C'est mon deuxième opus du Commissaire.
L'automne (écrit en 2010). Après l'enfer (écrit en 2014). Qui n'était pas l'été (en 2009) quoiqu'il y fît sacrément chaud ! On s'y perd dans tous ces opus.
Après la chaleur écrasante qu'on ressentait dans la peau, exactement comme aujourd'hui, on a la pluie. La pluie sans parapluie, la pluie dans les flaques, les bottes crottées, les habits trempés…
C'est l'automne à Naples en 1931. On attend la visite du Duce…
Et dans la rue, un cadavre d'enfant trouvé au bas de l'escalier de Capodimonte. Un pauvre enfant, décharné, en haillons, sale, et son chien, décharné, sale, assis à côté de lui.
Tout laisse à penser que le petit est mort accidentellement suite à l'ingestion de mort aux rats.
Faisant fi de sa (stupide et soumise) hiérarchie, Riccardi ne va pas lâcher l'affaire.
Ce qui m'a gênée ici dans le personnage du Commissaire, ce qui fait sans doute son originalité, c'est son côté « parle avec les morts ». Mais ce sera évidemment la clé de la solution. D'autre part, ses amours, platonique ou non, m'ennuient un tantinet, je passe.
En revanche la description de cette misère noire à Naples en 1931, l'abandon des enfants, la duplicité de l'église, m'ont douloureusement touchée. J'étais littéralement malade de lire les derniers jours de ce pauvre petit Tettè. Et l'amour de son chien… Plus qu'à Dickens ou à Gavroche, je pensais au gosse d'Erri de Luca dans Montedidio, qui vivait aussi à Naples juste après-guerre.
En résumé, une intrigue bien faite qui se dénoue dans les dernières pages, des personnages un peu convenus entre une Livia belle comme
Romy Schneider, et une Enrica un peu popotte. Un Commissaire original qui écoute les morts et qui ne lâche pas le morceau quand il s'agit de dignité. Et surtout qui a une vraie empathie envers les malheureux, particulièrement les enfants.
Et toujours, une description des années Duce qui fait froid dans le dos.