Les Yeux Jaunes, c'est une maladie. Qui vous donne les yeux jaunes (bah oui) les cheveux ternes, et qui vous donne une fabuleuse envie de dévorer de la viande. Vivante de préférence.
Yvan Godbout tente d'injecter dans la thématique du Zombie sa vision personnelle en modifiant quelque peu l'essence (les morsures non-contagieuses) et les personnages (un groupe hétéroclite mais peu convaincant) et en interpellant le Geek grâce à quelques clins d'oeil.
Mais malheureusement, la mayonnaise ne prend pas. Les héros semblent pompés dans un film de série B, voire Z.
Attention, je spoile (un peu)
- le héros, trentenaire, qui perd sa fille si précieuse dans les premières pages, mais bon, c'est pas grave, après tout, c'était qu'une gosse, on y repense de temps en temps pour faire croire qu'on est dans le personnage, et au final, on s'attache plus à une gamine qu'on ne connait pas plutôt qu'à la chair de sa chair.
- Une naine, qui en prend pour son grade, avant de découvrir que finalement, "c'est une personne normale, et p'tet même plus".
- Un vieux attachant mais sacrifiable.
- Une petite fille à protéger parce que c'est noble, et qu'une blonde à forte poitrine, ça faisait cliché.
Beaucoup, beaucoup de clichés dans ce livre, certains voulus, d'autres non, et un pauvre couple de lesbiennes qui en prend aussi plein les dents, sans jamais qu'on sache autre chose d'elles que leurs préférences sexuelles, à la longue, ça lasse.
Bref, un pseudo-film de zombies potache et de mauvais goût, à des années-lumières de la réflexion sociétale de Romero, qui se permet en plus de nous coller un "cliffhanger" qui laisse à penser que l'auteur imagine qu'on va se jeter sur le tome 2.
Tout n'est pas à jeter c'est sûr, mais rien n'arrête le lecteur et non, désolé, le héros se débrouillera sans moi dans le tome 2, j'irai lire autre chose.