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3,75

sur 1883 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Retour de lecture de « Les souffrances du jeune Werther » de Goethe.
Ce récit, écrit en 1774, raconte les sentiments du jeune Werther, oisif, amoureux éconduit de Charlotte.
Dans la première partie il est question de sa rencontre, du bal. Il découvre ensuite qu'elle est fiancée à un autre et sombre peu à peu dans le désespoir, vers une fin tragique.
Ce livre est le premier roman de Goethe, fondateur du romantisme allemand (« Sturm und Drang »).
C'est le récit d'une passion, du grec pathos, signifiant souffrance et supplice.
On se croirait dans des tableaux de Caspar David Friedrich (né en 1774, date de parution du livre), chef de file de la peinture romantique allemande du XIXe.
Les états d'âme, les sentiments, la souffrance de Werther sont analysés avec finesse, poésie et lyrisme.
C'est aussi l'histoire d'une époque, avec ses classes sociales, les pauvres gens, les bourgeois et l'aristocratie.
J'ai moyennement apprécié ce roman, si ce n'est en le remettant dans son contexte historique, avec la visite de la maison de Goethe et du Musée Städel à Francfort (ou se trouve notamment « Mountains in the Rising Fog » de Caspar David Friedrich).

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J'avais souffert sur les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister, trop longues, trop larmoyantes pour moi. Je m'étais dis que je devais être trop cynique pour l'apprécier. Mais ayant lu récemment Fragments du discours amoureux de R. Barthes, j'ai voulu retrouver Goethe, avec cette oeuvre bien plus courte, un sommet du pré-romantisme européen.
Mais peut-être que justement, je savais déjà tout sur cet ouvrage avant de le commencer, de l'habit bleu et jaune de Werther qui a inspiré une mode, de la figure maternelle de Charlotte, vue non comme un objet de désir mais comme une vierge dévouée au milieu de sa famille, de la beauté des tilleuls à la grandeur des précipices, de l'harmonie entre les sentiments du héros et le paysage et le temps du ciel, du paternalisme charitable mais condescendant sur ceux qui ne sont pas encore les classes inférieures, et jusqu'à la fin du texte, à l'origine elle aussi d'une mode à la fin du XVIIIème siècle. Je n'ai donc été surprise par aucun élément de l'intrigue. Werther m'a autant insupporté pour sa complainte permanente sur lui-même, son auto-apitoyement, que Wilhelm.
En revanche, j'ai trouvé intéressant l'opposition entre le génie et l'honnête homme. Elle n'est pas formulée comme ça, mais Albert n'est pas détestable, au contraire, c'est un brave fiancé et un brave homme, qui aime avec raison tout en s'occupant tranquillement de ses affaires. C'est la carrière qu'on propose à Werther. Mais il rejette ce conformisme bourgeois, cette vie rangée - termes anachroniques. Lui, il se dit non pas un génie, mais un homme de coeur, conscient que "ce qu'il sait, tout le monde peut le savoir" : sa singularité n'est donc pas sa science mais son coeur, et donc son individualité qu'il revendique. C'est ce que j'ai préféré dans l'oeuvre, cette réflexion qui est, elle aussi, à l'origine du romantisme - plus que les larmes de la passion.
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En 1771, Werther, récemment installé dans une petite ville dans laquelle il ne connaît que peu de monde, rencontre Charlotte. Il tombe immédiatement amoureux de la jeune femme, pourtant promise à Albert, son fiancé.

Un classique du romantisme épistolaire. Même à l'âge adulte, il demeure un certain emballement à observer les souffrances de cette âme romantique, confrontée à la réalité du monde et aux cruautés de la société.

A lire à Wetzlar.
Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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Voici un ouvrage que je souhaitais lire depuis longtemps et qui me laisse un sentiment partagé. D'abord je suis un peu mécontente d'avoir été une lectrice trop consciencieuse qui a tenu à lire l'introduction écrite par Antoine Blondin. Quelle idée saugrenue! Employant un ton proche de l'ironie il dessert beaucoup l'oeuvre de Goethe, et non content de cela il dévoile la chute du roman.
Ce livre est constitué de trois parties, la dernière "L'éditeur au lecteur" est celle qui me séduit le plus, donnant la clé de l'attitude du malheureux Werther et expliquant son cheminement. Les deux premières parties, épistolaires, présentent des longueurs et me semblent très désuètes. Je n'ai pu lire ce roman sans avoir une pensée pour la toile de Caspar Friedrich "Le voyageur contemplant une mer de nuage".
Une oeuvre très allemande, et annonçant les prémices du courant romantique... un ouvrage que l'on savoure peut-être davantage adolescent lorsqu'on connaît ses premiers émois, ses premières déconvenues amoureuses... Un classique qui aurait pu sans doute me séduire lorsque j'avais 17 ans, mais que je découvre bien trop tard... Werther a la larme bien trop facile, oui cette oeuvre est trop mièvre à mon goût... Un rendez-vous raté, c'est dommage il y a de beaux passages, notamment les descriptions de la nature...
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Première oeuvre de ce grand auteur allemand que je découvre et agréable surprise.

Dans ce court roman épistolaire, nous suivons les mésaventures du jeune Werther, un artiste qui tombe éperdument amoureux d'une femme déjà promise à un autre homme.

L'écriture de Goethe est magnifique et accessible, les descriptions de la nature et des sentiments humains sont justes et délicates, les personnages charismatiques et attachants.
L'oeuvre se situe clairement dans le mouvement pré-romantique, il y est surtout question d'intériorité, d'impressions.
J'ai été un peu déçue par le manque d'originalité de l'intrigue mais bouleversée par la détresse du personnage principal et la fin de l'histoire.
L'auteur dépeint la dépression et l'ambivalence des sentiments humains avec finesse et précision.

Un classique intemporel, à la portée universelle.
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Un roman emmerdant comme un amour non consommé devant se contenter de promenades en calèches, de bals sanctionnant la drague, de jeux et de tartines avec la marmaille – en ne cessant jamais de s'arrimer à l'espoir que l'aimée aimera. Plongée directe dans la torpeur de ces jours d'espoir s'accrochant au moindre signe, c'est-à-dire à rien.
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Goethe n'est pas un auteur qui m'attire beaucoup. Il aura fallu le challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" pour me décider à me pencher sur Les souffrances du jeune Werther. Rien que le titre vend du rêve. On sent bien qu'il est paru avant l'invention du marketing !
Tout ce que je savais, c'est que ce roman est considéré comme un des chefs-d'oeuvre du romantisme même s'il est paru bien avant la naissance de ce courant littéraire. Et c'est vrai qu'on y trouve les grandes caractéristiques de ce style littéraire : la fascination sentimentale pour la nature, l'accent mis sur les sentiments... C'en est presque caricatural. D'autres Babelionautes ont souligné le côté très excessif des réactions du personnage principal qui verse des torrents de larmes à la seule évocation de sa bien-aimée. Je trouve que ces aspects, s'ils caractérisent l'oeuvre, la datent aussi et font qu'elle ne résonne plus trop à notre époque.
Les autres personnages ne sont pas beaucoup plus vraisemblables. Que dire d'Albert, par exemple, qui n'a pas l'air de s'offenser (au moins au début) de voir Werther se jeter aux pieds de sa fiancée.
J'aurais tendance à considérer que Les souffrances du jeune Werther est un chef-d'oeuvre "patrimonial". Son principal intérêt repose sur la manière dont il a marqué son époque et l'histoire de la littérature mais il n'a pas ce qui fait que certains "chefs-d'oeuvre" parlent encore aux lecteurs d'aujourd'hui.
Cela dit, même si, en lisant ce roman, j'étais parfois lassée par ce romantisme guimauve et absurde, j'étais aussi frappée, parfois, par la justesse avec laquelle l'auteur exprimait des vérités toutes simples, évidentes mais comme s'il était le premier à avoir su mettre des mots dessus.
Par exemple, ce trait sur l'esprit et le coeur :
"En outre, il apprécie mes talents et mon esprit plus que mon coeur, la seule chose dont je suis fier, et qui seule est la source de tout, de toute force, de toute félicité, de toute misère. Ah ! ce que je sais, chacun peut le savoir…. Mon coeur est à moi seul."

En résumé : un chef-d'oeuvre qui sent un peu la naphtaline, dont l'intérêt est surtout historique mais dont l'histoire exagérée jusqu'à l'absurde ne m'a pas vraiment touchée. Goethe est cependant un grand écrivain dans sa capacité à pouvoir mettre des mots sur ce qu'on pense sans jamais avoir réussi à l'exprimer.

Challenge Solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" 2019
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Je reconnais que ce roman est bien écrit notamment dans le style, malgré tout je n'ai pas été je pense inspirée plus que cela par ce roman qui a bien entendu tout le mérite d'être un classique.
J'ai notamment trouvé certains passages assez longs, mais ce roman reste touchant notamment par sa tragique fin.
Comme j'aime bien le genre épistolaire, j'ai préféré la première partie du livre.
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Il est toujours délicat de lire tardivement un classique de la littérature. Après en avoir entendu tant de bien, on reste d'être déçu. C'est un peu le cas avec ce célébrissime roman épistolaire de Goethe. J'aurais peut-être plus apprécié ce livre si je l'avais plus jeunes, à un âge où les lamentations du jeune Werther m'auraient semblé plus proches de mes préoccupations de l'époque. Bien sûr, le mal d'amour et de vivre n'a pas d'âge, mais la façon dont l'exprime Werther dans ses lettres est celle d'une jeunesse enflammée dans laquelle je ne me reconnais plus vraiment.

Malgré tout, je comprends l'importance que ce roman a dans la littérature allemande, et dans l'histoire de la littérature en général. Ce jeune héros bourgeois qui s'affranchit du carcan de la société de l'époque et, crime ultime, choisit le suicide comme dernier échappatoire à son chagrin d'amour, a certainement choqué à l'époque de la publication de cette oeuvre. Aujourd'hui, un tel récit serait sans doute reçu avec un brin de condescendance, mais il faut évidemment juger les oeuvres dans leur contexte historique, ce que je tente de faire.
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Ou le désespoir d'amour ... thème toujours d'actualité, me direz-vous ! D'accord sur ce point, mais pas raconté comme cela, pas avec ces mots là, pas avec ces élans lyriques exacerbés, pas avec ces trémolos dans la voix, pas avec tout ce "trop" qui rend ce livre "écoeurant" de romantisme ! En tout cas, pas comme cela... aujourd'hui ! Mais ...
Je revois mon prof d'allemand, la larme à l'oeil, nous lisant en allemand des passages de ce premier chef d'oeuvre du jeune Goethe, mais la larme à l'oeil de rire, hein, et non d'émotion ! car, pour lui, imaginer ce fringant Goethe écrivant cela était à se tordre.
Évidemment, lorsqu'on visualise l'écrivain, abandonnant à son triste sort la douce Frédérique Brion, son premier amour, séduite et abandonnée, après lui avoir concocté des vers enflammés ! il y a vraiment de quoi rire.
Vue sous cet angle, la chose ne manque pas de piquant. Vous en conviendrez aisément, je présume !
Mais ...
Quoi qu'il en soit, il faut reconnaître que ce bougre de Goethe a un sacré souffle ! et que sa description enflammée de la passion naissante a tout du chef d'oeuvre. On peut difficilement faire mieux, sauf peut-être Racine dans Phèdre, qui, en quatre vers concis, dépeint les ravages du délire d'amour :
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler
Je sentis tout mon corps et transir et brûler.
Et là, il est vrai qu'on atteint le niveau de l'indépassable chef d'oeuvre.

Mais Goethe a l'art de mettre en évidence le désir d'absolu que chaque être humain porte en lui et que Werther déploie jusqu'à l'incandescence.
Si, chez Goethe, la chose prend un peu plus de temps que chez Racine, pour autant, elle n'en est pas moins ardente et dévastatrice, au point d'amener le jeune Werther (comme Phèdre) à la mort !

Et là, le talent de Goethe est véritablement éclatant.
Quelle maestria dans l'art d'orchestrer un départ pour l'au-delà !
Au lyrisme succède la sécheresse, mais il ne s'agit pas là de la sécheresse de l'écrivaillon d'aujourd'hui, sans envergure, incapable d'aligner plus de trois mots ! Non, ce qui éclate à la fin de l'ouvrage, dans un style totalement novateur pour l'époque, en phrases courtes, hachées, percutantes, c'est l'urgence de l'action, cette action définitive, qui emporte Werther vers l'au delà, là où se consume l'esprit, là où le désir s'achève, là où intervient enfin le repos de l'âme.
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