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3,52

sur 1246 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Mattia, élève surdoué passionné de mathématiques, a un jour abandonné sa soeur jumelle,attardée mentale, dans un parc pour se rendre seul à un goûter d'anniversaire. Depuis ce jour, elle est introuvable et, lui, rongé par la culpabilité, s'auto-mutile pour se punir de cet acte aux conséquences dramatiques.
Alice, inhibée par un père autoritaire, a vécu un grave accident de ski. Elle en a gardé une claudication qui la rend différente. Depuis, elle a cessé de se nourrir en protestation contre ce corps qui l'a trahie.
Ces deux-là, mal dans leur peau, solitaires, étaient faits pour se rencontrer et c'est au lycée que leur relation va commencer. Amis car tellement semblables, amoureux, sans doute, mais incapables de vivre de tels sentiments, ils vont se chercher, se rapprocher, se fuir, se retrouver mais toujours leur nature profondément solitaire les tient éloignés l'un de l'autre...


C'est l'histoire d'Alice et Mattia. Une histoire étrange, sans doute une histoire d'amour, mais un amour flagrant aux yeux de tous sauf aux leurs. Les traumatismes de l'enfance, les difficultés de l'adolescence et les questionnements de l'âge adulte se combinent pour les laisser impuissants face à la vie. Ensemble, ils vont grandir pourtant , trouver d'autres refuges, Mattia dans une vie rangée à l'étranger, Alice, en s'engageant dans une histoire de couple mais leur lien reste aussi puissant qu'inutile.
Une espèce de "ni avec toi, ni sans toi" en mode adolescence perturbée, desservie par une écriture un brin trop froide et deux personnages jusqu'auboutistes qui semblent se prélasser dans leurs problèmes sans jamais faire l'effort de s'en sortir. Exaspérants, irrécupérables, il est très difficile de s'y attacher et de s'émouvoir de leurs erreurs sans cesse renouvelées. On voudrait les secouer, leur dire de faire le deuil de leur enfance pour enfin VIVRE mais l'auteur choisit un autre chemin.
Intéressant mais pas indispensable.
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Eh ben voilà. A force, ça m'est arrivé. Je n'arrive pas à parler de ce livre d'une façon qui m'est satisfaisante.

Pourquoi diable autant d'ambivalence? J'ai à la fois aimé et ... pas aimé ce livre, du coup j'ai une impression, plutôt globalement favorable, mais pas tout à fait satisfaite et un peu déçue.

Je m'étais dit en ouvrant l'ouvrage reçu de l'éditeur par l'intermédiaire des lectures de chez les filles, Que plus d'un million d'italiens, pris ensemble le jury 2008 du prix Strega, ainsi qu'une grande partie des (nombreux) auteurs de blog ayant également reçu ce livre contre review, avaient nécessairement une bonne raison d'aimer ce livre. Et je comprends pourquoi.

L'ambiance globale se veut (et parvient, à mon avis, à l'être, ou du moins à donner l'impression de l'être) belle au sens baudelairien du terme à savoir "quelque chose d'ardent et de triste". J'imagine que l'auteur a voulu s'approcher d'un flamboiement froid, une sorte de fièvre glacée et douce amère. On a quelques passages comme ça où l'ambiance s'en approche, sis entre la rêverie et destruction de soi, entre violence retournée contre soi (volonté de s'approprier un corps et de transcrire sur ce dernier le non dit: anorexie / auto mutilation) et mélancolie (mal être où les âmes perdues des protagonistes errent).

Cette ambivalence, ce conflit propre à l'adolescence, caractérisent Mattia et Alice, nos deux "nombres premiers". Des adolescents refusant de grandir et ne pouvant quitter l'instant où leur enfance s'est trop vite arrêtée (Alice à l'occasion de son accident de Ski, Mattia lorsqu'il a abandonné sa soeur jumelle handicapée)

Pourquoi des nombres premiers? le premier alinéa du quart de couv' nous le révèle: "Les nombres premiers ne sont divisibles que par un et par eux-même; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair.

Vous l'aurez deviné, tout au long de ce roman, l'auteur met en scène nos deux personnages, Alice (anorexique chronique) et Mattia (réfugié dans l'abstraction des mathématiques), comme étant ces nombres premiers (par exemple, 3 et 5) qui sont proches sans jamais se toucher, qui sont condamnés à toujours se chercher sans vraiment parvenir à se trouver.

Au long des chapitres, les personnages évoluent au fil du temps: l'enfance, temps de la brisure (là où le verre n'est jamais si bleu), puis l'adolescence, difficile, torturée. Ce sont presque des "âmes soeurs" (au sens platonicien du terme) mais condamnées à ne pas se trouver.

Ils deviennent physiquement adultes, tentent chacun de s'oublier sans y parvenir mais tout ce qu'ils peuvent construire s'avère être en fait bâti sur du sable.

Un jour, il finissent par se recroiser, pour mieux se quitter.

Le récit est enlevé, fluide et s'attache à décrire les sentiments des personnages. Néanmoins je regrette que pour décrire les affres de l'adolescence l'auteur choisisse des caricatures d'adolescents, véritables handicapés de la vie (désolée pour le terme outrancier) dont certaines caractéristiques évoquent quelques un des critères utilisés dans le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders pour diagnostiquer la sociopathie (par exemple: dédain pour la sécurité de soi, irresponsabilité chronique). Un peu de subtilité aurait évité cette indéfinissable sensation de cliché.

De même, l'aspect "refuge dans les maths" aurait pu être décortiqué de façon beaucoup plus fine. Quand j'ai lu "Parfum de glace" de Yoko Ogawa, dans lequel était décrit un personnage surdoué pour les maths, j'ai trouvé que la caractéristique de l'isolement était abordée de façon moins pataude, plus poétique. Peut-être que l'aspect "pataud' est lié au fait que Giordano, titulaire d'un doctorat de physique, semble trop bien connaître les sciences pour écrire finement dessus, mais celà reste une impression personnelle que peu semblent partager, j'en suis consciente. Je suis également conscient que le style d'Ogawa peut difficilement être comparé à un premier roman.

Je concluerai en disant que l'impression globale de ce livre est agréable sans être enthousiasmante et qu'on reste, à la fin, vaguement frustré par l'abordage un peu rapide, manquant légèrement de subtilité, de l'évolution des protagonistes.
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Malgré les nombreuses critiques élogieuses, je n'ai pas aimé du tout ce roman que j'ai trouvé pessimiste à souhait.
Certes le sujet était intéressant : celui de deux adolescents un peu perdus qui se rencontrent, et l'espoir qu'ensemble ils seront assez forts pour se sortir de leurs vies pas bien rigolotes...mais pour moi, c'est la sensation de mal-être permanent et de désespoir qui a été la plus forte.

Je n'ai pas réussi à me sortir de la tête ces deux jeunes complètement en marge de la société et je n'ai malheureusement pas vu de note positive à la fin, juste une impression de noirceur inéluctable et de vide insondable.
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Mattia est un jeune garçon surdoué, dont la vie a été bouleversée par la disparition de sa soeur jumelle. Alice, traumatisée par un accident survenu à la montagne, a gardé des séquelles physiques et psychologiques.
Ils vivent chacun au sein de leur famille, mais sont mal intégrés dans leur environnement proche. Incompris de leurs parents et de leurs camarades, ils ont en commun une grande solitude. Leur rencontre au lycée va changer leur existence et permettre à chacun de trouver en l'autre comme un double lui-même. Mais les souffrances vécues laissent des traces et ils n'arriveront que rarement à se laisser aller à plus de confiance et d'intimité, à l'occasion de retrouvailles au fil des années.

C'est un livre parfois dur, quelquefois j'ai failli le poser et abandonner cette lecture, surtout au début, d'ailleurs, quand les injustices s'accumulent, sur Alice en particulier. Mais j'ai persisté et suis arrivée au bout de cet étrange parcours de deux êtres mal à l'aise dans la vie. Coincés dans leur solitude, ils n'arrivent pas à s'extraire complètement de leur passé et ne saisissent jamais complètement la perche parfois tendue par l'autre. le livre s'achève sans vraiment apporter une fin à cette histoire, ce qui permet au lecteur d'inventer d'autres rencontres entre Mattia et Alice et une issue, heureuse ou pas, selon l'humeur.
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J'ai commencé ce livre sur les conseils d'une amie, et j'étais d'autant plus réceptive que j'ai bien aimé " Contagions" du même auteur.
C'est plutôt bien écrit, les personnages sont attachants.
Je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire. J'ai trouvé les personnages et l'histoire trop sombres et anxiogènes pour notre période de confinement.
Je me suis arrêtée à la page 150.
Peut-être le relirais-je plus tard.
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Ah ! Si seulement Alice avait laissé traîner dans la salle d'eau le disque de Counting Crows ou le thermomètre de Galilée, cadeaux que Mattia lui avait jadis offerts, nous, lecteurs, aurions peut-être eu droit à un happy end !

Hélas, non ! L'auteur, tout comme Mattia, s'est accroché à cette théorie des nombres premiers, seuls et parfois jumeaux qui malgré leur proximité, ne se toucheront jamais.

Pourtant Alice, ce nombre premier, jumeau du nombre premier qu'est Mattia, a bien réussi, du moins à deux reprises, à chasser ce nombre pair qui les sépare.

Par ailleurs, comment expliquer la cécité abjecte des gens qui les entourent ? On peut comprendre que les parents de Mattia avaient leur part de souffrance avec la perte de Michela. Il aurait fallu développer. On peut comprendre que la mort de la mère d'Alice ait aussi aveuglé le père de l'héroïne, mais le regard de sa nounou, Soledad et de son mari médecin, Fabio sont incompréhensibles.

Ces deux êtres ne sont pas "unis par un fil élastique et invisible", mais plutôt chacun par une maladie mentale que l'auteur tente de nous rendre poétique et endossable. Dans le genre, je préfère encore un roman de Haruki Murakami qui a au moins la décence de créer un voile vaporeux hors du réel pour présenter ses "solitudes" et ses "nombres premiers".
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Une sorte d'histoire d'amour, racontée à différents moments de la vie des personnages, selon différentes étapes de l'enfance, de l'adolescence, puis de l'âge adulte. Je n'ai pas vraiment accroché. Vu le nombre de critiques élogieuses, je me demande si je ne suis pas complètement passée à côté ?
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c'est un roman plus sombre que ce à quoi je m'attendais. Au début, les personnages sont englués dans des situations difficiles, mais je pensais (et j'espérais) un épanouissement, un apaisement pour ces deux personnages atypiques, et du coup le (non)-dénouement m'a laissée un peu sur ma faim.
Lien : http://chezradicale.canalblo..
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Impossible d'y échapper, à moins de couper sa connexion Internet et d'ignorer la presse paralittéraire. Grâce à un plan marketing très efficace, le best-seller italien « La solitude des nombres premiers » de Paolo Giordano a envahi la toile, précédé d'une rumeur plus que flatteuse. le roman, qualifié par son éditeur de « best-seller phénoménal », vendu à « plus d'un million d'exemplaires en Italie », a reçu plusieurs prix, dont le prestigieux prix Strega (l'équivalent de notre Goncourt).

Tout ce tam-tam peut susciter chez certains lecteurs quelques préventions, nourries par la désagréable impression qu'on veut leur forcer la main. D'autant plus que, souvent, les livres font du bruit pour des raisons qui ne sont pas toutes littéraires. Il y a fort à parier que si l'auteur n'était pas un bel Italien d'à peine 30 ans, double transalpin de Florian Zeller (et donc source de jolies photos dans les magazines), «La solitude des nombres premiers » aurait rejoint les étals des librairies dans une discrétion absolue.

Faisons abstraction quelques instants de la rumeur pour considérer le livre, et lui seul. C'est l'histoire de deux adolescents solitaires et mal dans leur peau, Alice et Matteo, qui ont en commun d'avoir subi dans leur enfance un drame qui les marquera toute leur vie : Alice victime d'un accident de ski en a gardé une légère claudication et Matteo est responsable de la disparition de sa soeur attardée. Tous deux malmènent leur corps-anorexie pour Alice et scarifications pour Matteo- et s'enferment dans un solipsisme mortifère.

Matteo, qui se réfugie dans l'abstraction consolante des mathématiques, a observé que les nombres premiers (nombres qui n'ont que deux diviseurs, 1 et eux-mêmes) se rencontrent parfois par deux, ils ont un jumeau proche, séparé seulement par un nombre pair : c'est le cas de 17 et 19 par exemple. Matteo pressent que son destin est lié à celui d‘Alice comme celui de deux nombres premiers jumeaux. Tout au long de leur vie, Alice et Matteo se croisent, deviennent amis, mais parviendront-ils à échapper à leur solitude et à crever la bulle qui les isole ?

Alors, événement littéraire ou phénomène commercial ? La vérité est peut-être entre les deux. Paolo Giordano fait preuve d'une maîtrise narrative assez rare pour un premier roman. Paolo Giordano sait trouver les mots simples et efficaces, pour raconter au plus près des corps torturés, les tourments de ces êtres dangereusement déconnectés. le roman impressionne par sa précision quasi mathématique et son sens aigu des détails. Mais les comparaisons avec « Ada » de Nabokov ou « La Nostalgie de l'ange », d'Alice Sebold qu'on a pu lire sous la plume de certains critiques sont excessives car le livre est plus intéressant pour son histoire bien ficelée que pour sa contribution à la construction narrative.
Lien : http://empreintedesmots.blog..
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Une histoire dure et touchante, de 2 personnages "nombres premiers", solitaires et jumeaux. Mais je n'ai pas accroché au personnage d'Alice, qui avait tendance à m'exaspérer parfois...
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