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3,46

sur 177 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
B.

Quelles nouvelles depuis je ne sais où ? Toujours un sacré bordel là haut ?

Ah Bernard, j'ai résisté quelques mois avant de me replonger dans la lecture de ce courrier que tu nous donnes en partage. J'étais resté sur mon nuage avec « le Marin à l'Ancre », comme pour prolonger l'instant de bonheur procuré par cette lecture.
Ce « Cher amour » m'a longtemps brûlé les doigts mais je l'ai repoussé à chaque frôlement, à chaque regard, à chaque appel, pour encore plus le désirer. Quelques mois en guise de préliminaires avant la communion des mots comme pour un accord à corps.
Oui Bernard, plus que le bordel ambiant de là haut j'ai aimé ton bord d'elle.
Carnets de voyages aux confins de Madame T. Où que tu sois, à l'autre bout du monde, au théâtre, à l'hôpital, tu restes dans ses faubourgs, entre rêve, fantasme et réalité. Comment n'aurais je pas aimé l'esquisse de cette femme impalpable, fugitive. le tracé de sa silhouette du bout de tes mots, comme on effleure du bout des doigts la peau d'une femme, est une véritable caresse à mon ressenti.
Et puis ce vouvoiement, ce petit coté suranné qui fait toute la différence, qui donne un charme fou à cette relation obsessionnelle, utopique, extravagante, illusoire.
Il y a quelques temps j'ai entendu une interview de ton pote Borhinger qui s'est mit à parler de toi. Tu sais quoi ? Pour lui t'étais « le patron ». Ca ne m'étonne pas, vous avez le même univers, la même poésie, probablement les mêmes carences, les mêmes failles et une manière de coucher tout ça sur le papier qui me laisse toujours… ému.
Ce « Cher amour », je l'ai aimé, passionnément, presque charnellement. Il y a du tactile dans l'atmosphère qui se dégage de tes mots. de la tendresse, de la passion, de l'exigence, de la légèreté, de la délicatesse et puis… la sensation que tu sais que la fin est si proche…

« Je vous ai reconnue, vous la parfaite, je veux dire parfaite inconnue.
Je me suis approché et je vous ai dit : j'ai beaucoup écrit, je n'avais pas votre adresse. Je vous donnerai tout cela si vous le souhaitez. Vous êtes dans ma vie depuis si longtemps. Je vous ai si longuement cherchée. Où étiez vous mon amour ? Je vous ai cherchée dans le monde entier, dans la jungle amazonienne et philippine, les déserts chiliens, les mers rouges et bleues, les montagnes malgaches, les ports de ma jeunesse, les bars, les bordels, les soirées mortelles, les nuits de brèves jouissances, de dégoût, de colère. Je vous ai cherchée dans les aubes sans nuage, les aubes prometteuses, les aubes menteuses, les aubes merdeuses, les aubes de cafard noir, les couchers de soleil définitifs. Je donne tout cela pour un regard de vous. »

Voila, le livre se referme et Madame T. s'envole d'un battement d'elle. Reste cet amour éthéré et le regret que le voyage ait été si court.
Ah Bernard, il me reste encore « Les Dames de Nage » auxquelles je résiste et qui me font de l'oeil quand je passe à portée. Je crois que je vais laisser encore vieillir en bibliothèque de chêne et attendre aussi longtemps qu'il me sera possible avant de l'ouvrir car il n'y aura jamais plus de nouveau cru.

Encore merci…
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L'ai-je frôlé au plus intime de son être?
Cet être frissonnant de vie,de sensibilité,de courage.
Un acteur marin qui affronte les tempêtes de la vie avec la sincérité des âmes lumineuses.

Je suis embarquée dans ses vagues à l'âme.
Elles me submergent avec une force qui me laisse sans voix.
Je suis sur la rive ballottée par l'écume de ses mots qui lissent mon âme d'une profusion de teintes bleu océan.
Il me guide dans le labyrinthe de ses vulnérabilités qui s'élèvent dans le bleu azur de ses yeux.
Friable,immuable,paradoxal,surprenant,apostrophant ma part d'humanité qui se laisse aller au son du Bolero de Ravel qui par son intensité entêtante me berce dans les origine de son monde sensible.
Un chant d'espoir et de désespoir,une solitude voyageuse,une peine pleine de ponts qui nous lient.

Il a pris ma main et m'a guidé dans son univers plein de vérité sensible et me révèle son secret: vivre intensément chaque seconde de sa vie!
Une sublime intrusion dans le flux et reflux de sa poésie qui m'arrime à lui et m'encre dans ses mots éternels. Merci!
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Carnet de voyages où l'auteur adressent ses lettres à une femme aimée, jamais rencontrée mais sublimée.

Il nous fait voyager, caméra au poing, en Amazonie, au Chili, aux Philippines et au Cambodge.

Ses descriptions colorées de tous ces pays et principalement de ses habitants sont très belles et parlent du peuple avec un respect et une tolérance infinis.
Les femmes, la femme, y tient une place primordiale, leur beauté sublimer, leur courage, leur dévouement il en vante les vertus qu'elles soient putes ou seulement une ombre entraperçue.

Ils filment dans des endroits où peu voudraient se rendre avec un humanisme flamboyant. Il y magnifie la vie avec des mots merveilleux.

Des retours sur Paris où il joue au théâtre et au cinéma et nous parle de ce métier d'acteur qu'il aime et dans lequel il se donne intensément.

Les dernières pages sont magistrales et magnifiques, consacrées exclusivement à son rêve, son espérance, sa force . Une déclaration d'amour intense à la Femme, celle qu'il chérit plus que tout, et adule au-delà du possible. Sublime!

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Bernard Giraudeau, c'était pour moi un acteur de cinéma. Un acteur qui se met à écrire des livres, on voit çà tous les jours, çà marche bien en général, c'est très vendeur et les éditeurs sont à l'affût de ce genre de chose. C'est pour çà que j'ai longtemps hésité avant de me lancer dans cette lecture. Mais dès que j'ai tourné les premières pages de "Cher amour" j'ai senti que j'allais connaître un éblouissement rare. Non, Bernard Giraudeau n'a pas été un comédien un peu baroudeur, un peu voyageur, qui un beau jour s'est mis à écrire des livres pour raconter ses voyages. Il a été un immense écrivain au talent hors normes, dont les mots ont une puissance évocatrice exceptionnelle, dont les récits nous enchaînent et nous enchantent. Avec lui, je rêve, je découvre des mondes, avec lui je voyage encore.
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Cher amour,
Ces deux mots pourrais commencer une déclaration, une chanson, une ode, une lettre de rupture. Mais « Cher amour » est autre chose qu'un simple livre. C'est un hommage vibrant et brillant à la vie, au voyage, à l'aventure, à l'amour d'une seule femme.

C'est une ode à une femme (peut-être pas si) imaginaire que l'auteur à aimé convoité, fantasmé lors de ces moments de solitude, de bonheur, de fugacité, toujours présent dans sa tête et dans son coeur quoi qu'il arrive.

Bernard Giraudeau nous emporte dès le début dans sa façon d'écrire et sa façon de voir les choses et le monde qui l'entoure. On découvre d'autres facettes de l'homme public, sa vision des choses, sa positivité et à la fois son réalisme dans les situations. Les quelques mots du début nous séduisent déjà pour les grands voyages qui nous attendent, avec lui, entrecoupé de sa vie de comédien. Bernard Giraudeau était un bourlingueur, un voyageur impulsif qui ne pouvait rester en place bien longtemps en France, ayant pour principal objectif de travail que de financer ses voyages au bout du monde.

L'auteur nous fait découvrir le vrai visages des pays qu'il visite. de l'oubli et de l'enfer vert de la forêt amazonienne, au surpeuplement et l'activité incessante des villes asiatiques. Il est un inconditionnel de la caméra. Car comme il dit il ne sait pas décrire les visages des gens, alors il les filment. Partout où il passe il est le témoin et on prend part avec lui, de la réalité des gens hors des sentiers touristiques, de la misère sociale, psychologique et économique de certains peuples. Partout où il passe, il nous rapporte des récits de l'histoire : du colonialisme en Indochine et de la guerre avec le Général Leclerc, en passant par les légendes Incas au Pérou et à la conquête de l'or en Amazonie, en passant par les sublimes couleurs nacré et infernale de Djibouti. Partout il raconte les récits de personnes réelles singulières et exceptionnelles comme la Princesse Plaisir, les femmes de navigateurs aventuriers s'installant dans la nouvelle Amérique du sud, l'exil de Rimbaud en Afrique de l'est.

Ce roman a été pour moi une mine de découverte historique et géographique et sociale sur le monde ; Une délectation des mots, que l'auteur manipule avec aisance et envie ; Une admiration pour l'homme qu'à été Mr Giraudeau, et que l'on découvre vraiment au fil des pages hormis le personnages public déjà bien sympathique. Bref un homme qui a aimé la vie et les femmes jusqu'au bout de son existence qui s'est arrêtée trop brutalement.

Lien : http://templedulivre.blogspo..
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Dans une langue reconnaissable entre toutes, Bernard Giraudeau conte ses derniers voyages à une belle inconnue, dont le nom ne nous sera pas révélé. S'agit-il de la compagne de ses quinze dernières années ? Lorsqu'il la décrit, elle lui ressemble terriblement, mais elle aime tant la discrétion... Ses voyages, l'artiste qu'il est les justifie par des raisons professionnelles, un tournage lointain, une tournée théâtrale, mais il les accompagne toujours de son regard, si clair et si juste, sur des peuplades oubliées (l'Amazonie), des enfants errant dans des décharges (Manille, Phnom-Penh) et sur les traces encore visibles du passé (les Mapuches du sud chilien). L'artiste est fêté, entouré d'amis, mais l'homme est seul avec son amour lointain, la "femme" éternelle à laquelle il a voué son destin. Un livre hors du commun, une écriture de grande qualité, un partage total avec le lecteur. On ne ressort pas indemne de sa lecture, et l'on regrette celui qui a su nous toucher par sa tendresse, son sourire, qui a su nous faire rire et pleurer au théâtre, au cinéma, et ces dernières années en littérature. Trop tôt disparu, mais il a laissé tant de belles choses...
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Un voyage infini aux odeurs d'aventure, d'attachement, de douleurs, de douceurs. Un livre aux mots attachants, enivrants, délivrants ! Je suis sous le charme !
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«Cher amour» est le dernier roman de Bernard Giraudeau alors qu il lutte la maladie. C est un livre retrospective sur sa vie partagee entre les voyages, le theatre et le cinema, qu il raconte dans des lettres adressees a son imaginaire bien aimee. Retrospective aussi de lui meme, eternel insatisfait qui ne se menage pas ,mais contraint par la maladie a etre a l ecoute de lui meme. C est un recit remplit de poesie, de passion, d amour, de joie, d espoir, de sagesse. Tres touchant.
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Cet ouvrage est étonnant. Je m'attendais à lire un roman d'amour, ou un roman épistolaire. Garder une seule étiquette serait trop réducteur.
Il est troublant de lire la part de réel dans ce romans, nous partageons ce que l'acteur a ressenti au théâtre. Peu m'importe de savoir si madame T. existe ou non. Elle est évanescente, légère, éloignée de ce que vit le romancier voyageur. Elle est essentielle car si elle ne répond pas, elle est au centre des pensées du narrateur.
Les voyages semblent des respirations obligatoires entre chaque expérience professionnelle. Plusieurs voyages sont racontés : Brésil, Chili, Philippines, Djibouti et le Cambodge. Tous ont cependant des dénominateurs communs. Les lieux ne sont pas ce qui prime, ce sont les gens qui y ont vécu et qui y vivent. Ce sont les rencontres qui ont leur importance, les confidences simples et pudiques qu'il recueille. Ni jugement ni complaisance de sa part, mais un humanisme vrai, qui lui fait rencontrer l'autre d'égal à égal. de même, il constate les conditions difficiles de vie, et le courage de ceux qui les subissent.
Ce qu'il cherche ? Les passions amoureuses qui se sont inscrites dans l'histoire. Histoires violentes et cruelles, peuples oubliés, condamnés. Il montre une soif de connaissance rare. S'il nous conte son passé, ce n'est jamais pour se mettre en valeur. S'il nous raconte le passé de ses accompagnateurs, c'est pour rappeler à notre mémoire que la barbarie n'est pas éloignée de nous dans le temps. Il ne nous donne pas des leçons de morale sur le devoir de mémoire : il l'applique noir sur blanc.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Cher amour // Bernard Giraudeau
Après avoir savouré « Les dames de nage » ,je me suis aussitôt mis à la lecture de « Cher amour », roman autobiographique dans lequel B. Giraudeau s'adresse à une femme aimée fictive, inconnue qui donne un sens à son aventure puis à sa lutte contre la maladie. Elle est restée en France tandis qu'il parcourt le monde avec sa caméra et son appareil photo.
Dans un style magnifique et personnel, il nous conte l'histoire d'amour incroyable de Jean Godin et d'Isabelle en Amazonie. Puis après un crochet par Diderot et le merveilleux théâtre de E.E.Schmitt, nous voici au Chili, un pays que l'auteur parcourt en tout sens en nous relatant l'histoire fabuleuse de Valdivia et Ines de Suarez.
Les descriptions sont précises et taillées au couteau, sans beaucoup de concession au romantisme qui est une denrée rare en ces contrées. À travers cet émouvant carnet de voyage, Giraudeau nous dévoile tout son talent de conteur et toute sa sensibilité d'artiste et d'acteur. Il se livre alors quand il se pose à une réflexion remarquable sur la psychologie de l'acteur de théâtre et le trac qui doit l'habite.
Puis ce sont les Philippines où il semble que toute la misère du monde se soit donnée rendez-vous.
L'épisode relatant la traversée en invité d'honneur de Giraudeau sur la « Jeanne » de Tunis à Djibouti est particulièrement émouvant tandis que Shakespeare l'accompagne au travers de la pièce Richard III. À Djibouti, Monfreid est Rimbaud sont encore là d'une certaine façon et B.Giraudeau nous donne envie de relire les aventures extraordinaires de Monfreid et les poésies du carolopolitain.
le Cambodge clos l'itinéraire de l'auteur qui se désespère de voir Angkor Vat aux mains des marchands du Temple.
Il nous décrit à son retour à Paris puis La Rochelle son amour immense du théâtre.
Un grand et beau livre.
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