Poétique, tome 4 : Traité du tout-monde

On prévoira ce que donnera un métissage, mais non une créolisation.

La portée du poème résulte de la recherche, errante et souvent inquiète, des conjonctions de formes et de structures grâce à quoi une idée du monde, émise dans son lieu, rencontre ou non d’autres idées du monde.

Je réclame pour tous le droit à l'opacité , qui n'est pas le renfermement .
C'est pour réagir par là contre tant de réductions à la fausse clarté de modèles universels. Il ne m'est pas nécessaire de « comprendre » qui que ce soit , individu, communauté, peuple, de le « prendre avec moi » au prix de l'étouffer, de le perdre ainsi dans une totalité assommante que je gèrerais, pour accepter de vivre avec lui, de risquer avec lui.

"Maintenir" les langues, contribuer à les sauver de l'usure et de la disparition, constitue cet imaginaire dont il faut tant parler.

Nous écrivons en présence de toutes les langues du monde.

Ce n'est pas distraire l'identité que de questionner l'identique.

Acclimatez l'idée de digenèse, habituez-vous à son exemple, vous quitterez l'impénétrable exigence de l'unicité excluante.

Parlons à la France, non pas pour la combattre, ni pour en être les savants, ni pour en être les appointés, mais pour lui dire d'une seule voix que nous allons entreprendre autre chose.

Martinique, pays biologique du monde...

Voyons que la plupart des îles du monde font archipel avec d'autres.