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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Toute sa vie, Stephen Gray avait cherché à élucider la brutale disparition de sa soeur Harriet en 1965 à Paris alors qu'elle participait au tournage de Playtime, un film de Jacques Tati. Avait-elle fuit un chagrin d'amour et quitté la France comme certains éléments le laissaient entendre ? Son fiancé de l'époque, Nigel Dalby, un compatriote anglais, s'était, lui, exilé à Alger avant d'être exécuté par des fanatiques religieux.
Près de soixante ans plus tard, la fille de Dalby hérite d'une étrange confession qui relie la disparition d'Harriet aux conséquences de la sanglante répression, le 17 octobre 1961, d'une manifestation d'algériens favorables à l'indépendance. Pour Stephen Gray, c'est la fin d'une longue quête de la vérité. Il reste maintenant à faire condamner les coupables, deux ex-dignitaires du régime algérien, corrompus et en fuite.
Avec ce roman très dense et riche en émotions, l'auteur évoque avec intérêt l'Algérie, de l'indépendance à nos jours en passant par la décennie noire (1992-2002) qui vit s'affronter le pouvoir et les intégristes islamistes. Plusieurs thèmes sont abordés : La répression qui entraîne la vengeance ; la lâcheté qui empêche de dénoncer ; le remord qui ronge toute une vie ; La cupidité qui fait perdre tout sens moral ; les secrets de famille qui détruise une belle harmonie ; les intérêts supérieurs d'une nation qui supplantent la loi. A noter également un très sympathique personnage de vieux flic Algérien qui a vu passer tous les régimes avec leurs lots d'excès et de corruptions, mais dont la mémoire encyclopédique peut encore servir la bonne cause…
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Au printemps 1965, Wassim Zarbi et Nadir Laloul, algériens du FLN assassinent un proche conseiller de De Gaulle avec l'aide de Nigel, un anglais, choqué par la répression terrible à Paris, en 1961, contre une manifestation d'Algériens. Ils assassinent également Hariett, la compagne de Nigel, qui voulait tout raconter à la police.
Nous voici en 2020 alternativement en Grande-Bretagne, à Alger et à Paris; Stephen, le frère d'Hariett cherche toujours à venger la mort de sa soeur; la fille de Nigel ne sait quoi faire de la confession sur les évènements de 1965 écrite par son père, abattu à Alger en 1994, qui la met en danger. Les services secrets et la police algériens recherchent également Zarbi, qui vient de quitter illégalement le territoire algérien après 20 ans de prison pour détournement de fonds et Laloul qui s'est enfui en 1999 avec l'argent détourné de la compagnie pétrolière qu'il dirigeait.
J'avoue que j'ai été un peu perdue parmi tous ces personnages, au milieu de services secrets machiavéliques : qui travaille pour qui, qui trahit qui, qui a tué qui, qui se venge de qui. Ce fut un chouïa compliqué pour que j'apprécie totalement ce roman. Par ailleurs, les mêmes faits sont répétés sous différentes formes, à plusieurs reprises ce qui minore le plaisir de lecture.
En revanche, j'ai beaucoup aimé le contexte historique fort bien documenté, vu par un auteur britannique dont la critique de l'Algérie mais aussi de la France est sévère. Il s'attarde peu sur l'Indépendance en 1962 mais plutôt sur les années qui ont suivi avec le coup d'état contre Ben Bella en 1965, sur la corruption, sur le partage du gâteau pétrolier, sur la décennie noire des années 90 avec les massacres d'Algériens par d'autres Algériens; le tableau qui est brossé est particulièrement sinistre. Celui qui est fait de la France n'est guère mieux : le bain de sang de la manifestation des Algériens à Paris en 1961, les manoeuvres du pouvoir pour garder une main-mise sur les ressources algériennes, les tentatives de déstabilisation. Et enfin, les manoeuvres, les assassinats, les complots menés par les services secrets des deux pays qui n'ont rien à envier l'un à l'autre..
C'était ma première rencontre avec Robert Goddard et ce ne sera pas la dernière, ne souhaitant pas rester sur une impression mitigée.
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Je dois m'y mettre et pour une fois, je ne sais pas par quel bout vous raconter l'histoire. L'auteur est dans ma PAL depuis aussi longtemps que j'ai le blog. J'avais envie de le découvrir, mais je n'osais pas me lancer. La masse critique de Babelio a été décisive pour cela. Je l'en remercie ainsi que les éditions Sonatines que je découvre avec cet auteur. Si j'ai tout compris, c'est un de leur fidèle auteur.
Robert Goddard parle d'un événement historique en rapport avec la guerre d'Algérie, un événement que je ne connaissais pas. J'ai pourtant eu des cours d'histoire sur les mémoires de cette guerre et cet acte passé est resté sous silence. Robert Goddard décide de lui donner vie et de le mettre au coeur de son thriller comme la clé de l'énigme. Il s'agit donc des événements du 17 octobre 1961, un jour peu glorieux pour la France. 20 à 30 000 Algériens sont dans les rues françaises autour de Saint-Michel et la police charge. Cela n'a rien à voir avec les violences policières de maintenant. Certes, cette manifestation est à la demande du FLN, mais cela justifie-t-il de jeter des manifestants dans la seine ? de tuer des gens !
Cet événement marque la vie d'un homme. Il est français, il était là par hasard, c'est un témoin innocent et un citoyen français choqué par tant de violence par des hommes censés protéger et servir. Il s'enfuit de justesse avant d'être traité comme les manifestants, néanmoins l'image de ces manifestants jetés sans considération aucune dans la Seine ne veut pas s'effacer. Nigel Dalby ne peut tout simplement pas oublier. Il doit faire quelque chose, mais quoi ? Que peut-il faire ? Il en parle à son boulot. Nigel Dalby se confie. Il finit même par trouver une oreille attentive et concernée, car algérienne, celle-ci lui propose d'agir. de simple témoin, il pourrait devenir acteur. Nigel Dalby se laisse convaincre pour le meilleur ou pour le pire.
En 2021, un témoignage écrit de sa main refait surface bousculant la vie d'un homme anglais Stephen Gray, quel lien les relie-t-il ? C'est la vie de Nigel Dalby qui dicte la conduite de Stephen Gray même des années après la disparition de celui-ci.
J'ai lu ce roman sans l'envie dévorante de replonger dedans, mais j'avais pourtant des questions et envies d'en connaître davantage sur ce conflit. L'auteur est anglais et il connaît l'existence de ce fait historique français contrairement à moi. Je me demande ce qui l'a poussé à s'y intéresser. Est-ce par hasard qu'il s'y est intéressé ou existe-t-il un lien avec les différents papiers sortis sur Maurice Papon ainsi que la mise à disposition de toute la documentation de son procès au public ? Est-ce dû à la reconnaissance de la culpabilité de l'État français ?
Je remercie l'auteur et la maison d'édition pour avoir écrit sur le sujet, car si l'enquête m'a plu et elle m'a également poussée à me questionner. Sa véritable force est celle de m'avoir poussé à me renseigner.
Dans mes recherches sur l'affaire Papon, il ressort surtout son implication dans la déportation, mais si je rajoute « algérien » dans la barre de recherche, c'est un tout autre événement qui ressort. Si comme moi, vous êtes curieux concernant ce fait historique, je vous invite à aller lire les sources de l'article en bas de page.
La plume est addictive et prenante. le fond est riche sans être lourd, le tout rythmé par de l'action et bercé par l'actualité algérienne. L'auteur porte un regard cru sur l'Algérie et pourtant bienveillant. Il cherche aussi à donner des explications sur le pourquoi l'on en est là ? Est-ce que la France n'a vraiment aucune influence ou aucune responsabilité sur la dégradation du régime politique algérien ?
En résumé
Cette lecture est une très bonne lecture, prenante et riche. Elle invite son lecteur à se décentrer, vous savez oublier un peu cette pensée européenne. Robert Goddard fait ressortir un événement de l'histoire française et coloniale qui n'est pas enseigné à l'école. J'ai eu envie de me renseigner en plus et à côté.

Lien : https://lesparaversdemillina..
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"Les Dernières Pages" est un roman historique d'espionnage dont l'intrigue dévoile des secrets de famille inavouables sur fond de relations franco-algériennes dans les années 60 !

Dans ce livre envoûtant à l'épaisseur romanesque exceptionnelle, Robert Goddard revient à son thème de prédilection : l'enchevêtrement intime de l'histoire et des drames familiaux. Avec une intrigue toujours aussi palpitante, aux multiples coups de théâtre, il prend cette fois pour cadre près de cinquante ans de rapports franco-algériens et nous offre sans conteste l'un de ses plus grands romans.

Paris, 17 octobre 1961. Tout juste débarqué d'Angleterre, Nigel Dalby vit une scène terrible dans le quartier Saint-Michel. Une manifestation pacifique d'Algériens organisée par le FLN est réprimée dans le sang par la police du préfet Papon. Essayant en vain d'oublier cet événement tragique, Nigel travaille avec sa fiancée Harriet à Tativille, l'immense studio de tournage de Jacques Tati, près de Vincennes. Là, il fait la connaissance de deux jeunes Algériens bien décidés à venger les martyrs du 17 octobre...

En juillet 2020, alors que Nigel est décédé dans d'étranges circonstances, Suzette, sa fille, reçoit un étrange manuscrit censé être la confession de son père expliquant, entre autres, la mystérieuse disparition de Harriet,.. mais il manque les dernières pages ! Suzette prend alors contact avec le frère d'Harriet, Stephen Gray qui a mené sa propre enquête dans l'espoir de pouvoir venger la mort inexpliquée de sa soeur, disparue quand il avait dix ans...

Je remercie @Sonatine et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman divertissant et instructif à la fois.

La structure narrative bien maitrisée alterne entre passé (les années 60) et présent, ce qui permet de ménager le suspense de manière efficace jusqu'au dénouement. Dès le troisième chapitre, il y a un flashback grâce à une mise-en-abyme du témoignage inachevé de Nigel Dalby. Il raconte le déroulement des évènements tragiques qui vont finir par l'engluer dans une toile d'araignée dont il ne parviendra plus à s'échapper. Une histoire qu'il n'a jamais osé avouer à personne car il se sentait coupable...

L'intrigue est assez complexe car il s'agit d'un roman choral à quatre voix : d'un côté, il y a Suzette Fontaine qui mène une enquête officieuse avec Stephen Gray et, de l'autre, le commissaire Mouloud Taleb mène une enquête officielle avec Souad Hidouchi, agent du Département des Services de Sécurité. Ces quatre personnages vont alors être amenés à s'entraider pour découvrir la triste vérité...

L'histoire nous plonge dans l'atmosphère électrique de la manifestation des partisans de "l'Algérie algérienne" du 17 octobre 1961 à Paris qui s'est terminée par le massacre de nombreux algériens. Même si je n'avais qu'une vague connaissance de ces évènements, l'auteur a su me transmettre sa passion pour cette période de l'Histoire qui a été longtemps passée sous silence. Ce récit, inspiré de faits réels, est bien documenté et très agréable à lire, même si j'ai trouvé qu'il manquait un peu de rythme au début. Un très bon moment de lecture !
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Suzette, une française, a trouvé un écrit qui pourrait être la confession de son père, sur un rôle qu'il a pu jouer pendant le conflit franco-algérien et qui a coûté la vie à une jeune femme. Elle va demander au frère de cette femme de l'aider à authentifier ce manuscrit. En parallèle, deux policiers algériens doivent retrouver deux vieillards qui ont eu force et pouvoir des années plus tôt. le tapuscrit permet de naviguer entre passé et présent, et de découvrir les relations entre la France et l'Algérie à deux époques, tout comme de découvrir une police algérienne qui a évolué dans le temps.
Je ne lis pas spontanément sur cette période ou sur l'Algérie. Comme j'aime beaucoup l'auteur, c'était l'opportunité. J'ai appris beaucoup de choses que j'ignorais. Sur l'intrigue en elle même, je l'ai trouvé très bien bâtie, avec beaucoup de suspens et de rebondissements, avec des personnages attachants et sympathiques. C'est un livre qui mérite d'être découvert.
Merci à Netgalley et Sonatine pour cette lecture.
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J'ai moins aimé ce robert Goddard que les autres.

L'auteur s'écarte de son Angleterre natale pour noue emmener en Algérie lors des combats du FLN pour l'indépendance et dans les évènements très noirs qui sont suivi avec la montée de l'Islamisme.

Cette partie bien que très romancée reste plausible et se base sur quelques évènements historiques. de ce point de vue, le roman est assez réussi.

Le scénario est dense et le roman particulièrement travaillé, comme toujours avec cet auteur. le côté British m'a manqué.
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Avec ses "Dernières pages" Robert Goddard fait une nouvelle fois mouche.
Avec cette histoire étouffante, violente , complexe et pleine de surprises, R.G s'empare d'un sujet délicat et encore frais dans les mémoires malgré les 50 années écoulées depuis. Il met le doigt là où ça fait mal, n'épargne personne et met en évidence les torts de chacun. Il nous rappelle les heures sombres de nos histoires, évoque les combats, les luttes et les crimes commis par tous, à tort ou à raison au travers d'une histoire de vengeance et de rédemption. Chaque personnage est en quête soit de paix, de justice, de vérité mais aucun ne veut renier ses convictions. L'histoire tend donc à se répéter et c'est tout le roman qui baigne dans une atmosphère complotiste empreinte de violence et de haine. Toutes ces luttes, qu'elles soient financières, psychologique ou armées, sont la source de rancunes qui ne se tarissent jamais.
R.G a cette faculté de nous faire voyager à travers l'Algérie et la France au gré des évènements historiques et de situations d'où personne ne sort grandi. Bien que connus de tous, les évènements dépeints dans ce roman n'ont rien perdus de leur force et de l'horreur qu'ils véhiculent depuis 50 ans.
Un roman coup de poing, engagé comme rarement chez R.G et qui donne à réfléchir. Ses personnages sont tour à tour méprisables ou attachants et ne peuvent nus laisser indifférents.
Un nouveau très bon cru.
Bonne lecture.
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Le 17 octobre 1961, des centaines d'Algériens sont assassinés par les forces de l'ordre à Paris. Alors qu'il vient d'arriver de Londres, un jeune britannique, Nigel Dalby, assiste à ce massacre sans vraiment comprendre ce qui se joue devant ses yeux.
Quelques années plus tard, Nigel est de retour à Paris pour retrouver sa jeune fiancée, Harriet, employée sur le tournage du film de Jacques Tati, Playtime, comme figurante. Sur le plateau, le jeune couple fait la connaissance de Wassim Zarbi, un Algérien membre du FLNC. Ce dernier va convaincre Nigel de lui rendre un petit service pour une opération des plus secrètes.
De nos jours, enfin, dans un cottage du Hampshire, Suzette Dalby, La fille de Nigel, rend une visite à Stephan, le frère de Harriet, disparue dans des conditions étranges en 1965. Elle vient lui annoncer qu'elle a reçu de la part d'un mystérieux contact, l'extrait d'un manuscrit contenant la confession de son père, mort assassiné 20 ans plus tôt, et dans lequel est expliquée la disparition de Harriet. Ces pages ont elles été vraiment écrites par son père ou bien est-ce un faux ?

Avec ce nouveau roman, Robert Goddard nous offre un récit foisonnant, un thriller politique et historique dans lequel se mêlent fiction et réalité et où il sera question de rancune, de vengeance mais aussi de justice et de rédemption… pour le plus grand plaisir du lecteur.

Pour composer son histoire, l'auteur de L'héritage Davenall nous entraîne sur trois niveaux de temporalité : les années 60, les années 90, et aujourd'hui. Il nous plonge, au fil des pages, dans l'histoire tourmentée des relations franco-algériennes, depuis la guerre d'Algérie, dont certaines cicatrices ne se sont toujours pas refermées. Il rappelle à notre mémoire la « décennie noire » de ce pays, ces années de plomb durant lesquelles se multipliaient les actes terroristes et les assassinats.

Avec un sens aiguisé de la dramaturgie, une capacité à composer une histoire complexe, aux ramifications multiples, dans laquelle évolue de nombreux personnages (au point, par moment, que l'on s'y perde un peu dans tout ce petit monde), Robert Goddard nous propose un ouvrage aussi dense que passionnant, habilement construit, et richement documenté.

Près de 450 pages ponctuées de rebondissement multiples, pour remonter le cours du temps et suivre la destinée de personnages pris dans la tourmente de l'Histoire. du Robert Godard de haut volée !


Lien : https://www.benzinemag.net/2..
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