Heather Mallander a disparu est une lecture de 700 pages très agréable, avec plein de personnages bien campés, des péripéties, des mystères et une trame si compliquée et riche en événements que la résumer c'est vous l'éventer.
Raconter l'intrigue ce serait spoiler le livre et c'est bien dommage parce que c'est tout l'attrait de cette lecture. Disons en gros que Heather Mallander est une belle anglaise de 27 ans venue soigner ses peines à Rhodes où Alan Dysart (député et sous secrétaire d'État) possède une belle maison gardée à l'année par Harold (Harry) Barnett. Ce Harry Barnett est un peu un anti-héros, falot à souhait, mais c'est lui qui mènera la danse. La belle Heather va disparaitre alors qu'elle se promenait avec Harry. Alors, tout accuse Harry qui mènera sa propre enquête à partir de photos laissées par Heather. Nous avons droit au déroulement de la dite enquête à la manière d'
Agatha Christie où tous les personnages ont quelque chose à se reprocher; ici les personnages sont assez bien campés et suffisamment différents pour que l'on s'intéresse à eux. Ils comportent tous une part de mystère avec parfois de la menace latente ce qui ajoute des petits frissons à la lecture.
Nous avons une histoire pleine de rebondissements qui se tient bien. Comme à son habitude Goddard apporte mystères et résolutions au fil des pages avec parfois un descriptif très long mais qui éclaire bien les lieux et les habitudes des habitants, même si par moments cette minutie descriptive lasse un peu.
J'ai été frappée par la médiocrité du personnage central, Harry Barnett, un profil si bas confronté à des situations hautes en couleurs et pleines de significations. Il y a une belle brochette de salauds en haut de l'échelle sociale, prêts à tout pour garder la mainmise sur les affaires. Et Heather Mallander dans ce récit? C'est une des figures féminines très énigmatiques jusqu'au dénouement final.
Une lecture épatante pour se distraire avec un argument complexe où l'auteur se fait plaisir pour nous égarer en conjectures. Mais toutes les astuces seront expliquées à la fin. Un autre aspect positif de ce roman, à mon goût, est le descriptif détaillé de l'entourage, que ce soit de l'Angleterre, de l'île de Rhodes ou de la Grèce. C'est très fouillé et cela me rappelait le divin
Balzac et ses descriptifs.
C'est un autre « pur » Goddard avec tous ses ingrédients favoris: mystères, secrets, sentiments variés, études de moeurs, bon ancrage géographique. Dans celui-ci il y une énigme assez prenante et insidieuse. J'ai trouvé la fin assez gore. Et par association d'idées, je n'ai pas cessé de penser à l'excellent film A couteaux tirés (2019) de Rian Johnson, un régal. Et dont on annonce une suite pour 2021.
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