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Un livre foisonnant, d'une densité formidable. Un libraire, à Tulle, en Corrèze, en avait une pile avec un panonceau : Le plus beau livre du monde.
Au début, ce livre à la première personne, raconte pourquoi l'auteur, jeune homme, par culture familiale, part faire un long voyage et choisi cette île désolée, Koulgouïev. Récit de voyage, considérations personnelles et très "russes", détails curieux s'empilent.
Puis de nombreuses années après, accompagnant un jeune homme de 17 ans qui faisait écho à son premier voyage, il y retourne. Il noue de vrai contacts avec les habitants qui se souviennent de lui, les visiteurs sont rares.
L'histoire des nénetses, très isolés, au temps communiste puis post-communiste est racontée. L'auteur, plus journaliste qu'écrivain, est devenu par ces voyages et ce livre la première source sur cette île méconnue, et pour sa moitié nord, inutilisable par les éleveurs de rennes à cause de l'exploitation pétrolière, alors que les rennes ne rapportent plus rien.
Ce n'est pas un livre, ce sont trois ou quatre livres en un.
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Un livre dont il est assez difficile de parler: il faut du recul pour le faire.
Un livre multiple, un livre-recit, un livre-temoignage, un livre du-des voyage(s) physique, geographique, culturel, spirituel.
Un livre "himalayen" dans un Grand Nord qui nous decrit tout autant les realites sordides, dramatiques de ces espaces abandonnes,, de ces populations locales ravagees par l'alcool que ces instants , precieux, que peuvent etre la magie d'une nuit, la relation intime de l'espace et du temps, le cheminement vers un autre soi.
Lecture inoubliable.
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Une extraordinaire quintessence du récit de voyage, du récit polaire et de la quête de sens à la vie

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/08/14/note-de-lecture-eloge-des-voyages-insenses-vassili-golovanov/
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Choc…J'ai rarement lu de livre aussi dense… et avec une telle fébrilité !
Vassili Golovanov nous amène au bout du monde, dans le grand nord, il nous fait pénétrer dans le paysage avec une force inouïe, il nous impulse son amour de l'île… Il nous tire par la force des mots et la poésie de son écriture, vers un univers à la beauté vierge, sauvage et glaciale où, terres, eaux et ciel se confondent et se mêlent.
Ce n'est pas un voyage facile, on n'emprunte pas de voies classiques. On voyage dans la brume et le brouillard au sens propre et figuré, on cherche, on se cherche dans une atmosphère étrange entre contes, mythes et réalité. On réfléchit sur soi et le sens de la vie.
Sur les traces d'autres explorateurs entre rêves et réalité, on erre, on fuit, à ses côtés, dans cet espace infini de liberté, dans cette belle Île rêvée et convoitée, mais, aussi, délabrée, encombrée et dévastée par les détritus et restes de la civilisation industrielle dont les Nénets sont les victimes.
Quel est donc cet endroit que Vassili Golovanov « a dans les tripes ? » Avec quelle force il nous aimante vers cet itinéraire fou, lumineux et fascinant. Pas une minute je ne l'ai lâché dans son voyage.
Je rentre d'un périple en Russie et il a déjà impulsé en moi une nouvelle destination russe ! Non, non… je n'irai pas à Kolgouev ! Mais la toundra m'attire !
Je dois aussi avouer que lire ce livre n'est pas de tout repos il vous « réveille les méninges » et tant mieux.
De grands moments, un livre qui charme, une révélation ! A lire, relire et même siroter…
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Un livre singulier qui met en scêne l'ile de Kolguev.
En toute honnêteté avant d'ouvrir ce livre je n'avais jamais entendu parler de cette ile, un tantinet moins médiatique qu'Ibiza. Elle se situe dans la région arctique, en mer de Barents, autrement dit perdue dans le grand Nord dans ces territoires russes terra incognita.
Le lecteur s'attend par conséquent à partir dans des grandes envolées désolées, lyriques aux confins de le redécouverte de terres à l'aube de l'histoire avec peut-être quelques pages d'ethnologie.
Oui Golovanov à travers un récit de randonnée à l'intérieur de l'ile offre de larges séquences dans cette ambiance mais ce périple est régulièrement entrecoupé de réflexions personnelles, d'anecdotes sur le vécu de l'auteur en dehors de Kolgouev. En définitive pour l'auteur, chacun est habité par un désir de fuite, recherche son ile, ailleurs. Nous sommes très proche d'un Rimbaud d'une saison en enfer (ou de ce qu'il pourrait pu écrire dans son univers de trafiquant), d'un Buzzatti ,Car cette ile est un territoire de la désolation, l'univers de ses quelques habitants, livrés à eux-mêmes, un seul passage d'hélicoptère deux fois par mois inaccessible financièrement pour la plupart, est celui de l'alcoolisme et de la misère. En paraphrasant Claude Lévi Strauss tristes tropiques...
Il reste que ce livre est une oeuvre remarquable, pas facile à lire, il faut bien le reconnaitre, je l'ai lue en plusieurs étapes. L'écriture est de très belle qualité et les mots sollicitent régulièrement le lecteur en profondeur.
A lire pour un lecteur .qui aime faire du hors piste.. .
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Je ne remercierai jamais assez le quidam m'ayant soufflé le titre de ce livre absolument magnifique de Vassili Golovanov. Eloge des voyages insensés fait partie des livres qui peuvent changer une vie, si, je vous assure, de ces livres qui font bouger des trucs à l'intérieur, des bases, fondements ou certitudes, qu'on croyait pourtant bien accrochés.

Lire la suite sur mon site : http://chroniques.annev-blog.fr/2012/12/chronique-livre-eloge-des-voyages-insenses/
Lien : http://chroniques.annev-blog..
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Comment faire l'éloge des voyages insensés ? Combien de lecteurs franchiront la barrière des 100 premières pages pour accompagner l'auteur, "le Fugitif", vers l'Ile des ses rêves et des ses obsessions, en quête de sens et de liberté, pour parcourir avec lui les dernières étendues sauvages du Grand Nord ? Comment dire la beauté de la toundra au printemps quand se reflète dans ses eaux multiples le bleu transparent du ciel et que surgissent les brouillards opaques et glacials ? Comment parler des Nénets, derniers survivants des tribus nomades dont l'existence s'articulait autour des troupeaux de rennes, en proie à la précarité et à l'alcoolisme depuis la chute du communisme. Faites confiance à Golovanov, il vous emmènera au bout du monde, sur l'île polaire de Kolgouev, là où le mythe côtoie la triste réalité des ravages de la civilisation industrielle.
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Vassili Golovanov prend très au sérieux le récit de ses voyages vers l'île de Kolgouev, toute proche de la Nouvelle Zemble dans l'Océan Arctique russe. Ce récit à la première personne nous introduit au monde à la fois très pur et complètement décadent de Kolgouev où les Nenets éleveurs de rennes survivent de plus en plus difficilement aux ravages de l'alcoolisme causé par l'extinction progressive de leur mode de vie nomade traditionnel. L'auteur retrace avec sincérité l'évolution de ses états d'âme entre l'extase devant la nuit arctique somptueuse et la souffrance provoquée par de longues marches à travers la toundra détrempée.
On n'oubliera pas quelques beaux personnages comme le fier Nikita, dernier des héros.
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C'est le titre de ce livre qui avait en tout premier lieu attiré mon attention. Un titre qui laissait présager qu'il ne s'agissait pas d'un simple récit de voyage. Et je n'ai pas été déçue car c'est effectivement bien plus que ça.
Ce périple dans le grand Nord effectué par l'auteur, un journaliste russe plutôt désabusé qui a longtemps porté en lui cette expédition avant de la concrétiser, est une initiation. Initiation pour lui bien sûr, mais aussi pour le lecteur, qui découvre l'île de Kolgouev, polaire et presque désertique. Et avec elle sa flore, sa faune, et surtout ses habitants peu nombreux : les Nenets.
Les faits, les impressions, les sentiments divers et opposés ressentis, les contes et légendes liés à cette île ; tout se mêle en une prose lyrique qui fait de ce livre une oeuvre assez magique et totalement inclassable.

Ma préférence va aux deux premières parties des quatre qui composent l'ensemble. Intitulées le livre du rêve et le livre de la fuite, elles sont pour moi les plus belles et les plus poétiques. Car elles font la part belle à l'imaginaire de cet homme qui a tant rêvé de cette île. Une île fantasmée et idéalisée (« C'est l'idée de l'île que j'ai aimée, bien avant d'y mettre le pied »). Les deux suivantes, le livre de l'expédition et le livre des destins, sont le journal de l'aventure puis de son achèvement et fourmillent de détails sur les écrits d'autres explorateurs qui ont avant lui fait l'expérience de la vie sur ce territoire perdu au bout du bout du monde. Un territoire vu comme une quête du Graal qui donnera sens à sa vie…à la vie.
Et la conclusion de ce récit montre que cette quête n'aura pas été vaine, même si la conquête fut coriace.

Lien : http://tassedethe.unblog.fr
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