Comics (18/01/2011)
5/5   1 notes
Résumé :
The World’s Strangest Heroes, the Doom Patrol, return in this eagerly anticipated relaunch of the classic, irreverent franchise.
These new adventures find the Doom Patrol facing off against a pandimensional wrecking crew who have come to Oolong Island looking for something specific – and the Doom Patrol had better find it while there’s still an island left! Don’t miss assassins made out of porcelain, The Brotherhood of Evil and a new squad of enemies called ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome regroupe les épisodes 7 à 13 parus en 2010. Il fait suite à We who are about to die (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lus avant.

Après les événements de Blackest Night, les membres de la Doom Patrol sont de retour sur l'île d'Oolong. Thayer Jost a fait développer par son équipe de scientifiques un groupe d'individus doués de superpouvoirs, en en récupérant quelques autres qui ont précédemment donné du fil à retordre à la Doom Patrol comme Animal-Vegetable-Mineral Man (Sven Larsen). Niles Caulder récupère après les graves blessures dont il a souffert. La scène est incroyable de cynisme et d'amoralité : alors que Leslie Davis (Rocky des Challengers of the Unknown) essaye de vérifier que Caulder a compris la leçon, ce dernier contemple les actions de la Doom Patrol sur l'écran de son ordinateur portable qui retransmet les images captées par les yeux de Robotman (à son insu bien sûr). Il n'y a aucune possibilité de rédemption ou de changement de caractère pour Caulder.

Les histoires contenues dans ce tome suivent Cliff Steele (Robotman), Rita Farr (Elasti-Girl) et Larry Trainor (Negative Man) confrontés à la réapparition de 2 anciens membres, à des huissiers inter-dimensionnels, à une femme assassin au corps en porcelaine, à une manipulation médiatique pour les discréditer, à un risque d'expulsion d'Oolong décrétée par Veronica Cale sa présidente, et à l'arrivée d'Irwin Schwab et son enfant assistant. Oui il s'agit d'Ambush Bug et Cheeks (le Toy Wonder). le tome se termine sur un épisode consacré à Rita Farr mettant en évidence en quoi elle a sa place dans cette équipe de marginaux.

Keith Giffen est libéré des épisodes obligatoires avec le crossover "Blackest Night" et il peut enfin emmener la Doom Patrol dans les territoires les plus bizarres possibles. Il les plonge dans un récit aux enjeux aussi bien personnels, que vitaux pour les civils de leur environnement immédiat. La tension et le suspense premier degré fonctionnent parfaitement, l'histoire est prenante, les combats se succèdent sans se répéter, les superpouvoirs étincellent avec inventivité. Donc au premier niveau de lecture, cette histoire respecte les codes des superhéros, et ceux spécifiques à la Doom Patrol, équipe constitués d'individus que même les autres superhéros considèrent comme des monstres, des anomalies génétiques.

Matthew Clark illustre ces aventures dans un style détaillé et pragmatique, son implication se voyant dans l'inventivité des apparences des nouveaux personnages (magnifique assassin en porcelaine), se voyant également à la réflexion apportée à la mise en scène, les cadrages, les costumes, etc. Il dessine dans un style superhéros appliqué et il est plus investi que la majorité des dessinateurs qui se contentent de reproduire les mêmes schémas. Ce point de vue apparaît par contraste lors de l'épisode dessiné par Ron Randall et de lui dessiné par Cliff Richards.

Keith Giffen ne se limite pas à ce premier niveau. Il faut se rappeler qu'il est l'instigateur de la Justice League International, version comédie. Ici également, Giffen introduit une dimension humoristique pince-sans-rire et sarcastique, sans être désespérée ou méchante. Larry Trainor perçoit la réalité différemment du commun des mortels ce qui rend ses conversations décalées, entre l'exagération du bouffon et l'absurde. Évidemment l'arrivée d'Ambush Bug s'accompagne de situations absurdes et idiotes propre à ce personnage créé par Giffen en 1982. Il y a également ce criminel d'opérette en train de soliloquer en se disant qu'il risque une mort soudaine et brutale uniquement pour nourrir le scénario. Il se moque de lui-même en expliquant qu'il revêtu une tunique rouge (Red Shirt, référence aux personnages qui n'apparaissent que le temps d'un épisode dans Star Trek et qui meurent dans ce même épisode). Giffen rend hommage aux incarnations passées de cette équipe, en allant rechercher des personnages créés par Grant Morrison lorsqu'il écrivait la série Doom Patrol (à commencer par Crawling from the wreckage). Il les réinterprète en les plaçant sous le signe du surréalisme avec une dimension comique plus poétique (une brique qui parle, si c'est possible). Au lieu de se reposer sur ses ficelles habituelles, Giffen nourrit son récit des inventions des autres en les interprétant à sa manière pour enrichir les personnages et les points de vue. Il sait établir ses priorités dans sa narration : d'abord une histoire logique qui tient la route, ensuite les écarts des personnages.

Arrivé à l'avant dernier épisode, Giffen ajoute encore un niveau de lecture avec le soliloque artificiel du méchant de l'histoire. Page 120, Thayer Jost se lance dans un monologue à destination d'une prisonnière bâillonnée pour exposer son point de vue. Derrière cet artifice narratif de la tirade explicative, le personnage complètement pris dans sa philosophie de la vie décrit un point de vue dépourvu de manichéisme, très lucide et qui fait froid dans le dos par sa pertinence. Giffen n'est plus du tout dans le registre des bons contre les méchants à grand coup de rayons destructeurs, mais bien dans une ligne directrice de vie, pas si éloignée de celle qui sous-tend les facéties absurdes d'Ambush Bug. Tel Grant Morrison en son temps, il emmène le lecteur dans un domaine qui respecte les superhéros, la bizarrerie loufoque et poétique de la Doom Patrol, et qui confronte le lecteur à un point de vue philosophique construit. Évidemment Giffen n'est pas Morrison et son histoire n'a pas la densité de celle de Morrison, mais son propos est tout aussi ambitieux, et certainement plus accessible.

Ce tome se conclut de manière magnifique avec l'épisode consacré à Rita Farr. Giffen fait de ce personnage un peu falot, un être humain sympathique, un monstre inattendu, une héroïne courageuse, un individu remarquable.

Après un premier tome en demi-teinte, trop proche des superhéros basiques, Keith Giffen prend son envol et emmène le lecteur dans son univers très personnel au frontière de l'absurde, du loufoque, des superhéros et d'une conception de l'humanité moderne lucide et terrifiante. Il ne reste plus qu'à espérer que DC Comics publie la fin de la série (épisodes 14 à 22).
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