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Citations sur La trilogie de Pan, tome 3 : Regain (129)

Tu sais, l'orage couche le blé ; bon, une fois. Faut pas croire que la plante ça raisonne pas. Ça se dit : bon on va se renforcer, et, petit à petit, ça se durcit la tige et ça tient debout à la fin, malgré les orages. Ça s'est mis au pas. Mais, si tu vas chercher des choses de l'autre côté de la terre, mais si tu écoutes ces beaux messieurs avec les livres : "mettez de ci, mettez de ça : ah! ne faites pas ça. " En galère, voilà ce qui t'arrive!
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Je pars, dit Gaubert. L'enfant me l'a fait dire hier, sur le soir, par le berger des Pamponnets. Il dit qu'il a peur de cet hiver pour moi, tout seul. Il dit que je serai mieux là-bas. Il dit qu'on m'a fait la chambre à côté de la cuisine pour la chaleur du poêle. Il dit que la Belline et les petits, ça me fera un peu de plaisir, que la Belline me soignera bien. J'ai quatre-vingt !
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Si Gaubert avait eu les mains libres, il les aurait cachées ces trois larmes qui ont débordé de ses yeux ; mais ses mains sont clouées sur la canne et le visage ne peut pas se cacher, et là, la tête droite, il pleure avec des yeux éperdus.
Et, au bout d'un moment, que Panturle n'osait plus rien dire, Gaubert a reniflé comme un petit enfant.
- Non, c'est pas la Belline, cette fois ; ça a été plus fort que moi. C'est parce que je vois que la terre d'Aubignane va repartir. L'envie du pain, la femme, c'est ça, c'est bon signe. Je connais ça, ça ne trompe pas. Ça va repartir de bel élan et ça redeviendra de la terre à homme. Seulement, qui sera là-haut dans ma forge ?
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l'enclume est toute luisante
toute vivante, claire
prête à chanter.
Pan! pan! Pan!
p 14
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Une force souple et parfumée court dans la nuit. On dirait une jeune bête bien reposée. C’est tiède comme la vie sous le poil des bêtes ; ça sent amer. Il renifle. Un peu comme l’aubépine. Ça vient du sud par bonds et on entend toute la terre qui parle. Le vent du printemps !
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Monsieur Astruc se penche encore sur la belle graine. On la voit qui gonfle la toile des sacs. On la voit sans paille et sans poussière. Il ne dit rien et personne ne dit rien, même pas celui qui est derrière les sacs et qui vend. Il n'y a rien à dire. C'est du beau blé et tout le monde le sait.
- C'est pas battu à la machine?
- C'est battu avec ça, dit l'homme.
Il montre ses grandes mains qui sont blessées par le fléau et, comme il les ouvre, ça fait craquer les croûtes et ça saigne.
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C'est de la solide chair souple et chaude,et dure à la fois,ce qu'elle tient à pleines mains, que ce poignet d'homme qui l'attache à l'homme,ce poignet qui est un pont par lequel le charroi du désir de l'homme passe en elle.
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Voilà : je voudrais te demander de la semence à blé. J'ai envie d'en faire un peu. Je te paye pas, je te le rends à la récolte. Et puis, dans quelque temps, quand tu voudras, j'aimerais que tu me prêtes ton cheval un jour ; ça, si tu veux, je te le payerai comme tu voudras. Avec des sous, ou en grains.
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- Tu sais pas ? qu'il dit. Je voudrais te demander quelque chose. Je peux pas en payant, mais je te le revaudrai. Donne-moi une tranche de ce pain. C'est pas pour moi, il ajoute parce qu'il voit que, déjà, elle le tend et que l'Amoureux va dire : « Apporte aussi les olives. » C'est pas pour moi. Je vais te conter, puisque aussi bien ça se saura et puisque aussi bien, c'est bien, somme toute. J'ai une femme, là-bas, avec moi, et ça lui fera plaisir :
- Prends-le tout, alors, dit Alphonsine.
De voir qu'on lui donne tout, ça lui fait douleur, ça lui fait cligner les yeux comme s'il mâchait du laurier.
- Je te le revaudrai.
- T'as qu'à faire ça si tu veux qu'on se fâche.
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Commentaire de Giono: «Il faudra que je parle de celui-là qui était tout seul au fond du plateau et puis qui a acheté une femme avec les soixante francs d'un âne et qui, de ça, a fait revivre toute sa terre, et qu'une herbe nouvelle a poussé et qu'on a pu faucher le regain».
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