AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,9

sur 60 notes
5
6 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il pleut sur Naples en ce mois d'octobre 1931 où la ville doit accueillir le Duce et montrer d'elle une image expurgée de tous les crimes et délits. Aussi le commissaire Ricciardi est prié de taire ses doutes quant à la mort d'un petit scugnazzo, un de ces orphelins abandonnés de tous qui tentent de survivre dans les rues boueuses de l'automne. Pourtant, le policier a des doutes. le petit corps a été retrouvé aux pieds de l'escalier de Capodimonte et Ricciardi n'a pas vu ‘'La Chose''. C'est donc que l'enfant est décédé ailleurs et que son corps a été déplacé. Décidé à découvrir les circonstances de cette mort que le légiste a qualifiée d'accidentelle, le commissaire prend des congés et enquête sans permission, aidé par le fidèle Maione, peu enclin à abandonner Ricciardi à ses errances solitaires.

Ambiance sombre et mélancolique, encore accentuée par la pluie diluvienne qui s'abat sur Naples. On y retrouve un commissaire Ricciardi hanté par la vision d'un gamin mort dans l'indifférence générale et déboussolé par l'absence de la Chose. Dans sa quête désespérée, il rencontrera ce que l'humanité fait de plus bas : la maltraitance des enfants, la vénalité des prêtres, la perversion des adultes, l'égoïsme des puissants, la misère, la faim. Diminué par la maladie et affecté par ses découvertes, le policier apparaît plus seul que jamais, vulnérable et touchant. Toujours poursuivi par les assiduités de la belle Livia qui pourrait bien profiter de sa faiblesse, il tente de se rapprocher de l'élue de son coeur, la timide Enrica qui n'en finit pas d'attendre qu'il se déclare enfin.
Beaucoup d'humanité dans ce dernier opus des saisons de Ricciardi qui voit se préciser l'emprise du fascisme sur l'Italie. La visite programmée de Mussolini met la questure en émoi et fait intervenir un service d'ordre secret, bien informé et menaçant.
Un excellent tome, très noir, très dur et éprouvant.
Commenter  J’apprécie          454
Découverte du commissaire Ricciardi et celui-ci me plaît déjà beaucoup. Pour sa droiture et son humanité. Et même si on referme ce livre avec un pincement au coeur, voire plusieurs... C'est un roman qui a remué beaucoup de choses et de souvenirs de Naples en moi, même si l'époque où se déroule l'intrigue n'est pas contemporaine.
Commenter  J’apprécie          80
Après avoir lu - et beaucoup aimé - les trois premières saisons du Commissaire Ricciardi , je me suis donc logiquement plongé
dans « L'automne » .
Notre sombre et mélancolique Ricciardi a précédemment enquêté sur les meurtres d'un ténor du San Carlo , d'une cartomancienne-usurière et d'une duchesse . Il en a identifié les meurtriers .
Cette fois , alors que le froid et la pluie sont arrivés , Ricciardi veut savoir ce qui a provoqué la mort d'un pauvre gamin des rues , Mattéo dit « Tétté » . Il semble que le gamin ait accidentellement avalé de la mort-aux-rats . Dossier à classer rapidement... enquête terminée ?
Le commissaire veut en savoir plus ...
Désobéissant aux injonctions de son supérieur , l'obséquieux Garzo , il va arpenter, sous un ciel bas et gris , par une pluie battante , les rues du vieux Naples, avec le brigadier Maione .
Dans ce 4e tome , l'auteur décrit encore très bien les motivations et souffrances des personnages , leur caractère et dépeint parfaitement la Naples populaire des années 30 . Selon le régime fasciste « Tout va bien ! » et comme le Duce a prévu une visite à Naples , la ville doit être impeccable pour l'accueillir . En réalité , le petit peuple souffre et des centaines de gamins sans-abri sont dans les rues , mendiant un peu de nourriture et de chaleur humaine .
Emu , touché par l'histoire de ce gamin, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet « Automne » dont le dénouement est terrible !
Bien sûr , ce n'est pas l'aspect « enquête » qui est le plus important .
Ce sont l'atmosphère et la description des personnages qui comme d'habitude m'ont beaucoup plu . On se plonge dans les livres de Maurizio de Giovanni avec délectation !
Vivement le prochain  car je me suis encore ré-ga-lé !
Commenter  J’apprécie          40
Après avoir lu et grandement apprécié L'hiver du commissaire Ricciardi et faute de disponibilité au Québec du Printemps… et de L'été…, je me suis plongé tout de même dans cette enquête automnale qui clôt le cycle des saisons imaginé par Maurizio de Giovanni. Et j'y ai retrouvé un autre polar historique intelligent alliant violence, poésie et émotion.

Par son style direct et son talent de description des lieux, des événements, du contexte historique et de l'éventail des personnages qu'il introduit au gré du récit, l'auteur nous transporte dans une Naples dont les autorités souhaitent s'enorgueillir de présenter une ville de l'État fasciste mussolinien, débarrassée de la criminalité et des tensions sociales à la veille de la visite du Duce.

C'est dans ce contexte que se déroule à raison l'enquête non souhaitée par ses patrons du commissaire Ricciardi sur la mort d'un gamin orphelin dont l'autopsie a conclu à une mort accidentelle. Avec l'assistance de son fidèle brigadier Maione. À la fin du mois d'octobre 1931, pluvieux, humide, brumeux à souhait. Une météo idéale pour y camper cette quête nébuleuse de la vérité qui profitera de l'éclairci du jour des Morts pour trouver, en chute finale, sa résolution en pleine histoire d'amour platonique qu'entretient le policier avec sa voisine d'en face et confronté à l'intérêt que lui porte Livia Lucani, veuve Vezzi, dont l'assassinat du mari a fait l'objet d'une enquête une des saisons précédentes.

Dans ce quatrième opus, Maurizio de Giovanni nous fait découvrir de nouveaux aspects de la personnalité de son héros qui a le don de revoir et d'entendre les dernières paroles de certaines personnes décédées dans différents quartiers de la ville. Une cité italienne des années 1930 « … dans laquelle la misère la plus noire s'étend au pied des riches hôtels particuliers, où l'Église encore toute puissante s'allie à la vieille noblesse et à la bourgeoisie dans d'hypocrites actions de charité qui dissimulent mal leur mépris des plus pauvres. Une ville qui semble dévorer ses enfants. » (Encore du noir, sept. 2015).

Il faut également souligner le talent de l'auteur pour nous imprégner de l'ambiance sombre dans laquelle il fait évoluer ses personnages :

• l'eau qui ne lave pas, qui sépare, qui dérobe, qui fait peur et qui ne s'arrête jamais (pp. 81-82) en référence aux ondées quotidiennes qui inondent la ville ;
• le premier matin de froid qui a une saveur et une couleur, qui « arrive en changeant le goût de la pluie, qui sentait un peu la mer et qui, maintenant, sent la glace », où « on s'habille au lit », où les « mères sortent les mitaines qui permettront aux doigts engourdis d'écrire », où « les poêles marchent à plein régime » et que même si on s'y est préparé, arriveront « sans qu'on s'y attende et [cueilleront] par surprise les anciens avec de nouvelles douleurs et la certitude qu'ils vont vivre leur dernier hiver » (pp. 167-169) ;
• le dimanche sous la pluie qui « te met dans une situation que tu n'attendais pas, que tu n'avais pas souhaitée », qui « ferme les portes », qui « te fait désirer autre chose que tu as », qui « a ses armes », qui « est rempli de pleurs », qui « fait de biens étranges cadeaux », qui « limite les possibilités », qui « a ses invités » et qui « glisse tout de même quelques espoirs au sein des pires solitudes » (pp. 334-337).

Et le coloré tableau de l'heure du dîner (souper au Québec) au restaurant Gambrinus où Ricciardi y a sa table : les clients, les serveurs et les barmen, les odeurs, les sons, l'air limpide… (pp. 328-330).

Une lecture que vous savourerez de la première à la dernière page et n'ayez crainte, sans posséder une connaissance même minimale de l'histoire italienne de l'entre deux guerres.

Au moment de rédiger cet avis, je viens de repérer sur Internet un exemplaire de L'été du commissaire Ricciardi. Bien hâte de le dévorer.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : *****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****

Lien : https://avisdelecturepolarsr..
Commenter  J’apprécie          20
Triste saison , triste découverte : un automne pluvieux , un enfant mort empoisonné . Mais Mussolini en personne vient visiter Naples et la ville ne doit présenter que ses bons côtés pour les serviles supérieurs du commissaire Ricciardi . Alors ,vous pensez , la mort d'un « scunizzo » , un gamin des rues , on la balaye sous le tapis …. Mais Ricciardi obstinément refuse de laisser tomber et son enquête , peut-être vaine , l'entraîne à la désobéissance et pour finir le met en danger de mort . Car derrière le sort de cet enfant se dévoilent de répugnants secrets . Un roman plus sombre encore qu'à l'habitude mais d'une grande intensité émotionnelle.
Commenter  J’apprécie          10
Naples, octobre 1931, an IX du fascisme. La ville se prépare à la visite du Duce. Les rues sont nettoyées, au sens propre comme au sens figuré. L'Église veille sur ses ouailles, les enfants des rues, les "scagnazzi", ont un toit pour la nuit même s'ils ne mangent pas à leur faim. Mais la mort rôde, toujours et partout. La mort brutale d'un de ces "scagnazzi" va plonger le commissaire Ricciardi dans un de ces dilemmes dont il se sort toujours en suivant ses intuitions. L'enquête est close et conclut à un décès accidentel. Mais il va quand même s'acharner à trouver une raison plus plausible que la soi-disant niaiserie de cet enfant bègue, chétif, dont tout le monde se moque sauf son chien et cette étrange "bonne fée" qui l'emmène régulièrement faire un tour dans son automobile de luxe. Bien des secrets vont être révélés au cours de cette enquête qui n'en est pas une puisque tout doit être réglé pour la visite historique du "mascellone" à la mâchoire dressée. Côté coeur, les choses avancent, mais une surprise "torride" attend les lecteurs au détour du chapitre 54. Dans ce quatrième volume, qui clôt la série des "saisons" du commissaire Ricciardi, Maurizio de Giovanni poursuit son analyse des infortunes de la vertu et des prospérités du vice, comme d'habitude avec maestria.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (129) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2873 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}