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tous les ingrédients étaient là pour faire un bon roman: la dynamique fouriériste des phalanstères du 19 ème siècle, des personnages crédibles, les aléas de tout projet, et encore plus de toutes les utopies, l'écriture n'est pas mauvaise, mais je dois dire que je suis arrivé aux derniers chapitres avec soulagement.
Est-ce le rythme, les longueurs de certains chapitres, la chute lente et inexorable de la communauté? Probablement le mélange de tout cela.
Dommage.
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C'est un livre particulier puisqu'on le lit comme un document sur la création de cette colonie d'inspiration futuriste dans le Texas de 1850. Or c'est un roman mais il ne passe pas grand chose, on ne sait pas où l'auteur veut en venir avec les personnages qu'il nous détaille. Finalement une réflexion sur "vaut il mieux improviser que prévoit le pire?" peut être .
Bien écrit.
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J'ai lu ce roman car il fait partie de la sélection du prix des lecteurs Escales du Livre 2020 (Bordeaux). Je connaissais un peu cet écrivain car j'avais lu et apprécié "Élisée ; avant les ruisseaux et les montagnes". celui-ci m'avait permis de découvrir un personnage Élisée Reclus et de belles pages poétiques m'avaient charmées. Je suis un peu plus déçue par ce nouveau texte. le sujet est intéressant mais l'écriture m'a un peu dérouté et n'ai pas réussi à être intéressée ou touchée par l'histoire et les personnages. L'utopie face au concert : un groupe de pionniers-colons partent pour créer un lieu de vie pour une meilleure vie. Considérant, le "leader" va entraîner à sa suite une quinzaine de personnes (principalement des hommes) pour créer une communauté, Réunion, dans l'Etat du Texas, aux Etats Unis. Ils vont partir de France en bateau pour rejoindre les terres qu'ils ont achetées. mais des surprises les attendent : une nature difficile (plaine venteuse, terre peu propice aux cultures, des saisons difficiles...) , des voisins "hostiles" (les Dalassiens ne sont pas prêts à devenir des clients des récoltes de cette communauté,. Les habitants de la ville d'Austin, proche de quelques kilomètres les qualifient de "communistes". Bref l'aventure va tourner court. Certains vont s'installer plus loin, de façon individuelle. d'autres vont rentrer penauds en France. Et il ne restera qu'un, qui tentera de se faire son nid sur cette terre hostile. L'auteur nous parle d'utopie, de communauté, d'espoir de vie meilleur mais face à la dure réalité, cela va s'avérer un échec. J'ai été dérangée aussi par l'écriture, des phrases longues, qu'il faut relire pour savoir où reprendre son soufle et une systématique façon de tripler les mots : aligner trois adjectifs ou adverbes (une seule personne immense, large, efficace (p131), comme un arbre droit, épais costauds (p132). Et cet exercice de style m'a dérangé car j'ai eu l'impression de me mettre à compter les mots. Déçue donc par cette lecture malgré un sujet qui m'intéressait.
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Elles vont tomber les tuiles, pas seulement se soulever par temps d'orage, de tempête ou d'ouragan, mal arrimées qu'elles sont sur le toit des mastodontes de réunion, Texas.
Elles vont commencer à tomber, sans bruit dès le début de cette installation préparée de longue date par Victor Considerant, fouriériste, utopiste et scientifique.
Pendant des années, cet homme prudent, prévoyant, carré et proche de Fourier, va élaborer un projet d'envergure, installer au Texas une sorte de familistère, genre de phalanstère regroupant des volontaires apportant leur volonté de fabriquer un monde nouveau au Nouveau Monde.
Tout est à construire, depuis le début, les terres à acheter, les plans à dessiner, les détails à fignoler, la vie en communauté, puis en village, le nom du village est même trouvé , ce sera « Reunion » et tout ce beau monde, recruté partout en France dans des réunions organisées de main de maître, sans doute convaincantes puisqu'environ 30 personnes feront partie du grand déplacement du Havre au Texas.
Tous les milieux sociaux sont représentés, de l'agriculteur au regard acéré au doux rêveur utopiste qui n'a jamais tenu un outil dans ses mains, auxquels sont venus se joindre une bande de Suisses, montagnards de naissance, prêts à se retrouver dans les plaines du Texas, qu'ils n'imaginaient pas arides, venteuses et tout simplement stériles.
Espoirs divers, ambitions différentes, personnalités dissemblables, les voilà tous aux prises avec la création d'un monde préparé par Considerant.
Un livre qui sort de l'ordinaire, écrit très serré, à la fois extrêmement bien documenté sur ce projet irréalisable et terriblement précis dans la chute des tuiles sur la tête de Considerant et de ses «  followers » qui n'ont rien vu venir surtout aps la réaction de leur mentor !

Prenez le temps de lire, de découvrir la vanité de certains hommes, l'impuissance des autres face à l'adversité, et comme bien souvent dans de telles expéditions, expérimentations vouées à l'échec, l'homme dans toute son entièreté.
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Si vous êtes en réflexion sur le modèle de société que vous souhaitez pour vous et vos enfants demain, lisez ce livre !

Si vous êtes un fervent passionné d'histoire des idées politiques, lisez ce livre !

Si le progrès humain vous fascine, lisez ce livre !

L'auteur a repris le cheminement de Victor Considérant, en quête d'un monde nouveau et d'une société meilleure. Il a romancé l'histoire et le projet incroyable de cet homme... l'histoire reprend la construction, puis la tentative de mise en place de son projet de phalanstère sur la terre nouvelle d'Amerique. Il évoque l'ensemble du projet : les moments d'effervescence, mais également de doute... au delà du résultat, c'est une magnifique histoire d'un homme qui a cru a des idéaux et qui est allé jusqu'au bout des idées pour les mettre en place. Un exemple à suivre et à lire pour ceux qui veulent changer la société dans laquelle ils vivent.
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Réinventer la société est une constante de notre humanité. Depuis la diffusion des théories de Charles Fourier, les tentatives de fondation d'un phalanstère, entre aventure et utopie, se sont multipliées (p51). Certaines communautés ont perduré (ex : Twin Oaks - USA), donnant raison à tous ceux qui avaient des projets similaires. Avec « le bruit des tuiles », Thomas Giraud décrypte les mécanismes de construction et de destruction d'une société idéale, nous expliquant pourquoi des êtres, pas nécessairement infortunés, décident un beau jour de s'établir sur une terre inconnue. « Était-ce le manque de quelque chose qui les tenait prêts à tout quitter pour beaucoup de promesses ? » (p36). Nous affirmant que la foi est le moteur de toutes les folies : « (…) avoir cette forme de foi qui rend aveugle à tout ce qui n‘est pas l'espoir du paradis. » (p87). On ne peut s'empêcher, en lisant ce roman, de penser à la fresque magnifique de Paul Thomas Anderson « There will be blood » dans laquelle l'ambition et la conquête sont si bien décrites. Mais j'ai surtout vu dans ce livre une métaphore habile de la création et de l'échec d'une entreprise. Dans les deux cas, on parle d'une société, de sa croissance, de la gestion des hommes, de la responsabilité et du charisme (ou de l'incompétence) du fondateur. Jusqu'au nom du phalanstère : « Réunion ». Quant aux fameuses tuiles, elles sont une allusion non dissimulée aux ennuis qui s'accumulent. Tous les passages dédiés au partage des tâches sont un écho aux débats actuels sur la quête de sens et les nouvelles organisations du travail. Une lecture à double sens donc, plutôt plaisante, malgré quelques lourdeurs et de nombreuses répétitions des idées.
Bilan : 🌹🌹
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J'ai tout d'abord été attirée par la magnifique couverture des éditions "La contre allée" puis je me suis penchée sur le résumé et là j'ai été très intriguée. Quoi, on nous propose de nous raconter un échec ? Voilà qui sort de l'ordinaire…

Nous suivons donc plusieurs personnes qui ont participé à cette épopée soit la construction d'une ville communautaire à partir de rien au Texas, en 1855, rien que ça. Et cette ville s'appellerait Réunion.
Le mot clé de ce livre est "phalanstère" soit le lieu de vie de nos futurs colons.
Victor Considérant a vraiment existé, c'est lui qui est à la tête de ce projet un peu fou. Cet ingénieur m'est apparu comme tout à fait antipathique. Il a prévu et effectué tout un tas de calculs mais tout cela reste assez théorique et va se heurter à la réalité du terrain et de la cohabitation. En revanche son tour de France de recrutement m'a impressionnée.
Leroux en revanche m'a peinée, un personnage qui ose sortir de son rang, qui a envie de découvrir autre chose que la vie toute tracée à la ferme dont il a déjà fait le tour. Malheureusement ici l'audace n'est pas récompensée.
Au début j'ai eu du mal à rentrer dans ce roman tant on est spectateur et on assiste, impuissant au désastre annoncé. Puis j'ai pris la chose en tant que documentaire grâce à l'écriture plutôt factuelle de Thomas Giraud et j'ai pu savourer ma lecture et m'imaginer le travail colossal de préparation et d'organisation que ça avait dû être. Si j'ai l'occasion d'aller au Texas je me suis notée de faire un détour sur les ruines de ce projet.

Ce roman a remporté pas moins de 6 prix littéraires pour le moment si ça peut vous donner encore plus envie de le découvrir :)
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À partir d'une utopie franco-texane totalement ratée en 1860, une somptueuse poétique de l'échec annoncé et de la technocratie présomptueuse.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/11/05/note-de-lecture-le-bruit-des-tuiles-thomas-giraud/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Victor Considérant est un ingénieur, personnage réel de fort caractère qui en 1855 décide de réunir des hommes venant de France et de Suisse pour les embarquer du Havre jusqu'en Amérique où ils batiront une ville communautaire du nom de Réunion dans l'état du Texas. Les maîtres mots de cette utopie sont le plaisir, l'entraide, le travail revisité et n'étant plus vécu comme une contrainte.

Le lecteur sait dès le début que ce projet est voué à l'échec et pourtant il ne peut s'empêcher, à mon image, d'espérer que finalement tout se déroule comme prévu. Il n'en est malheureusement rien et l'intrigue se déroule donc jusqu'à l'échec final.
L'écriture est magnifique, les chapitres défilent avec toujours cette beauté des mots collant à l'atmosphère des lieux, des personnages hauts en couleurs à l'image de Considérant ou encore de l'agriculteur Leroux.

Une belle découverte d'un roman, d'une écriture mais aussi d'une maison d'éditions que je ne connaissais pas !
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Au milieu du XIXe siècle, Victor Considerant (sans accent sur le E, l'homme y tient), adepte des thèses de Charles FOURIÉ, planche sur le projet d'ouvrir une communauté d'inspiration fouriériste, un immense phalanstère libertaire qu'il implantera du côté de Dallas au fin fond du Texas dans des Etats-Unis encore méconnus en France où il vit. La gestation va se faire par étapes, la préparation est ardue, mais Considerant est confiant. Il espère dégoter une quinzaine de compagnons de route pour concrétiser l'affaire. le terrain est pensé puis repéré, il devra être idéal. le but de l'expédition est de vivre au plus près de l'autosuffisance dans le respect de chacun et la rotation des tâches, sans hiérarchie, sans dieu ni maître.

La recherche de coopérants sur la base du volontariat va se dérouler par meetings que Victor tient ici et là. Discours huilés, bien préparés, genre d'éloges qui vendent du rêve. « Il se racle la gorge, reprend son discours là où il avait été arrêté, dans la deuxième sous-partie de la deuxième partie, il faut partir de zéro, de rien pour faire le tout, d'un endroit qui soit vierge, où personne ne nous dise ‘vous êtes chez moi voilà comment vous allez faire', pour que nous puissions construire une société organisée selon une bonne manière, une société librement organisée dans laquelle chacun pourrait vivre dans une harmonie heureuse, avec l'accord affectueux de chacun pour chacun, selon non pas une place mais des places qu'il pourrait occuper au cours de la même journée, de la même vie selon les préceptes de l'attraction passionnée ».

D'une quinzaine de consentants, la petite troupe se voit rapidement lestée d'une trentaine de membres. Considerant aurait désiré moins - le terrain est petit - mais flatté aux entournures, il accepte tout individu qui voudra bien se joindre à la Grande Aventure. Parmi ceux-ci Leroux, usé par le travail à la ferme, déglingué de partout à seulement 26 ans. Il sera celui tapi dans l'ombre, en retrait, taiseux, mais paradoxalement le plus obstiné. Quant au nom de la Communauté, après plusieurs tergiversations Considerant lui choisit Réunion. Avec un accent sur le E ce coup-ci.

Alors que toute cette petite troupe en est encore à peaufiner son projet sur le papier et sur la terre française, les premiers mécontentements jaillissent. Certains protagonistes veulent par exemple avancer la date de départ de plusieurs mois. Même peu enchanté, Considerant se plie à leur bon vouloir. Sa femme Julie restera à quai, au Havre, là où les aventuriers embarquent pour une traversée de trois mois durant laquelle Considerant souffrira d'un solide mal de mer. À l'issue de cet éprouvant voyage, la concératisation de Réunion peut enfin avoir lieu. Elle va tourner court.

Thomas GIRAUD semble particulièrement à l'aise avec les figures de perdants de l'histoire. Après son portrait d'un musicien oublié dans « La ballade silencieuse de Jackson C. Frank » (https://deslivresrances.blogspot.com/2018/06/thomas-giraud-la-ballade-silencieuse-de.html) il réitère avec le parcours de cet apprenti communautaire parti de bases solides pour un projet d'envergure humaine torpillé par l'individualisme, mis en déroute par la hiérarchie se mettant naturellement en place, un hameau mal structuré, mal réfléchi sur le positionnement des bâtiments, des autochtones rugueux voire carrément hostiles (pourtant 1855, date du début du phalanstère, ça ne fait pas si longtemps que les « Américains » ont piqué la place aux Indiens) mais aussi le soleil, le froid, la faim, la soif, la sécheresse et surtout, surtout, une invasion de sauterelles. de criquets pèlerins rectifierait Considerant qui avait donné trois ans pour évaluer l'avancée du projet et faire le bilan. Ce dernier n'est pas fameux. Et pourtant, tous autant qu'il sont, ils y auront cru, même si pour certains les Etats-Unis étaient plus prosaïquement synonymes de vacances plutôt que de Communauté. « Il aurait fallu plus de tout : de terres fertiles, d'hommes pour arracher quelque chose d'un peu sérieux de ces étendues, d'instruments, d'ombres ». Il aurait en effet fallu beaucoup plus pour éviter le premier mort…

Thomas GIRAUD se fait plaisir, la langue est poétique, froide ou drôle, toujours au plus près du détail, très rigoriste. Il avait entamé sa carrière littéraire par la superbe biographie romancée de la jeunesse d'Élisée RECLUS « Élisée avant les ruisseaux et les montagnes » en 2016 (https://deslivresrances.blogspot.com/2018/10/thomas-giraud-elisee-avant-les.html), sa plume a encore évolué depuis, son texte est encore plus beau, il rend presque glorieuse une épopée désastreuse, comme pour ne pas oublier qu'avant et depuis, d'autres communautés ont réussi leur pari, ont existé et survécu. Il a choisi de dépeindre celle qui peut-être accumulait toutes les tares pour justement ne pas aboutir, les premières erreurs s'installant avant même la mise en oeuvre du projet Réunion qui survivra une poignée d'années, cahin-caha. le fond est plein d'aventures palpitantes (et accessoirement des exemples à ne pas suivre), la forme est ronde et stylée, ciselée avec de longues phrases documentées qui touchent leur cible. Ce livre est encore un excellent cru de la Contre Allée, il restera comme un moment fort – y compris le titre fort bien senti - de la rentrée Littéraire 2019.

https://deslivresrances.blogspot.fr
Lien : https://deslivresrances.blog..
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