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Citations sur Trans-Atlantique (11)

La louange me revient de droit, c'est mon hermine et ma couronne!
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dérisoires sont les projets, vains les arrangements, futiles les résolutions quand l'homme est acculé par les hommes, perdu au milieu des hommes comme en une sombre forêt. Alors, tu marches mais en réalité tu erres; tu prends des décisions et batis des plans mais tu erres; tu crois agencer les choses selon ta volonté propre mais tu erres; tu parles, tu agis mais, au coeur de la forêt, dans la nuit, tu erres, tu erres...
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Du milieu de ce cortège se dégagea un homme tout de Noir habillé, haut personnage sans nul doute car dès son apparition on n'entendit bruire que : "Gran escritor, maestro ...Maestro, maestro ..." et tous pour un peu seraient tombés à genoux, n'était leur faible pour les petits fours.
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« J’étais à l’époque un triple ou même un quadruple étranger. Privé de la Pologne, vers laquelle je ne voulais pas retourner. En dehors de l’émigration, éloigné et détaché d’elle, installé à Banco Polaco. En dehors de l’Argentine et en dehors du monde des valeurs que Retiro avait englouties, j’étais suspendu dans le vide, l’anarchie au cœur. Je jouais aux échecs. »
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Ainsi passaient les jours dans cette cave, sombres comme la nuit. Et les nuits, blanches, à veiller comme durant le jour.
L'Eperon, seul maître, partout.
(...)
Un beau jour, je me dis: ça ne peut plus durer. Nous voulons tous sortir? Eh bien moi je sors et voilà, je sors, je sors! Effectivement je me relevai et me dirigeai vers la porte. Tous à me regarder sortir.. ils n'en croyaient pas leurs yeux, et l'espoir commençait à sourdre en eux.. Pétrifiés, ils m'observaient.
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Ciumkala, plus mort que vif, cramoisi, tire de sa poche non seulement la grosse main, mais un bouchon de Bouteille, des bouts de papier froissés, une petite cuillère, des lacets, enfin deux ou trois petits poissons fumés. À leur vue les deux autres demeurent cois. C’est comme si ces Poissons soulevaient entre eux un nuage de rogne.
Me reviennent alors en mémoire les propos de Ciecisz relatifs à ces vieilles Rancunes, Biles, Aigreurs qui fermenteraient entre les Trois - comme il arrive entre associés - et dont la cause censément résiderait en quelque Moulin, quelque Écluse. Ce pourquoi Pyckal, d’abord pantois à la vue de ces Poissons, se met tout à coup à hurler :
― Mes goujons ! Les goujons ! Tu me le payeras ! Je te ferai faire la culbute !
Le Baron, quant à lui, imprime un va-et-vient ondulatoire à sa pomme d’Adam, déglutit, desserre le col de sa chemise, et finit par articuler :
― Le Registre.
― Si la grange a brûlé c’est à cause de ce sarrasin, réplique Ciumkala.
Pyckal le considère d’un œil torve et bougonne :
― Il y avait de l’eau.
Et les voici plantés debout tous trois, immobiles, jusqu’au moment où Ciumkala se met à se gratter l’oreille, et le Baron à se gratter la cheville, et Pyckal à se gratter la cuisse droite.
― Ne te gratte pas, dit le Baron.
― Je ne me gratte pas, répond Pyckal.
― C’est moi qui me grattais, remarque Ciumkala. Et Pyckal :
― Je vais te faire voir, moi, comment on se gratte !
― Gratte. gratte donc, dit le Baron, tu es là pour ça.
― Je ne te gratterai pas, réplique Pyckal, fais-toi gratter par le Secrétaire.
― Mon Secrétaire, dit le Baron, me grattera quand je lui en aurai donné l’ordre.
― Je l’engagerai pour moi, ton Secrétaire, dit Pyckal, je te me le prendrai et il me grattera quand ça me plaira. Tout Vrai Seigneur que tu sois, tout Vrai Manant que je sois, il te me grattera suivant mon humeur, là.
― Il Grattera, dis-je.
― Qui est le Vrai Manant, qui le Vrai Seigneur, dit le Baron, là n’est pas la question, mais ce secrétaire, tu ne l’engageras pas, toi, c’est moi qui te me l’engagerai, et c’est moi et pas toi qu’il Grattera.
Alors Ciumkala éclate en sanglots geignards, tumultueux :
― Au secours ! clame-t-il, à moi ! C’est pour votre avantage, profit et bénéfice que vous voulez Gratter tout ça, et pour ma Damnation, Perdition et Désolation. Eh bien, dans ces conditions, c’est moi qui me vous l’engagerai, oui je l’Engagerai !

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« Et Boum et Bam, Pyckal empoigne au ventre le Baron, le Comptable empoigne Ciecisz au ventre, et ils boumbament de rire, et Boum et Bam, et Bam et Boum, les Anciens se tiennent les côtes, ils titubent de rirede rire, Mme Dowalewiczowa piaule, sanglote de rire, pousse des piaillements, Bam Boum tonne le Curé en hurlant de rire, et Muszka et Tuska qui trépignent ! »
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« A cet homme, à ce mien Compatriote, je ne veux révéler toute la vérité, pas plus qu’à mes autres Compatriotes et Consanguins... Nul doute que je serai alors brûlé vif sur un bûcher, écartelé par quatre chevaux, tenaillé, roué, empalé, forbanni de tous Droits et Privilèges. »
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« Voguez, voguez donc, Compatriotes, vers votre nation ! Voguez vers votre Nation sainte assurément Maudite ! Voguez vers votre Saint Monstre obscur, qui depuis des siècles crève sans arriver a crever ! »
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« Je n’invite personne à partager ces miennes Nouilles vétustes, ce Radis Noir peut-être cru, dans cette écuelle en Etain, brouet Maigre, Méchant et qui plus est Honteux, ni cet épais gruau ni cette mienne Kacha de sarrasin noir assaisonnés à l’huile de mes péchés (...]. Le vingt et unième d’août de l’an 1939, à bord du Chrobry, j’accostai à Buenos Aires. »
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