Au milieu de la nuit Tringlot s'éveilla par pur plaisir :
le vent ronronnait, il se caressait contre la maison
comme un chat p 1079
Il était sorti sur le pas de la porte. Le soir avait recouvert toute la montagne jusqu’au sommet. Au fond de la vallée, quelques lumières clignotaient dans la nuit noire.
Sous le couvert il s'arrêta."La mort attrape ceux qui courent",se dit-il.Il voulait examiner la situation.
Louiset eut juste le temps de dire : "Ça va dégringoler !" Ils furent abasourdis par un silence particulier, puis le fracas fut entonné à pleine voix par toutes les vallées. Quelques énormes gouttes grêlèrent comme des noix et un vent furieux emporta des blocs de pluie entrechoquées. Les claquements du fouet de la foudre ne cessaient pas, ni, de tous les côtés, la galopade des tombereaux du tonnerre.
Je comprends très bien, dit Tringlot, qu'il faut s'amarrer à quelque chose dans la solitude, sinon elle vous emporte au tonnerre de Dieu et, tonnerre de Dieu c'est pas joli. Je sais ce que c'est, je l'ai éprouvé ; je suis né seul. Toi Louiset, tu connais la solitude de la montagne ; moi je connais la solitude des coups de trique et c'est aussi une sacrée solitude.
La baronne toujours en grand deuil, en voile, les gants et tout son saint-frusquin, se balade seule comme un ladre dans la foire avec’ son air de dire « Vous n’etes tous que des chiures de mouches ».
Le Munataure qui se prend toujours pour le premier moutardier du pape s’avance, la bouche en cœur et il s’en fait rembarrer recta. (...) Les jours passent ; son amour propre lui travaille le foie ; il rumine et il remâche son avanie.
Ici, c'est autre chose que loin, c'est ailleurs.
La mort attrape d'abord ceux qui courent.
l'amour qui rime avec toujours et le bonheur secret
qui rime avec caché ? p 1043
Vous ou moi,nous prenons sur nous de vieillir,pour la simple raison qu'il faut vieillir ou mourir jeune,il n'y a pas de milieu.