On m'avait toujours dit que je jouais mon avenir dans le football, que j'allais devenir un joueur adoré. Et c'était ce que je désirais. Jusqu'à ce que je rencontre quelqu'un qui avait besoin de moi. Et comprenne que la seule personne de qui je voulais être adoré, c'était elle.
Cette fois, ça n'avait pas été qu'un simple murmure. Son doux accent du Sud chantait à mes oreilles, et sa voix était trop belle. Pas du tout perchée, plutôt grave.
– Dans la vie, on doit souvent faire des choix difficiles. Ça ne veut pas dire qu’ils soient mauvais pour autant.
– Mais s’ils le sont ?
Elle me lâcha pour aller préparer une assiette.
– Alors, le destin s’en mêle et vient tout réparer. Tu dois lui faire confiance.
– Avant toi, je ne souriais jamais. Je ne riais jamais. Je ne savais plus. J’étais seule, je ne voyais aucune issue. Mais tu m’as sauvée. Tu m’as donné l’impression d’être appréciée, importante. Tu m’as révélée, tu m’as donné des raisons de rire de nouveau. Rien qu’en t’apercevant, j’ai déjà envie de sourire. Personne n’occupera jamais dans ma vie la même place que toi.
– Il faut te détendre. On dirait que je te force à rester là. Ils s’en remettront, t’inquiète.
Je baissai la tête pour que personne ne voie ma bouche.
– Je sais, répondis-je tout bas. Mais je n’aime pas qu’on me regarde.
Il se coupa une part de gâteau en riant.
– Tu n’as qu’à ne pas être aussi jolie.
Même de loin, elle avait le pouvoir de m’aider à respirer. Je devenais dépendant d’une fille que je connaissais à peine.
J'avais juste besoin d'une amie pour le moment. Pas d'une petite copine.
Comme le lui expliquer ?
Sa bouche se posa sur la mienne, ses mains me prirent délicatement le visage. Et puis sa langue glissa entre mes lèvres que je lui ouvris aussitôt.
Pour tout ce que j'avais perdu.
Pour tout ce que j'avais découvert.
Pour tout ce que je ne devais pas perdre maintenant malgré mes craintes.
Il m'aimait.
Tout ce qu'il avait dit était... ce dont j'avais besoin.